

Chapitre 20 : Une patte tendue
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Chapitre 20 : Une patte tendue
Juliette erre comme un zombie, dans l’appartement, dans les rues de la ville, dans les magasins où elle joue les pies voleuses. Elle s’abrutit de fumée, d’alcool, de bruit pour ne plus réfléchir, pour ne plus écouter le vacarme de ses pensées et de sa petite voix intérieure qui martèle que c’est sa faute à elle. Rends-toi à l’évidence, Juliette ! Deux fois tout de même… Biarritz et maintenant le junkie…Tu vois bien que c’est toi ? Tu crois vraiment que les autres femmes se font agresser comme ça ? Bien sûr que non ! Ça, c’est juste toi ! Tu es maudite, Juliette…
Elle aurait voulu que tout s’arrête, mais n’arrive pas à se décider à enfinir. Sa vie est devenue une pénitence dont il faut payer le prix, à chaque instant ; le matin, quand elle se réveille, la nuit quand tout s’éteint dans l’appartement et qu’elle fixe les lumières extérieures ou les étoiles phosphorescentes qu’elle a collé au plafond. L’obscurité la terrorise, le silence la fait suffoquer. La nuit, les images la torturent, des réminiscences de violences l’assaillent. Elle a l’impression de devenir folle, de sombrer dans un puits sans fond. Juliette tait le mal qui la ronge à ses colocataires, car elle craint de ne voir changer leurs regards sur elle.
Un week-end, peu de temps après, elle rentre à Angers, pour essayer de parler à France. Après tout, sa mère est psychologue, elle trouvera sans doute les mots pour l’apaiser. Mais rien ne se passe, évidemment comme elle l’espérait. En pesant chaque mot, chaque syllabe, Juliette raconte à sa mère ce qu’il s’est passé, d’abord à Nantes, mais aussi à Biarritz, il y a des années. Sa mère la regarde fixement, sans un geste de tendresse et assène, professionnelle :
“Est-ce que tu as porté plainte, Juliette ?
─ Non…j’ai essayé maman, à ma majorité… Mais les flics m’ont traitée comme une pute, je me suis barrée…C’était trop dur…
France la regarde, sans chaleur, sans amour et jette, cassante :
─ Alors… Si l’un d’eux recommence, ce sera de TA faute. “
Un dernier regard vide sur sa fille et elle tourne les talons. Juliette titube sous le coup et hoche la tête en signe de dénégation.
À quoi tu t’attendais, pauvr’fille ? Au soutien de ta mère, vraiment ? Finalement, ce week-end ici, était une très mauvaise idée… Elle claque la porte de la maison, son éternel sac en bandoulière et file trouver refuge chez Éric, avec qui elle a repris l’habitude d’échanger depuis la fin du lycée.
Toute la journée, ils flânent dans les parcs, déambulent dans les rues du centre-ville et, au détour d’un boulevard, Juliette tombe en admiration devant une animalerie où s’ébattent d'adorables chiots. Ses yeux se mettent à briller, elle sourit comme ne l’avait pas fait depuis des mois, peut-être même des années. Devant cette vitrine, elle redevient la petite fille des volcans. Éric lui prend la main et la pousse dans la boutique. Là, il demande à Juliette, lequel des chiots lui plait le plus. Elle ne voit pas vraiment où il veut en venir, mais, comme une gamine, lui désigne un petit cocker tricolore, noir, feu et blanc. Une vendeuse le sort de son enclos, et lui glisse dans les bras. Le cœur contusionné de Juliette se gonfle d’amour pour ce tout petit être.
Elle enfouit son nez entre ses longues oreilles pour renifler son odeur de bébé chien et reste ainsi, dans l’échoppe, avec ce petit amour, blotti dans les bras. À cet instant, elle se sent seule au monde avec ce qui s’avère être un cocker anglais femelle et ne s
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