

Chapitre 22 : Bretonne de coeur
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Chapitre 22 : Bretonne de coeur
De téléprospectrice pour fenêtres et vérandas, à appeler chaque ligne du bottin, elle devient téléactrice pour système de sécurité, sur les pages jaunes…C’est presque une promotion ! Les mois passent et Mathéo lui propose de prendre un appartement à Dinan, Juliette hésite, mais finit par accepter. Il ne connait rien de sa vie d’avant et elle évite consciencieusement le sujet. Il ne sait que les cauchemars qui la font hurler la nuit, mais ne pose aucune question. Elle change de travail, devient télé commerciale à St Malo. La vie suit son cours, les mois s’écoulent. Juliette se réinvente une histoire, plus simple, plus douce, refuse les mots d’amour, les promesses et se laisse porter.
Et puis, un jour de novembre, à l’approche de son anniversaire, elle s’inscrit sur « copains d’avant » comme ça, juste pour jeter un coup d’œil dans le rétroviseur. Dans la citadelle dinannaise, elle se sent protégée, mais une partie d’elle, la plus curieuse, a envie de savoir ce que sont devenus ses anciens amis, alors, elle gratte sur la toile, sourit en y croisant certains visages, se fige en y voyant d’autres, manque de cracher son café en tombant sur les photos de mariage d’Aurore au bras de Régis. Elle détaille l’image et distingue le ventre outrageusement arrondi de son ancienne colocataire et de sa cloison nasale bien déviée, malgré l’angle de la prise de vue et la tonne de maquillage. Goguenarde, Juliette ne peut s’empêcher de sourire.
20 ans et enceinte de son nabot de dealer à la con !
Elle songe à Nel et au bébé qu’elle a perdu, à ceux qu’elle n’aura plus jamais, aux gens qu’elle a laissé dans sa fuite en avant et éteint brutalement l’ordinateur, les mains tremblantes et glacées.
Le surlendemain, un mail lui envoie un coup au cœur. Elle a reçu un message d’Aurore. Juliette hésite à le lire dans son intégralité. Elle a déjà été secouée par les profils parcourus alors, lire ou échanger avec Aurore, c’était un peu beaucoup pour elle, mais, au fil des heures, sa curiosité guide ses doigts sur le clavier. Finalement, son message est plutôt porteur d’apaisement. Aurore lui dit qu’elle n’a aucune rancœur, qu’elle n’aurait jamais dû l’insulter de la sorte, qu’elle s’en était beaucoup voulu après que Juliette n’ait disparu dans la nature et qu’elle aimerait beaucoup qu’elles puissent se parler de vive voix. À la fin de sa missive, elle laisse son numéro de portable et dit espérer son appel.
Juliette est tiraillée entre son besoin de se protéger de tous ses fantômes du passé et celui, viscéral, impérieux d’avoir des nouvelles de Nelson.
Malgré son travail, sa routine quotidienne qui s’enchaine au fil des heures du jour et de la nuit, malgré les coups de reins presque scolaires de Mathéo, elle se laisse grignoter par l’envie de savoir ce que deviennent Nelson et tous les autres. Enfin surtout lui.
Alors, un soir, alors qu’elle est seule à l’appartement, elle compose d’une main tremblante le numéro d’Aurore. Celle-ci décroche au bout de deux sonneries. Le cœur de Juliette tambourine, mais elle maitrise sa voix, comme son métier lui a appris à le faire. La discussion est étrange tant elles sont l’une et l’autre gênées, sur la réserve. Juliette reste évasive sur ce qui fait sa vie aujourd’hui, mais parle brièvement de son mec, de son travail et de son nouveau lieu de vie. Aurore se raconte aussi, une grossesse imprévue, un mariage anticipé et un petit boulot pour payer factures et couches à venir. Régis a prétendument arrêté ses conneries, tant mieux ça ferait tache un papa incarcéré.
Au bout de quelques instants imposés, par la décence, Juliette bifurque et amène Aurore où elle voulait depuis le début, et glisse en rendant sa voix la plus désinvolte possible :
“' Et… Nelson ? Il va bien ?
─ Oh, tu sais…Depuis que tu es partie, on n'a pas eu beaucoup de nouvelles… Je crois qu’il est toujours à Paris, mais je n'ai pas trop d’infos, il n’est pas venu au mariage.”
Juliette n’écoute déjà plus son babillage de femme mariée, enceinte jusqu’aux yeux. L’autre pérore encore pendant de longues minutes avant de prendre congé, laissant Juliette sur sa faim, frustrée de s’être pliée à ce jeu de dupes sans en apprendre davantage sur la vie actuelle de celui qu’elle avait tant aimé.
Les jours suivants, comme si une faille s’était ouverte dans le rempart protecteur qu’elle avait érigé ces derniers mois, son esprit divague vers ce qu’elle avait quitté. Elle revoit en rêves, Nelson sur le rocher de Saint-Marc, lui, toujours, qui court après elle dans les rues d’Antony, puis la scène dans l’appartement des filles se juxtapose à cette image. Juliette, assaillie chaque nuit par des souvenirs qui n’en font qu’à leurs têtes, se réveille en hurlant et se niche dans les bras de Mathéo, en priant le cosmos d’oublier Nelson, et conjurant Sainte Rita, patronne des cas désespérés de tomber amoureuse de celui qui partage ses draps. Et puis, un mail, en apparence anodine, va venir jeter une nouvelle bombe dans ce qu’elle avait mis tant d’énergie à bâtir. Aurore lui demande son adresse postale pour lui envoyer le livre, écrit lors du voyage du lycée à Lisbonne et que Juliette n’a jamais récupéré. Juliette reste un long moment, figée devant son écran, à s’interroger sur le risque de communiquer ce genre d’informations puis finit par cliq
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