

Chapitre 25 : Un souffle nouveau
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Chapitre 25 : Un souffle nouveau
Les quinze jours suivants sont particulièrement éprouvants pour Juliette qui vérifie plus d’une dizaine de fois par jour, le site du rectorat pour connaitre enfin ses résultats. Tour à tour, optimiste ou totalement abattue, elle oscille suspendue au bout de ses nerfs et tente de meubler ses minutes de bruits, de musique, de promenades et de virées shopping avec les copines. Pourtant, malgré le bruit alentour, elle est poursuivie par le tic-tac assourdissant planqué dans son hémisphère gauche, comme le capitaine crochet l’était par son crocodile au Pays Imaginaire. Parce que pour elle, comme pour beaucoup d’élèves de sa promo, il s’agit bien plus que d’un diplôme ; mais c’est la clé, sur papier, d’une vie nouvelle, une dernière chance de s’en sortir, une légitimité aussi, face aux autres et surtout face à soi-même.
Muffin, la première, perçoit les changements d’humeur de sa maitresse. Elle la surveille du coin de l’œil, prête à la suivre dans une de ses danses endiablées ou à filer se planquer dans son panier, lorsque le temps tourne à l’orage.
Un après-midi, après avoir fait un saut dans sa boutique bio préférée « Les Tournesols » et découvert la magie des lampes en cristaux de sel qu’elle parsème un partout dans son appartement, elle se connecte du bout des doigts, une énième fois, sans même y croire, sur le site tant visité, en plongeant sa petite cuillère dans un pot de Nutella.
Soudain, une nouvelle page s’affiche, les résultats sont publiés. Son souffle se bloque, net, son cœur menace de s’auto-éjecter de sa poitrine, ses doigts tremblent comme sous l’emprise d’un Parkinson fulgurant. La peur ruisselant le long de son épine dorsale ; elle n’ose plus regarder, tétanisée. Puis, s’enguirlande intérieurement, se force à scroller le long de cette liste si pragmatique et formelle, repère son nom, suit la ligne :
ADMISE.
Juliette ferme les yeux, inspire profondément, regarde encore et poursuit à nouveau cette fameuse ligne avec son doigt pour être sûre ;
Encore ADMISE ; elle hurle de joie et amorce une petite danse de la victoire. Muffin saute sur ses pattes et se joint à la fête. Elles virevoltent un instant, toutes les deux, avant qu’une fulgurance ne traverse l’esprit de Juliette, qui repose sa chienne dans son panier, avec une petite caresse entre les oreilles et attrape sa veste, jetée en boule sur le canapé.
“Je reviens Muf’ sois sage, faut que je vérifie sur place… “
Un petit tour à la fac, pour voir les listes dans le réel de son quotidien, encore et toujours ADMISE, à quelques centièmes de la mention ! Pour elle, c’est comme si l’horizon s’éclaircit d’un coup. Les jours suivants, elle s’inscrit en Licence de psycho, poursuivant sur les bancs d’un amphi une quête de réponses qu’elle ne trouvera pourtant jamais dans tous les manuels du monde.
Lorsque son bas de laine commence à s’amenuiser, Juliette se met en quête d’un nouveau travail diurne… Vraiment déclaré. Avec son diplôme rutilant en poche et sa gouaille habituelle, elle décroche un job de téléconseillère à la Banque Postale. La journée en cours, le soir à partir de 17 h 30 derrière clavier et casque téléphonique, elle enchaine les appels et les sourires commerciaux. De prise de rendez-vous, en vente de conventions de comptes, de placements financiers en assurances Obsèques, Juliette teinte sa vie de légèreté et de désinvolture, parce que…
Quand on revient de loin, chaque minute de « normalité » est un cadeau des étoiles. De mémoire d’écorchée, Juliette ne s’était jamais sentie aussi bien. Certes, les étudiants de première année qui assistent à ses cours sont, pour la plupart, un peu plus jeunes, mais rien ne se voit, on fait facilement dix-huit ans quand on en a vingt-trois. Elle goûte avec délice à la vie estudiantine, le bonheur de vivre comme eux, oublie ses démons et caresse l’idée d’inviter dans sa vie un des garçons qui gravitent, aimantés à elle, comme des bourdons autour de la reine des abeilles. Il y en a un qu’elle apprécie particulièrement, Julien, un prénom inscrit sur les lignes de son destin, étudiant en socio avec lequel elle a plusieurs Travaux Dirigés en commun. Il est prof de yoga et a un gros faible pour elle. Juliette a envie de se laisser tenter, mais hésite encore, parce qu’elle a peur de réveiller l’eau qui dort ou les monstres assoupis. Et parce qu’elle songe, parfois, à la malédiction de l’hibiscus, à Rose qui a eu la faiblesse d’aimer et que Louis a trahie et à toutes les femmes blessées, nommées ou non dont elle porte les mémoires.
Mais dans une nouvelle facétie, sa vie manque à nouveau une marche et chancelle. Un accident domestique, en apparence anodine, va clouer au sol, Juliette, comme un papillon en plein vol que l’on punaise sur une toile. Un faux mouvement qui ne pardonnera pas : Colonne vertébrale abimée, des mois le corps plâtré, plié, en souffrance et des pelletées d’anti-douleurs absorbées. Julien, le bien-nommé, essaie de forcer sa porte à plusieurs reprises, mais Juliette ne supporte l’idée qu’il puisse la voir dans sa déchéance du moment. Il insiste un temps puis les coups de fil et de sonnette s’estompent au fur et à mesure des semaines, pour s’évaporer un jour totalement, dans un brouillard de Morphine.
Une opération et des mois de rééducation plus tard, Juliette tente de reprendre les cours, mais se noie dans le programme qui ne l’a pas attendue. Elle passe malgré tout, les partiels, se plante et lâche la fac ; la tête haute d’avoir essayé, mais déçue aussi de ne pas avoir réussi. Juliette, en survivante, décide de voir cet échec comme un signe et cherche un emploi à plein temps. Elle passe des entretiens, en camouflant sous d’amples vêtements, le corset qu’elle doit porter pendant quelques mois et est embauchée au service cl
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