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I. Comment le monde (nous) marche-t-il sur la tête? Mode d’emploi en 3 parties

I. Comment le monde (nous) marche-t-il sur la tête? Mode d’emploi en 3 parties

Published May 13, 2024 Updated Oct 2, 2024 Society
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I. Comment le monde (nous) marche-t-il sur la tête? Mode d’emploi en 3 parties

 

1ère Partie: Diviser pour mieux régner

Quel âne celui-là !

Que celui qui n’a jamais invectivé de la sorte un de ses congénères me jette la pierre. Vous noterez que je ne prends qu’un risque modéré de recevoir un projectile, le monde n'étant pas peuplé que de saints à qui il ne viendrait pas à l'idée de dire du mal d'autrui.

Mais, avant d’aller plus loin, accordons-nous d’abord sur le postulat que mettre les gens dans des catégories, les affubler d’étiquettes est un procédé discutable. Il est potentiellement divisif et peut contribuer à alimenter la dualité propre à notre espèce, à opposer les camps et nourrir la discorde. Or, en vertu de l’adage « diviser pour mieux régner », ne jouerait-on pas la partition des tireurs de ficelles en labellisant les uns ou les autres, voire en les stigmatisant d’appartenir à telle ou telle catégorie ou faction en fonction de leur façon de penser ou d’agir ou même d’être et en désignant leurs comportements et prises de position par le biais de différents qualificatifs ?

N'y a-t-il pas suffisamment de camps montés les uns contre les autres pour ne pas en rajouter une couche ? Les wokistes, les complotistes, les normies, les extrémistes (de droite ou de gauche), les platistes, les ci ou encore les ça, sans rentrer dans le choix des quelques 80 genres revendiqués à ce jour, disponibles à tous ceux qui ne se reconnaitraient pas dans la distinction biologique entre chromosomes X ou Y.

La tyrannie des minorités

Nous vivons une époque paradoxale à bien des égards. D’un côté, l’on ne saurait nier que la reconnaissance des souffrances endurées par tous ceux qui les subissaient depuis bien trop longtemps devait absolument se faire, que nombre d’injustices n’étaient plus acceptables au gré de l’évolution de nos mentalités et se devaient d’être corrigées, voire réparées dans la mesure du possible et qu’un rééquilibrage sociétal visant à davantage d’inclusivité était clairement nécessaire.

D’un autre côté, le réveil des sensibilités individuelles et collectives a été encouragé à un tel point qu’il a eu comme effet pervers d’engendrer une forme de tyrannie des minorités. Si l’on s’est senti diminué, en raison de son ethnie, de son genre, de ses croyances, quelles qu’elles soient d’ailleurs, religieuses, traditionnelles, politiques, etc…., il est aujourd’hui  devenu admis d’en faire le grief à tous ceux qu’on estime en avoir été responsable. Tant et si bien qu’il est considéré comme parfaitement légitime de faire subir aux autres les mêmes affronts dont on estime avoir été victime.

Et qu’il est malvenu d’y trouver à redire si l’on est ciblé par l’opprobre que les minorités trop longtemps bafouées considèrent comme une forme de droit acquis, sous prétexte d’un juste retour des choses. En l’occurrence, la fin justifie les moyens : je considère que j’ai été ostracisé, à tort ou à raison – peu importe d’ailleurs – et cela m’autorise donc à exprimer mon ressentiment envers qui je veux, de la façon que je choisis, sans avoir de comptes à rendre à qui que ce soit et sans avoir à me préoccuper des incidences de mon attitude, car je suis de facto exonéré en vertu de ce que j’ai déjà enduré ou estime avoir enduré. 

Cet encouragement à la faveur de certaines prises de position minoritaires, qui semble partir d’une intention louable, ne contribue hélas pas toujours à l’équilibre de nos sociétés. Bien au contraire, trop souvent la division qui en résulte l’emporte sur la bienveillance, le respect, le bon sens commun et l’apaisement.

L’instrumentalisation des masses

Pire, dans bien des cas, il apparaît même que ce réveil des sensibilités minoritaires n’a pas été encouragé par le système à de seules fins vertueuses, mais également dans un but de manipulation de l’opinion publique et d’avancement de certains agendas politiques. Les agitateurs d’opinion et autres adeptes de psychologie et d’ingénierie sociale n’ont pas manqué de réaliser que ce mécanisme de remuage des souffrances enfouies par des décennies de répression pouvait être instrumentalisé et se révéler d’une efficacité redoutable.

En encourageant les minorités à dénoncer les abus dont elles ont été victimes et en pointant du doigt tous ceux qui ne se sentiraient pas solidaires, en les désignant comme de mauvais citoyens, un subtil mais puissant changement de paradigme sociétal a pu être déployé. La culture du bannissement était née (cancel culture en anglais).

La crainte d’être jugé, l’exacerbation du sentiment de culpabilité, allant même jusqu’à la réécriture de l’histoire ou de la langue, ont chamboulé notre époque et ont littéralement permis l’émergence en quelques années d’une nouvelle génération d’offusqués en tous genres, en particulier chez les plus jeunes. Ces Snowflakes, terme aujourd’hui adoubé par l’Oxford English Dictionnary, voguent entre sensibilité à fleur de peau et sens de l’entitlement ou mentalité d’ayant-droit. Soutenus par des médias acquis à leur cause, par des programmes d’inclusivité dans les écoles et les universités, leur doctrine n’a épargné que peu de strates de la société civile, politique et professionnelle.

Au point qu’il ne viendrait pas à l’idée de nombre de gens de questionner par exemple le fait que le pourcentage de membres d’un gouvernement issu de la mouvance 2ELGBTQQIA+ (je m’adapte à ce qui serait la dernière mouture des sigles officiellement utilisés) est largement supérieur à sa représentativité dans la population générale. Peu semblent concernés par l’absence de débat sociétal ou parental lorsqu’il s’agit de définir la politique d’orientation sexuelle enseignée à nos enfants en bas âge à l’école publique, laquelle promeut ouvertement une sexualisation des enfants en application de normes définies par des organismes comme l’ONU ou l’OMS, dont les dirigeants ne sont pas élus. Et rares sont ceux qui s’étonnent que le simple fait de questionner le fondement scientifique des mesures gouvernementales face au Covid-19 soit immédiatement dénoncé comme du complotisme, si ce n’est pas du terrorisme.

En effet, a-t-on vu les médias, les plateformes numériques des Big Tech, les fact-chekers ou l’Autorité de Régularisation de la Communication Audiovisuelle et Numérique (ARCOM, ex CSA) s’émouvoir du fait que nombre de théories initialement qualifiées de complotistes se sont révélées fondées au bout du compte ? Et le reconnaître en revenant sur les mesures de censure ou de désapprobation déployées à tout vent peu de temps auparavant ?

Hormis la surprenante déclaration du présentateur Bill Maher sur HBO, reconnaissant que les experts Covid s'étaient plantés sur toute la ligne, il n’y a eu que trop peu de mea culpa au vu de l’importance et de la violence des différentes chasses aux sorcières qui furent menées ces derniers temps sous prétexte que pendant la pandémie, nécessité faisait loi

En France, nous avons seulement eu la discrète réhabilitation du Professeur Christian Perronne par la Chambre disciplinaire de Première Instance d’Ile de France de L’Ordre des Médecins. La campagne de dénigration nationale du Professeur Perronne, orchestrée notamment par le Conseil National de l'Ordre des Médecins (CNOM) et un interne de l’hôpital de Garches, dont le cv ne permettait pas de penser qu’il eut vocation à être propulsé sur la scène médiatique comme il le fût, semble hélas être un exemple d’instrumentalisation et de manipulation par des protagonistes souhaitant éviter de devoir débattre publiquement du fondement scientifique de leurs affirmations, préférant porter des attaques de nature personnelle contre les messagers ayant le mauvais goût d’avoir un avis remettant en cause leur doxa.

La montée de la censure

Et c’est là que le paradoxe évoqué plus haut se révèle pleinement. D’un côté, disais-je, les minorités ont été encouragées à s’exprimer. Certes, en leur donnant le sentiment que ce revirement visait exclusivement la construction d’une société plus inclusive, alors que l’idée était au moins autant, si ce n’est principalement, de les utiliser contre ceux s’opposant à l’agenda du pouvoir en place.

En donnant un relatif blanc-seing aux minorités, dont certaines certes jusque-là injustement opprimées, les tireurs de ficelles ont habilement instrumentalisé une ressource qui ne demandait qu’à déborder en la canalisant à l’encontre des bastions traditionnels de la société, la famille, la religion, la science, les hiérarchies et règles en place, etc….

D’un autre côté, on constate une montée en flèche de la censure étatique, en partenariat avec les plateformes numériques des Big Tech et les médias. En d’autres termes, la liberté d’opinion est garantie, mais uniquement si elle se conforme à la doxa étatique. Et comme on ne peut pas faire confiance au vulgum pecus d’exprimer un point de vue politiquement correct, on l’oriente. Et s’il ne se laisse pas orienter, on le censure.

Le simple fait de soulever des questions, dont il a été décidé en haut lieu qu’elles n’avaient pas à être abordées sur la place publique, est considéré comme potentiellement déstabilisant par les autorités et est donc forcément découragé. Le président du WEF, Klaus Schwab, souligne d’ailleurs le problème en 2022, en affirmant que l’internet doit être réformé, car il y a trop de désinformation. Ce sera la prochaine étape de la Grande Réinitialisation, annonce-t-il.

Seul Elon Musk ose parler de virus woke, responsable d’un déclin civilisationnel et contraire à la liberté d’expression garantie par la constitution. Il avance malicieusement que les censeurs et autres redresseurs de torts devraient prendre conscience qu’un jour, cette même censure appliquée aux autres se retournera contre eux.

Science et scientisme

Ce phénomène d’instrumentalisation et de manipulation des masses ne se limite pas à la liberté d’expression ou à la censure. Il touche pratiquement tous les domaines, à commencer par la science. Cette dernière se voit progressivement remplacée par le scientisme ou, en d’autres termes, par une attitude péremptoire consistant à considérer que la connaissance ne peut être atteinte que par la science, et que la connaissance scientifique suffit à résoudre les problèmes philosophiques. Et qu’il suffirait dès lors de clamer que “la science a dit que….” pour que le débat soit clos.

On pourrait encore comprendre le besoin de certains de se rassurer en se disant que si la science ne parvient pas à expliquer certains phénomènes, c’est qu’ils n’existent pas. Le débat est vieux comme le monde, entre croyants et athéistes par exemple. Mais bien plus inquiétant est le procédé de dévoyement du scientisme qui consiste à asséner à tout esprit chagrin qui viendrait d’aventure questionner la science que celle-ci ne saurait être remise en question car elle ferait l’objet d’un consensus.

Il faut être doté de bien peu d’esprit – et certainement pas d’esprit scientifique – pour penser que la science peut faire l’objet d’un consensus. Une telle notion est la négation même de la science. Sauf à avoir la naiveté de penser qu’il est possible ou souhaitable de figer la science une fois pour toute.

Or la science n’est-elle pas, sous certains aspects, une des matières les plus inexactes qui soit? La science n’a-t-elle pas en effet raison que le temps de la prochaine découverte qui vient invalider la précédente? Car la science est, heureusement, en constante évolution. Précisément parce qu’il n’y a pas de consensus, mais un débat scientifique perpétuel qui la fait avancer, qui lui permet de se remettre en question.

Einstein n’aurait-il pas dit à la fin de sa vie: “One thing I have learned in a long life: that all our science, measured against reality, is primitive and childlike. We still do not know one thousandth of one percent of what nature has revealed to us. It is entirely possible that behind the perception of our senses, worlds are hidden of which we are unaware.

Le réchauffement climatique

Un bon exemple de cette imposition sur les esprits d’un scientisme dévoyé et unilatéral pourrait résider dans le narratif du réchauffement climatique. Une déclaration signée par 1'609 scientifiques de haut vol (et dont le nombre augmente chaque jour), dont deux prix Nobel, questionne l’urgence climatique qui fonde le discours du GIEC et qui sous-tend le modèle d’affaires de plusieurs trilliards de dollars de la lutte contre les émissions de CO2. Le GIEC, qui à priori n’est pas un comité de scientifiques mais un groupement intergouvernemental, est parvenu à imposer un point de vue, dont on peut se demander s’il n’est pas avant tout politique, voire représentatif d’intérêts commerciaux. Son fondement scientifique serait en tout cas contestable, si l’on en croit la déclaration susmentionnée du Global Climate Intelligence Group, rendue publique en août 2023.

Qui croire alors, le GIEC et Greta Thunberg s’affichant aux côtés de nos preux chefs d’Etats ou le fondateur de Greenpeace et quelques 1608 scientifiques émérites, dont des professeurs de Havard, MIT, Princeton, des chercheurs du CNRS et de tous les instituts de renom du monde entier ?

Serait-il envisageable que le CO2 ne soit pas un problème mais une opportunité ? Une opportunité de business ou d’évolution de nos sociétés, là serait une question qui resterait toutefois à trancher…..Le rat-taupe nu (hétérocéphale) est une variété de rat qui vit exclusivement sous-terre. Sa longévité est de 16 x celle de ses cousins terrestres. Aucune explication scientifique ne parvient à éclaircir ce miracle. Le seul constat est que son environnement souterrain est composé d’air à teneur en CO2 150 x supérieure à celle de l’air atmosphérique que nous respirons. Le CO2, dans son cas, en toute hypothèse, n'apparaît donc pas comme si nocif.....

Sans rentrer dans le débat scientifique de l’incidence du CO2 sur le climat ou la vie sur terre, il convient de constater que l’industrie de la lutte contre les émissions de CO2 est un des business les plus florissant du moment. Et que quiconque ose contester sa nocivité est immédiatement mis au ban de l’empire. Et que peu de gens semblent s’alarmer du fait qu’il puisse être bientôt question d’imposer à chaque être humain un quota carbone annuel à ne pas dépasser. Et pourquoi pas organiser des formations destinées à encourager les vaches à maitriser leurs flatulences, pendant qu’on y est ? Non, soyons sérieux, une telle formation n’aurait évidemment jamais vocation à voir le jour, car les statisticiens d’Imperial College (les mêmes que ceux qui avaient prévus des centaines de millions de morts du Covid) ne manqueraient pas d’estimer à l’aide d’ingénieux algorithmes qu’il n’y aurait pas assez de ruminants s’inscrivant d’eux-mêmes pour justifier cette brillante initiative…..Normal, me direz-vous, car si l’on peut traire les humains pour de l’argent et sous n'importe quel prétexte, on ne peut à priori traire les vaches que pour leur lait !

Dépasser notre dualité

Trêve d’humour ! Ne suis-je pas en train de faire exactement le contraire de ce que je préconise ? Mettre les gens dans des catégories : les tireurs de ficelles, les censeurs, les minorités instrumentalisées, les complotistes, etc…. ? Mais est-il seulement possible de faire autrement ?

En d’autres termes, est-il envisageable de définir et d’analyser des profils comportementaux dans le but de générer un débat constructif, qui permette de s’élever au-dessus des divisions ? C’est-à-dire le faire, non pas dans le but ou avec le résultat de diviser, d’antagoniser et d’envenimer les débats, mais dans le but de mieux comprendre ce qui nous oppose, afin de dépasser nos conflits, dans le respect mutuel et la bienveillance ?

C’est l’exercice que je vous proposerai dans la 2ème partie de cette « trilogie », en prenant sur moi de vous présenter un choix de catégories inhabituel, afin de tâcher de donner davantage de sens aux évènements que nous traversons, d’une part, et d’offrir peut-être une perspective de réconciliation de nos points de vue, quels qu’il soient, d’autre part.

Mais assez pour cette première partie, je vais planter quelques tomates pour me préparer à vivre en autonomie au cas où mes propos me vaudraient d’être irrémédiablement condamné à l’exclusion sociale par les détracteurs que je n’aurai pas manqué de me créer avec mes suggestions indigestes.

Philippe Szokoloczy-Syllaba, le 12 mai 2024

Cliquez  ici pour lire la 2ème Partie

 

PS: la rédaction, la validation, la recherche des reférences et des images libres de droit, la mise en page et la publication d'un article me prennent généralement deux jours pleins environ. Je n'entends pas être rémunéré pour mes publications, car le plaisir que je retire de l'écriture est une forme de rémunération en soi. En outre je peux me permettre, encore pour le moment, cette activité sur mon temps libre. De plus les sujets que je prétends aborder me semblent suffisamment importants pour assumer bénévolement la contribution que je tâche d'apporter à une reflexion utile, espérons-le, pour ne pas dire nécessaire, en cette époque charnière.

Si en revanche vous voulez bien participer au financement de diverses initiatives que je soutiens déjà, je vous invite à le faire soit directement, soit par le biais d'un don sur mon compte Panodyssey. Si vous souhaitez indiquer une préférence parmi les projets que je soutiens, n'hésitez pas. Merci de votre aide à ces belles initiatives.

Le Collectif Essential News https://essentiel.news 

Le Collectif Réinfo Covid https://reinfocovid.fr

Le Collectif Bon Sens https://bonsens.info

Jean Dominique Michel sur X

Don't extradite Assange https://dontextraditeassange.com

L'association Espoir Sans Frontières https://www.espoirsansfrontieres.org

Les films du vigneron et réalisateur Guillaume Bodin https://www.dahu.bio/films/la-clef-des-terroirs/guillaume-bodin

Les éco-lieux et projets de Longo Mai https://www.prolongomaif.ch/longo-maï/

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