Lucien Chéenne, chanteur et auteur-compositeur, présente ‘’Larmes au poing’’, son nouveau disque prévu pour le 11 avril 2025. Enregistré entre Astaffort et Nantes, cet opus reflète ses expériences personnelles et ses réflexions poétiques.

Six ans après ‘’Pied-tendre’’, Lucien Chéenne revient avec ‘’Larmes au poing’’, un album de chanson française actuelle, aux sonorités des années 70, mêlant folk, rock et psychédélisme.

Originaire du Mans et résidant à Nantes depuis quatre ans, Lucien Chéenne est passionné par l'écriture, la poésie et la langue française. Il commence la musique dès l'âge de 6 ans avec le chant grégorien, avant de se tourner vers le rock, influencé par les Beatles. À 16 ans, il découvre la chanson indépendante française et la poésie avec David McNeil et Michel Tonnerre.

Lucien Chéenne voit la musique comme une œuvre globale illustrant une époque. Influencé par des artistes comme Nino Ferrer et les Doors, il a écrit ‘’Larmes au poing’’ avec l'aide de l'équipe de Francis Cabrel. Admirateur de Serge Gainsbourg, il explore un univers musical sombre et romantique, inspiré par des événements personnels marquants. « J'avais des expériences à partager, et je puise mon inspiration dans ce que je vis. »

Il y a quatre ans, Lucien Chéenne s'installe à Nantes, une ville qui « me sidère, tant elle est magnifique, autant qu’elle me consterne ». Il évoque des rencontres nocturnes troublantes, des agressions et une pauvreté flagrante : « on nous la vend comme une ville magnifique et culturellement incroyable, ce qui est vrai, mais y a un revers de médaille glaçant » et critique les paradoxes de la cité des Ducs : « on vit dans une ville qui fait son beurre sur le mémorial de l’esclavage et on assiste à des formes d’esclavage moderne très libérales, très hypocrites », déplorant notamment l'émergence des livreurs Uber et leurs conditions précaires.

Ses expériences ont inspiré le premier single de l'album, ‘’Nantes’’. Sorti le 14 février dernier, cette chanson sombre et poétique, située entre le rock réaliste d'Arno et la poésie d'Alain Bashung, capture la dualité de Nantes, entre beauté et noirceur, révélant la contradiction entre sa richesse culturelle et la pauvreté croissante qui la gangrène.

Ayant enseigné l'écriture en lien avec la psychanalyse pendant dix ans, Lucien Chéenne s'inquiète de voir les jeunes générations honteuses d'écrire de la poésie et de montrer leurs émotions.

« Si tu prônes que tu écris, tu te sens exclu de ce monde. On ne met plus aucun poète au pinacle. » regrette-t-il. À travers sa musique et ses paroles, il aspire à élever le langage et la poésie dans une époque de plus en plus matérialiste. « Avoir, obtenir, fait davantage rêver, mais y a rien de poétique là-dedans. La consommation a pris le dessus, mais c’est le langage qui fait la beauté du monde. » conclut-il, déterminé à défendre la poésie et la langue française contre vents et marées.

Teddy Fradet

04/03/2025