mon meilleur entretien d’embauche
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mon meilleur entretien d’embauche
Image d’un grand tableau de mon père, représentant une course de chevaux, pour illustrer la compétition lors d’un parcours d’embauche
Juin 1993, j’attendais cet entretien depuis décembre 1992. J’étais analyste-programmeur à CAP-SESA qui faisait partie du groupe CAP-GEMINI, première S.S.I.I européenne. J’étais en mission depuis un an dans une grande administration et malgré cette activité rentable pour CAP-SESA qui me « louait » cinq fois le prix que je lui coûtait, j’avais fait partie en mars des 450 ingénieurs informatiques français du groupe concernés par un plan de licenciement massif. Cela avait bien perturbé mes projets car je postulais justement dans cette grande administration où j’étais en mission et le contrat de licenciement stipulait qu’on avait 3 mois de préavis payés mais non effectués et interdiction de fréquenter les locaux de la société et ceux des clients. J’avais rusé comme il faut et continué ma mission en CDD. Enfin, après la fin de mon préavis de licenciement et encore en CDD pour un mois par une PME déjà partenaire de l’administration, celle-ci acceptait de me recruter. Il fallait quand même passer par le cursus d’embauche classique. Heureusement que ma collègue de bureau m’avait prévenu que le responsable du recrutement avait un fort problème visuel, un strabisme qui le rendait presque aveugle.
Photo chien guide d’aveugles (avec lien canalblog)
Quand il m’a reçu, j’étais en pleine confiance, mais je ne m’attendais pas à ce type d’échange. Il avait un bureau immense et il me recevait seul. On s’est installé à un petit bureau, presque face-à-face à un mètre de distance. Dès qu’il m’a donné la parole, j’ai constaté qu’il était devenu aveugle. Il ne me voyait plus mais il m’absorbait comme une incroyable éponge, il avait un rayonnement auditif comme s’il avait des oreilles d’éléphant : il captait toutes mes vibrations, celles de ma voix mais aussi de tout mon corps.
C’était puissant comme jamais je n’avais vécu, j’étais heureusement bavard sur mon passé d’informaticien hardware et software et mes ambitions professionnelles, je crois que l’entretien a duré 1H30, une heure de plus que prévu. Il était affable, souriant, le meilleur DRH que j’ai jamais rencontré….
J’ai été embauché.
Bernard Ducosson 2 years ago
30000 pommes ? Ca bouffe un doberman !