

Chapitre 24 : Du côté de chez Anne
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Chapitre 24 : Du côté de chez Anne
Juliette n’est pas du genre à s’appesantir en regrets, remords et jérémiades, alors, une fois toutes ces démarches de « presque survie » accomplies, aménagée de guingois dans son nouvel appartement, elle s’accorde un temps de repli sur elle-même. Après ce nouveau « reset » de ce qu’elle avait construit ces deux dernières années, seule avec sa fidèle Muffin, en boule dans son nid, elle réfléchit sur l’avenir qu’il lui reste à dessiner. Une fois encore, elle avait inventé une vie, pour la détricoter, s’enfuir et recommencer, comme si le Destin avait, de nouveau, lancé ses dés. En colère contre elle-même de n’avoir rien décelé de suspect dans le comportement de son ex, elle prend la décision de l’effacer de sa mémoire et s’efforce d’oublier son château de cartes, fondé sur des mensonges et balayé d’un revers de main, soufflé par la déflagration de la découverte de l’ingrédient secret du philtre d’amour de Mathéo.
Pour devenir une nouvelle version d’elle-même, peut-être même la meilleure.
Toujours retomber sur ses pieds, comme un chat à neuf vies… Même si elle s’abime, qu’elle fait des chutes parfois vertigineuses, elle se redresse à chaque fois, encore plus forte, encore plus battante, le regard toujours plus sombre, avec cet éclat métallique au fond des prunelles, qui lance un avertissement aux mâles alentour. Attention à toi, qui s’y frotte s’y pique…
Comme un hérisson planqué dans un corps de poupée.
Elle a conscience que ce physique qu’elle a mis longtemps à apprivoiser est tout à tour, son pire ami ou son meilleur ennemi, et a appris à s’en servir dans une société qui juge avant tout, et principalement les femmes sur les apparences. Ainsi, trouver du travail n’a jamais été un problème pour elle, même si elle a tout à fait conscience que ces emplois ne peuvent pas représenter une carrière pérenne. Le physique se fane un jour et les jobs se feront plus rares. En attendant les premiers signes de flétrissement, elle enchaine donc les missions intérims et les CDD de vendeuse en prêt-à-porter, les extras en évènementiel, les shootings photo, s’inscrit à la fac pour obtenir une équivalence de BAC. Et travaille d’arrache-pied pour se mettre à niveau.
Étudiante la semaine, hôtesse en boite de nuit les week-ends, Juliette jongle entre ces deux existences parallèles, en déficit de sommeil, mais aux pleines commandes de sa vie. Les enveloppes que lui glissent le patron chaque dimanche matin pour acheter son silence sur le système de double-caisses servent à elles seules à payer le loyer.
À l’accueil d’une boite toute la nuit, on voit la société sous un prisme différent. Juliette se moque, Juliette se marre, encaisse la fatigue et le liquide, attend impatiemment l’aube du dimanche pour quitter les odeurs d’alcool, de transpiration et les salles dévastées par les fêtards et enfin rentrer en passant par la boulangerie de son quartier chercher un petit pain au chocolat tout droit sorti du four. À l’heure où les « honnêtes gens » dorment encore, Juliette ren
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