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20. La Légende de Nil - Jean-Marc Ferry - Livre I, Les Diamants de Sarel-Jad - Chapitre VIII, 2, 3

20. La Légende de Nil - Jean-Marc Ferry - Livre I, Les Diamants de Sarel-Jad - Chapitre VIII, 2, 3

Veröffentlicht am 23, Apr., 2023 Aktualisiert am 23, Apr., 2023 Kultur
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20. La Légende de Nil - Jean-Marc Ferry - Livre I, Les Diamants de Sarel-Jad - Chapitre VIII, 2, 3

 

En plus de leur couteau, de leur hache à la ceinture et de leur corne d’appel, les Aspalans s’étaient munis de filets à plomb pour le lancer, ainsi que de petites matraques de fibres tissées serrées de façon à étourdir les Sils sans les blesser. Depuis la bataille qui les avait opposés à Santem, la paix règne en principe sur le monde de l’Archipel, des Terres noires et des Terres bleues, de sorte que ni les Aspalans, ni les Nassugs, ni les gens de Mérode n’ont éprouvé, depuis lors, le besoin d’utiliser l’industrie à des fins d’armement sophistiqué. Ne se voyant pas d’ennemis extérieurs, ils en sont restés aux traditionnelles arbalètes et catapultes, sans chercher à réaliser des armes offensives plus performantes. Les Aspalans s’enorgueillissent cependant d’avoir conservé les mœurs rudes qui éviteront à leur peuple de s’amollir sous les effets de la civilisation. Ils sont plutôt fiers de savoir encore manier la hache de lancer ainsi que les fléchettes et, toujours, la dague et le couteau. Ils prétendent aussi savoir progresser en terrain inconnu, surprendre l’ennemi sans se faire surprendre par lui.

Ils se trompaient en ce qui concerne les trente-sept de Zaref. Ferghan a été surentraîné par son père, dès son tout jeune âge, au combat de maquis. Asber l’avait prévenu d’une venue imminente de Zaref et de sa troupe de trafiquants. Il lui expliqua qu’une arrivée par le Nord est improbable, vus les risques qu’en son absence cela entraînerait pour la navigation, tandis qu’aborder la côte Est par le Sud est illusoire, étant donné l’amplitude du désert à traverser pour gagner les contreforts orientaux de la cordillère à un endroit accessible. Par conséquent, il n’y a que la jonction occidentale entre les deux massifs. Logiquement, la troupe arrivera donc par l’Ouest, en passant par la grande plaine. Les attaquants seront ainsi visibles, depuis le haut plateau, avant de parvenir dans la région des tranchées, actuellement occupée par le petit peuple, à l’Est de la plaine. Cependant, Asber n’avait consenti à fournir ces renseignements précieux qu’à une condition : que la vie de Zaref soit épargnée.

Alors que Ferghan concevait la contre-attaque, Oramûn et les cinq hommes d’équipage avaient dépassé la jonction occidentale des deux massifs. Ils allaient bientôt atteindre la pointe Sud de Sarel-Jad, lorsqu’ils aperçurent au loin les éoliennes de trois navires qui croisaient en sens inverse. Oramûn n’aurait normalement guère eu de raisons de s’alarmer : s’il devait s’agir de Zaref, pourquoi remonterait-il vers le Nord, au lieu de se rendre directement à son point de débarquement ? Oramûn ressentit dans sa poitrine un malaise caractéristique, celui que l’on éprouve en affrontant la haine. Au même moment, il fut saisi d’une certitude : la présence de Zaref sur l’un des navires. Il fit alors dériver le catamaran plus près de la côte, avec l’aide de ses compagnons affala les voiles, puis il attendit que les trois navires fussent passés pour faire demi-tour et leur emboîter la route à bonne distance. Les six hommes débarquèrent à la suite de Zaref et de sa troupe. Ils durent s’engager dans les hautes herbes des marécages en prenant garde aux serpents venimeux. Mais c’est surtout les moustiques qui les préoccupaient. Cette traversée fut infiniment pénible. Également, bien sûr, pour Zaref et les trente-sept Aspalans. Ceux-ci souffraient peu des piqûres de moustiques. Mais Zaref avait le visage boursouflé, ainsi que les mains, les coudes, les chevilles. À plusieurs reprises, les hommes furent surpris par des fosses profondes, ce qui les contraignit à nager, tout lestés de leurs équipements : couteaux, haches, filets plombés, cornes d’appel, matraques. À regret, certains Aspalans durent s’en départir.

Toujours suivis d’Oramûn et de ses compagnons, les trente-huit gagnèrent enfin la ceinture volcanique, après une longue marche en montée. Là, ils établirent leur premier bivouac. Puis, en descente, ils parvinrent, le lendemain, à la lisière forestière de la grande plaine pour un second bivouac. Traverser la grande plaine d’Ouest en Est demanderait encore cinq jours.

C’est le temps qu’il faut à Ferghan pour préparer la réception. À présent, il sait partager ses réflexions avec son amou­reuse, la jeune fille du petit peuple. C’est qu’elle parle davantage qu’il n’avait supposé. Son langage consiste dans des indications de temps et de lieu, tels que : avant, après, jadis, plus tard, devant, derrière, ici, là-bas, ceci, maintenant... Du fait qu’elle se désigne elle-même par « ôm », ce que ses congénères ne font pas (ils disent autre chose pour se désigner eux-mêmes), Ferghan conclut qu’il ne s’agit pas du pronom personnel, moi ou je, mais d’un nom propre. C’est pourquoi il décida de l’appeler Ôm.

Avec Ôm et grâce à elle, Ferghan répartit les hommes du petit peuple — nommons-les « Sils » — en différents endroits de la tranchée principale, celle où coule une rivière d’Est en Ouest, depuis le départ du plateau jusqu’à la jonction, pour se ramifier ensuite dans la plaine. Sur la paroi Nord du canyon jaillissent de nombreux ruisseaux, depuis le sommet du plateau. Avant de rejoindre la rivière, qui se trouve au fond, ils passent par des margelles naturelles. Cela forme des petites mares d’eau pure. Par l’entremise d’Ôm, Ferghan demanda aux Sils de créer, pour chaque petite mare, des arrêtées artificielles, barrages en miniatures ; et de même, à plus grande échelle, en amont de la rivière. Au total, il voyait se réaliser près d’une trentaine de bassins d’arrêtée d’eau. Il suffira que les Sils, chacun se tenant posté auprès d’un bassin, détruisent chaque barrage à un moment dit. Le signal sera donné par un envol en nombre des chauves-souris des galeries souterraines qui bordent la rivière. Cela créera comme un petit tsunami. C’est du moins ce que Ferghan escomptait. Il était persuadé que Zaref mènerait « ses » Aspalans à hauteur de la rivière, car c’est en la remontant dans la tranchée que l’on parvient à l’endroit où sont déposées les pierres nobles, en particulier les cristaux de quartz.

 

 

Six jours plus tard, le plan de Ferghan se réalisait sans anicroche. Les Aspalans furent surpris par la vague qui submergea les berges. Ils durent se jeter à l’eau. Deux d’entre eux sont projetés mortellement sur les rochers ronds, cinq autres périssent noyés pour ne pas s’être à temps délestés de leur ceinture. Quant aux trente autres, ils se retrouvent échoués plus loin, vers la sortie du cañon, essoufflés et désarmés. Ferghan demanda aux Sils de fermer la sortie en pointant leur lance de bois, des pieux effilés, en direction des Aspalans à qui il s’adressa bien haut dans leur langue maternelle :

— Je vous invite à vous rendre sans résister, si vous ne voulez pas que l’on vous remette aux mères des adolescents que vous avez réduits en esclavage. Elles se feront un plaisir de découper votre peau en fines lanières avant de vous brûler à petit feu… à moins que vous ne parveniez à les convaincre qu’il ne s’agissait de votre part que d’une plaisanterie !

Les Aspalans goûtaient peu l’humour de Ferghan. Ils n’avaient d’autre cause à défendre que celle de leur survie. Le chef se borna à solliciter de Ferghan l’assurance qu’ils seraient protégés contre la vindicte des Sils. Or Ferghan n’eut aucun mal à le faire, car il avait bluffé : les Sils ne ruminent nulle vengeance. Ils entendent simplement vivre sans être harcelés, traqués, enserrés dans des filets à plomb, traînés captifs dans des terres lointaines. Pour le reste ils ne songent qu’à manger à leur faim, boire à leur soif, jouer, aimer.

Mais où était passé Zaref ? Les Aspalans déclarèrent n’en rien savoir. Ils paraissaient de bonne foi. Trois heures plus tard, Oramûn et ses compagnons rejoignaient Ferghan à point nommé pour encadrer les prisonniers. Tous étaient à fêter la victoire. Aux trois forgerons dûment armés Ferghan remit les prisonniers. Ils seront conduits aux Terres volcaniques. De là, si Rus Nasrul en décide ainsi, ils gagneront les Terres noires pour se faire juger par les leurs, et l’incident sera clos. Pour ce voyage un navire à éolienne fera l’affaire. Quant aux deux autres navires, ce sera aux frères d’Oramûn, un navire pour chacun, de les ramener à Syr-Massoug, comme une prise de police pour le royaume. Oramûn demanda à ses frères de contacter Ols et Almira dès leur arrivée au port, et de leur annoncer qu’il ne tarderait pas à les rejoindre à Syr-Massoug, afin de s’entretenir avec eux, Ygrem et Santem, des mesures d’urgence. Asber aussi avait disparu. Oramûn renonça à se lancer aussitôt à sa recherche. Il avait hâte d’entamer, seul, avec le catamaran, le périple qui le mènerait à Syr-Massoug, en passant par Is, là où il espère retrouver Yvi.

 

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