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Chapitre 7. Le retour de la félicité dans le couple...

Chapitre 7. Le retour de la félicité dans le couple...

Pubblicato 11 ago 2024 Aggiornato 12 ago 2024 Romance
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Chapitre 7. Le retour de la félicité dans le couple...

(Quelques jours plus tard)

 

Le temps œuvre et je prends doucement le chemin de l’acceptation. Des jours durant, j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps, guidée par la colère et le chagrin. Mais ma mère a raison, j’ai profité de trente-six années de bonheur aux côtés de Babou et, désormais, il m’en reste encore des dizaines à vivre en cultivant le souvenir de cette petite femme qui n’était qu’amour, joie et bienveillance, le tout saupoudré d’un soupçon d’espièglerie.

Après notre discussion, les tensions entre Antoine et moi se sont dissipées. Nous avons mis les choses à plat. Il a fini par m’avouer qu’il n’est pas allergique aux poils de chat, mais plutôt qu’il ne voulait pas d’un animal pour ne pas avoir à s’en occuper. Je l’ai rassuré à ce sujet et, depuis, la cohabitation entre eux se déroule pas trop mal. Il ne risque pas de la câliner devant la télé, mais après lui avoir fait remarquer qu’il m’avait menti sans aucun scrupule durant des années, j’ai profité de ma position de force pour lui imposer Tanit, désormais sous ma responsabilité.

Notre retrouvons peu à peu notre complicité d’avant et passons à nouveau du temps ensemble, que ce soit pour cuisiner, buller sur le canapé, sortir nous promener en ville… toutes ces choses à première vue banales et qui pourtant m’avaient cruellement manqué.

Si en journée, je me plonge dans le travail, pour m’éviter de trop songer à Babou, les nuits, je suis assaillie par d’horribles cauchemars et je me réveille souvent en pleurs, le corps agité par des soubresauts. Antoine me réconforte dans ces moments pénibles, me témoignant la tendresse et l’affection dont j’ai besoin.

Mes amis ne comprennent pas ce qui peut bien me retenir auprès d’Antoine. Saskia, parce qu’elle prône la vie solo, sans enfant et sans engagement. Elias, parce que pour une obscure raison, il n’a jamais pu s’entendre avec Antoine. Toutefois, si Saskia se réjouit que je me porte un peu mieux, Elias marronne, car il me voit moins qu’à l’époque où ma relation partait à vau-l’eau. Antoine et lui sont comme deux coqs dans une basse-cour et j’ai renoncé à l’idée qu’ils puissent se réconcilier un jour. Néanmoins, j’ai décidé de ne plus me prendre la tête avec leur petite guerre dictée par leurs ego mal placés. L’un est mon compagnon, l’autre est mon ami. Ils devront apprendre à composer avec ça.

J’essaie d’épauler mon père, mais je m’inquiète de constater à quel point les choses ne sont pas simples pour lui. Louise n’a de cesse de le harceler à propos de la succession. Cette mégère est obnubilée par l’argent et Papa est gentil. Trop gentil. Un vrai Bisounours. Néanmoins, je ne perds pas espoir qu’un jour, il finisse toutefois par envoyer sur les roses cette vieille radasse pour qu’enfin cette histoire se règle et qu’elle nous fiche la paix.

C’est dingue comme je suis en mesure d’étoffer mon vocabulaire de termes fleuris dès lors qu’il est question de ma tante.

***

— Ma puce, ce soir, je t’emmène au cinéma. C’est l’une des dernières séances des Trois mousquetaires : d’Artagnan, me propose Antoine en m’enlaçant alors que nous venons de rentrer à la maison.

— Oui, pourquoi pas ? Ça fait longtemps que nous n’y avons plus été ensemble.

— Je nous ai déjà réservé une table au restaurant juste avant, tu m’en diras des nouvelles. On décolle dans une heure, c’est bon pour toi ?

Il dépose une myriade de baisers dans mon cou qui réveillent mes sens et des frissons me parcourent de la tête aux pieds.

— Parfait, lui soufflé-je à l’oreille.

— Je vais sous la douche, tu me rejoins ? m’invite-t-il d’un air coquin en se détachant de moi.

Pris à la fois par l’envie et par le temps, notre coït sous l’eau chaude est aussi intense que rapide, me rappelant les débuts de notre histoire, à l’époque où, insatiables, nous nous aimions partout, même au bureau.

À notre décharge, nous n’étions pas les seuls à faire cela et c’est un secret de polichinelle de dire que les relations entre collaborateurs vont bon train. Tout le monde chuchote à ce sujet, mais personne n’ayant été surpris en flagrant délit, la pratique du sexe au cabinet perdure en toute discrétion. Nous plaisantons d’ailleurs très souvent à propos de ça avec Elias, curieux de découvrir qui couche avec qui entre deux visioconférences.

Antoine a sorti le grand jeu et m’emmène dans un étoilé au cadre somptueux à proximité du Grand Théâtre. Alors que nous consultons le menu, il dépose sur la table une petite boîte carrée en velours bordeaux qu’il fait glisser dans ma direction. Je lève la tête vers lui et il m’adresse un sourire doux, à tomber. Il s’empare de ma main et la porte à sa bouche pour l’effleurer de ses lèvres sans me quitter des yeux. Je me croirais dans une comédie romantique en compagnie du prince charmant, stupéfaite par les efforts qu’il déploie pour me reconquérir comme au temps des jours heureux.

— Antoine, mais… qu’est-ce que… ?

Submergée par l’émotion, je peine à trouver les mots et les larmes surgissent. Je m’empresse de saisir un mouchoir dans mon sac à main pour les essuyer avant qu’elles ne roulent sur mes joues en étalant mon mascara, sous l’œil amusé d’Antoine.

— Ne t’en fais pas ma puce, tu es toujours splendide.

Je m’empourpre et, intimidée, détourne légèrement le regard. J’ai l’impression de nous revoir à l’époque où Antoine faisait tout pour me séduire et j’aime l’idée qu’il tienne autant que moi à ce que nous retrouvions la félicité d’antan dans notre couple.

— Que fêtons-nous ce soir ? demandé-je avec un sourire.

— Nous, tout simplement, me souffle-t-il en caressant le dos de ma main du bout des doigts.

Le cœur battant à vive allure, j’ouvre la petite boîte et découvre une fine bague en or blanc surmontée d’un solitaire. Antoine la passe à mon annulaire gauche et nous contemplons ma main à la lumière des bougies disposées sur notre table. Les sentiments que j’éprouve pour cet homme prennent tout mon corps d’assaut. Il esquisse un sourire sexy et je peine à recouvrer mes esprits.

Nous dégustons un repas succulent en évoquant l’avenir, nos prochaines vacances en amoureux, notre anniversaire de PACS, l’envie d’un enfant… D’humeur coquine, je quitte mon escarpin et effleure nonchalamment sa jambe avec mon pied tout en minaudant comme une jouvencelle.

— Tu tiens vraiment à ce que nous allions au cinéma, mon chéri ? susurré-je en glissant une cuillère de fondant au chocolat entre mes lèvres. D’Artagnan peut attendre, tu sais.

Antoine défait un bouton supplémentaire de sa chemise et, les paupières closes, soupire un grand coup.

— Plus tant que ça finalement. Que me proposes-tu ?

— Nous pourrions rentrer chez nous et regarder un film, confortablement installés dans notre canapé ?

— Pouvez-vous m’apporter l’addition, je vous prie ? demande-t-il à l’attention du serveur en salle.

— Tout de suite, monsieur.

Antoine plonge sa cuillère dans mon dessert et la porte à sa bouche avec un clin d’œil coquin. La nuit promet d’être inoubliable.

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