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Chapitre 1. La cruelle réalité de la vie

Chapitre 1. La cruelle réalité de la vie

Pubblicato 9 ago 2024 Aggiornato 11 ago 2024 Romance
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Chapitre 1. La cruelle réalité de la vie

(Huit ans plus tard, avril 2023)

 

J’en peux plus de ce dossier…

Je soupire longuement en me massant les tempes. Je ne compte plus les heures passées dessus. Cela dit, vu le patrimoine pharaonique des clients, ce ne sont pas les honoraires du cabinet qui vont les écorcher.

J’apprécie mon travail, néanmoins il faut reconnaître que notre clientèle n’est pas toujours évidente à contenter. Je dirais même que sur ce dossier, j’ai affaire à des emmerdeurs de classe internationale.

J’ai besoin de faire une pause sinon je ne vais jamais tenir toute la journée. Je compose le numéro d’Elias, mon collaborateur et aussi surtout, un excellent ami.

— Bzzz ! Salut Maya, qu’est-ce que je peux faire pour toi ?

— Commence par arrêter de m’appeler Maya, persiflé-je.

— Seulement quand tu te décideras à relâcher la pression plus souvent. Tu ne sors pas assez. Tu es une vraie butineuse, une acharnée du boulot, ça te perdra !

— Justement, je te propose qu’on aille manger un morceau ensemble ce midi.

— Je ne te parle pas de ça, mais de sorties pour s’amuser, en dehors du travail.

Je culpabilise un peu en l’écoutant me faire cette réflexion. Moi aussi, j’aimerais qu’on puisse profiter davantage. Elias est un ami cher, tout autant que Saskia, ma « vieille » copine rencontrée sur les bancs de la fac de droit. Sans eux et sans mes proches, je ne crois pas que je tiendrais au quotidien.

— Elias, on en a déjà parlé, tu sais bien que c’est compliqué avec Antoine…

Il soupire longuement à l’autre bout de la ligne.

— Un jour, il faudra que tu m’expliques pourquoi tu restes avec ce tocard, se lamente-t-il.

— Elias, s’il te plaît… ne recommence pas avec ça.

— Ne bouge pas, je te rejoins tout de suite.

Je raccroche en souriant. Elias de Warren, séducteur invétéré et avocat de trente-neuf ans, travaille lui aussi pour le cabinet Barlowski et Associés, depuis bientôt douze ans. Après qu’il ait tenté, en vain, à plusieurs reprises de me mettre dans son lit, j’ai fini par apprécier cet homme désinvolte et nous avons noué une véritable amitié, au fil des ans.

Il faut reconnaître qu’il détonne un peu parmi le reste de ses confrères, plus « classiques » dirons-nous. Son impertinence n’a d’égal que son aisance relationnelle et sa réussite professionnelle, qui lui ont permis d’acquérir une excellente réputation — garantissant une clientèle conséquente au cabinet, ainsi que la sympathie de tous ses collaborateurs, excepté celle d’Antoine Barlowski, l’un de ses associés, et depuis sept ans, mon compagnon.

Je me penche pour récupérer mon sac à main, mais en me redressant, ma tête cogne contre le bureau et je lâche ma prise. Tout le contenu bascule à terre.

— Fait chier bordel ! pesté-je à voix haute.

Nonobstant la bonne éducation que j’ai reçue de mes proches, j’ai la fâcheuse tendance à recourir aux grossièretés et aux insultes désuètes à la moindre contrariété.

En temps normal, j’essaie tout de même de tenir ma langue, eu égard au milieu social dans lequel j’évolue. Après des années studieuses sur les bancs de la faculté de droit à Bordeaux, je suis devenue juriste avec la volonté de mettre mes compétences durement acquises, au service des autres. J’étais bercée d’idéaux sur la justice, prête à apporter ma pierre à l’édifice.

Mais au fil des ans, mon euphorie d’antan s’est réduite comme peau de chagrin. J’ai vite compris que le seul véritable souci de notre clientèle aisée était de préserver ses précieux intérêts. Autrement dit, je travaille pour des entrepreneurs et des bourgeois prout-prout, aux fouilles débordantes de pognon, et n’hésitant pas à recourir à tous les subterfuges pour qu’elles le restent.

J’ai appris à tenir ma langue pour rentrer dans le moule, bien qu’il ne se passe pas une semaine sans que je me demande ce que je fous encore là et pourquoi je m’impose une telle charge mentale.

Bref !

Me voilà donc à quatre pattes pour ramasser mes affaires éparpillées au sol.

— Qu’est-ce que je l’aime ton petit cul ! Tu sais qu’il reste à ce jour mon plus grand regret, s’exclame Elias depuis la porte entrebâillée.

Surprise, je me cogne une deuxième fois la tête contre le bureau, me mordant la langue au passage.

— Nom de Dieu ! J’en ai plein le cul de cette journée ! Elias, tu m’as fait peur !

— J’adore t’entendre te lâcher de la sorte, ça n’arrive pas assez souvent je trouve.

— Tu peux me filer un coup de main au lieu de te moquer de moi ? maugréé-je.

Elias ramasse quelques-uns de mes effets personnels et s’approche pour m’aider à me relever. J’émets un grognement agacé en me frottant le crâne. Mon ami me fixe et se fiche de moi sans retenue, aussi je lui flanque une petite tape sur l’avant-bras.

— Si tu voyais ta tête ma pauvre.

— Je te remercie de ne pas en rajouter.

— Oh, détends-toi un peu, je plaisante.

J’ai les joues en feu et la nette impression que mon chignon s’est foutu le camp. Je m’empresse de remettre mes escarpins et ma jupe en place, sous le regard d’Elias qui me reluque sans se cacher. Puis je saisis mon sac et file droit aux toilettes pour m’arranger. Elias m’attend dans le couloir, adossé nonchalamment au mur, les bras croisés sur le torse.

— T’as envie de quoi ce midi ? demande-t-il avec un sourire.

— Je ne sais pas, peu importe tant que je peux souffler un peu.

— On va profiter du beau temps pour aller manger sur les quais.

Le cabinet étant situé près de la place des Quinconces, nous marchons quelques minutes avant de nous installer à la terrasse d’une brasserie. Nous commandons deux verres de vin pour commencer. Boire un petit coup me sera salutaire, ces derniers temps, je suis encore plus stressée que d’habitude par mon travail et ce fichu dossier qui n’avance pas.

— Je me demande comment tu fais pour être aussi détendu, Elias ? Avec tout le boulot que tu as, c’est impossible d’être insouciant à ce point. C’est quoi ton secret ?

— Je profite de bons moments avec mes amis et surtout… je baise autant que j’en ai envie. Il n’y a pas meilleur moyen pour se faire retomber la pression. Tu devrais essayer, tu verras, c’est très efficace, raille-t-il en m’adressant un sourire étincelant.

Je rougis violemment, regrettant de lui avoir posé cette question. C’est donc si évident que ça que je suis mal baisée ? Je n’ai pourtant pas souvenir d’avoir confié quoique ce soit à Elias à ce propos. Je réfléchis un bref instant, jusqu’à avoir un déclic. Saskia. Saskia Amoros. Ma meilleure amie, celle qui a la fâcheuse tendance à oublier ce que signifie l’épithète « privé ». Je suis sûre que c’est elle qui a vendu la mèche !

Toutefois, il est inutile que je me mette des œillères, après sept ans de relation avec Antoine, la flamme du désir qui nous animait s’est presque éteinte. Ma vie sexuelle est devenue insipide et j’ai bien peur de finir plus sèche que le désert d’Atacama.

— Merci pour ce conseil avisé, cher ami. Mais tu n’as jamais ressenti le besoin de construire une liaison durable ?

— Pourquoi faire ? Quelle nécessité ai-je de m’enfermer dans une histoire de couple, alors que je peux m’attirer les faveurs des femmes sans ça ?

— Il n’y a pas que le cul, Elias, répliqué-je en levant les yeux au ciel. Il y a aussi l’amour, l’affection, la tendresse, l’envie d’avoir une famille.

— Ce que tu me décris, c’est une condamnation à perpette. Ce n’est pas ce que je désire, me contre-t-il, les traits durcis.

Il a dû traverser une, voire même plusieurs expériences traumatisantes pour être si catégorique sur ses choix de vie. Nous n’en avons jamais trop parlé jusque-là et il ne me semble pas disposé à en discuter davantage pour le moment. J’élude donc la question pour revenir à un sujet professionnel et nous bavardons des affaires en cours au cabinet.

À la fin du repas, nous sommes en train de boire le café, quand la sonnerie de mon portable retentit.

— Tu ne décroches pas ?

— Non, c’est mon père, je le contacterai plus tard.

Je bascule le coup de fil sur messagerie, mais il me rappelle à nouveau. C’est curieux qu’il insiste, ce n’est pas dans ses habitudes.

— Excuse-moi Elias, c’est peut-être important.

— Aucun problème, je vais régler l’addition, c’est moi qui régale.

— Merci. Allô Papa ? Qu’est-ce qui t’arrive ? Quelque chose ne va pas ?

— Il faut que tu viennes vite, Ambre.

Je m’inquiète en remarquant qu’il paraît à bout de souffle.

— Qu’est-ce qui se passe ?

— Rejoins-moi chez Babou, tout de suite.

Il raccroche et d’un coup, je me sens mal. J’ai un mauvais pressentiment.

— Quelque chose cloche ? m’interroge Elias en revenant.

— Il m’attend chez Babou.

— Allons-y vite, je t’accompagne.

Nous partons en courant vers le tram, direction Pey-Berland. Arrivés sur place, mon père vient aussitôt à ma rencontre pour me prendre dans ses bras. L’agitation règne devant l’entrée de l’immeuble où vit ma grand-mère.

— Papa qu’est-ce qui se passe ? Où est Babou ?

Son visage est livide, il est incapable de parler. Quand je vois des agents funéraires s’avancer avec un sac mortuaire, j’ai peur de comprendre. Non, je ne veux pas, je refuse de comprendre. C’est impossible, Babou ne peut pas mourir. Pas elle. Pas maintenant. Les larmes surgissent et se déversent en cascade, mon cœur pulse à toute berzingue, ma gorge se noue, aucun son ne peut s’en échapper tellement je suis submergée par le chagrin qui m’écrase aussi subitement.

— Je suis désolé, ma chérie. Elle va nous manquer terriblement.

Papa me serre contre lui pour me réconforter un moment avant de retourner auprès des agents funéraires et du médecin venu constater le décès, le dos voûté, accablé par la perte de Babou. Sans un mot, Elias m’attire dans ses bras et je sanglote sans aucune retenue.

 

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