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Chapitre 27  : Une séance de rééducation 

Chapitre 27  : Une séance de rééducation 

Pubblicato 20 set 2024 Aggiornato 20 set 2024 Romance
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Chapitre 27  : Une séance de rééducation 

 

L’après-midi suivant, je me rendais à mon rendez-vous hebdomadaire avec Laure, ma kinésithérapeute, pour mes séances de rééducation.

Ces séances avaient été une véritable bouée de sauvetage. Bien que je ne puisse toujours pas marcher sans béquilles, j’avais retrouvé une partie de ma masse musculaire et mes jambes allaient bien mieux. Laure était une professionnelle remarquable, mais aussi une personne profondément humaine. Contrairement à d’autres praticiens parfois secs ou pressés, elle prenait le temps de me comprendre, de lire attentivement mon dossier et de s'assurer que chaque étape de ma guérison était bien adaptée à mes besoins. Cette douceur dans son approche me rassurait. Je la considérais sincèrement comme la meilleure kiné que j’aie jamais eue.

Ses séances se déroulaient généralement chez elle, dans un appartement niché au cœur d’un vieil immeuble parisien. Il émanait de son lieu une chaleur réconfortante qui mettait à l'aise dès qu’on y entrait. Le salon, avec ses meubles confortables et ses touches personnelles, ne ressemblait en rien à un cabinet médical froid et impersonnel. Pourtant, j’avais été réticente au départ. "Une patiente récalcitrante", c’est ainsi qu’elle me surnommait en riant, et ce petit sobriquet m’amusait. Il me donnait l’impression d’être autre chose qu’une personne faible, en convalescence.

Je partis donc pour son appartement, bien que ce fût toujours une corvée. Prendre le bus avec des béquilles, entourée de regards appuyés et parfois empreints de pitié, n’avait rien d’agréable. Ces regards avaient longtemps pesé sur moi, me faisant sentir différente, comme si quelque chose clochait. Avec le temps, j’avais appris à m’y faire, mais cela ne rendait pas les trajets plus supportables.

Arrivée devant l’immeuble, je pris l’ascenseur jusqu’au troisième étage. Dès que j’appuyai sur la sonnette, la porte s’ouvrit sur Laure, toujours souriante, une femme d’une trentaine d’années au visage lumineux.

—        Bonjour Vic ! Entre donc ! Me lança-t-elle en m’accueillant chaleureusement.

L’intérieur de son appartement me paraissait toujours un peu déconcertant. C’était un lieu de vie, pas un cabinet médical. Laure aimait que ses patients se sentent chez eux, loin de l’austérité des salles d’attente, et il était vrai que cet environnement me permettait de me détendre plus facilement.

—        Va te changer, je te rejoins dans un instant, dit-elle avant de s’éclipser dans le salon.

Je pris la direction de la petite salle aménagée pour les séances. Elle ressemblait à une salle de musculation, avec des équipements spécifiques à la rééducation. Je me changeai dans la cabine, troquant mes vêtements contre une tenue de sport confortable. Je nouai mes cheveux en un chignon serré, retirai mes bijoux, puis, prête, je rejoignis la salle d'exercice. Pourtant, Laure n’était toujours pas là. D’habitude, elle était d’une ponctualité irréprochable, alors son absence prolongée me parut étrange.

Un bruit soudain retentit depuis le salon. Quelque chose venait de se casser. Instinctivement, je me redressai, à l’affût du moindre son. Et si quelqu’un s’était introduit chez elle ? Je souris à cette idée, tentant de chasser ces pensées paranoïaques.

—        Vic, arrête de te faire des films, murmurai-je pour moi-même.

Laure fit irruption dans la salle, l’air étonnamment calme. Elle souriait même, comme si de rien n'était.

—        Alors, Vic, comment tu te sens aujourd’hui ? Demanda-t-elle avec sa douceur habituelle.

—        Ça va, répondis-je. Juste un peu de douleurs aux jambes, surtout quand je force.

—        C’est normal. Et tu effectues bien tes exercices à la maison ?

Voilà le sujet sensible. Je n’avais pas effectué ces exercices. Certes, ils me paraissaient enfantins, des mouvements que j’avais appris à faire depuis l’enfance.

—        Vic ? Insista-t-elle en me fixant de ses yeux perçants.

Je baissai les yeux, gênée.

—        Non... Je ne les ai pas faits.

—        Vic ! S’exclama-t-elle, presque maternelle dans son reproche. Tu sais à quel point c’est important. Sans ces exercices, ta progression sera plus lente, voire pire, tu risques de régresser. C’est ça que tu veux ?

—        Non, évidemment... Je vais les faire, promis-je.

Laure esquissa un sourire, satisfaite. Elle me guida ensuite vers la table de massage pour commencer la séance. Elle prit ma jambe et commença à la masser avec expertise. Ces massages étaient à la fois douloureux et libérateurs. Laure les pratiquait pour éviter les inflammations et améliorer la circulation. Au début, chaque geste était une torture, mais j’avais fini par m’y habituer, même si, aujourd’hui encore, mes muscles se crispaient sous ses mains.

Après dix minutes, nous passâmes aux exercices plus physiques. Laure avait tout un arsenal d’équipements : des haltères, des ballons, des élastiques... Chaque mouvement, chaque étirement renforçait non seulement mes jambes, mais aussi mes bras et mon dos, me redonnant petit à petit de la force.

À la fin de l’heure, j’étais épuisée. Mes muscles brûlaient, ma peau était moite, et mon souffle irrégulier, mais j’éprouvais une satisfaction profonde. Mon corps se transformait, je le sentais. En seulement quelques semaines, j’avais perdu cinq kilos et gagné en musculature. Mon ventre s'était affiné et mes abdominaux commençaient à se dessiner timidement.

—        C’est suffisant pour aujourd’hui, dit Laure en interrompant mes pensées. Tu as bien travaillé, je suis fière de toi.

—        Tant mieux, parce que je suis lessivée, soufflai-je en m’asseyant sur un banc.

Je m'apprêtais à partir lorsqu’une question me brûla les lèvres.

—        Au fait, Laure, c’était quoi ce bruit tout à l’heure ?

Elle rit doucement.

—        Oh, ça ? Rien de grave. J’ai juste cassé ma tasse de thé, je suis tellement maladroite ces derniers temps.

Mais son sourire ne parvint pas à dissimuler quelque chose de plus sombre. Avant que je ne puisse creuser davantage, elle se hâta de changer de sujet.

Après avoir pris une douche et enfilé mes vêtements, je m’apprêtais à la saluer une dernière fois avant de partir. En me dirigeant vers la porte, j’entendis sa voix, bien différente de d'habitude. Elle parlait au téléphone, furieuse, presque désespérée.

—        Je vous en prie, je veux juste lui parler… C’est mon fils !

Je restai figée sur place. La conversation s’arrêta brusquement. Laure lâcha un soupir étouffé avant de s’effondrer en pleurs sur une chaise. Jamais je ne l'avais vue aussi vulnérable. Elle, toujours si forte, si souriante. J’hésitai quelques secondes, ne sachant que faire. Puis, d’un pas lent, je m'approchai.

—        Laure, murmurai-je, est-ce que... est-ce que ça va ?

Elle releva la tête, ses yeux rougis par les larmes, son visage marqué par la fatigue.

—        Mon fils... Il a été arrêté hier soir, murmura-t-elle d'une voix brisée. Conduite en état d'ivresse... Et prise de stupéfiants.

Je restai sans voix. Laure, si forte, si digne, se retrouvait soudain désemparée.

—        Depuis la mort de son père, il a changé. Je ne sais plus quoi faire. J’ai tout essayé, mais rien ne marche...

Elle se tut, prise par un sanglot. Je posai doucement ma main sur la sienne.

—        Si tu as besoin d'aide... Tu n'es pas seule, d'accord ? On trouvera une solution.

Elle acquiesça en silence, les yeux embués de larmes.

—        Ne parlons plus de cela, d'accord ? Je demanderai à Brandon, qui travaille dans un secteur influent, de te trouver un avocat. Je t’en parlerai jeudi.

—        C’est vraiment gentil, Vic, mais je n’ai pas les moyens de payer un avocat, et…

—        Ne t’inquiète pas pour ça. Je m’occupe de tout. Je te tiendrai informé jeudi, d'accord ?

—        C’est très aimable de ta part.

—        C’est tout à fait normal, répondis-je avec assurance.

Laure se leva et me prit dans ses bras. Ce geste avait une signification profonde pour elle. À mon contact, je sentis ses tensions se relâcher. Peut-être était-ce le début d’une lueur d’espoir pour elle…

Quand nous nous séparâmes, je me dirigeai vers la porte d’entrée et me retournai vers Laure.

—        À jeudi, lui dis-je.

—        À jeudi, répondit-elle avec un sourire fatigué.

Je refermai doucement la porte derrière moi et soufflai profondément. Cet échange avait été particulièrement intense. Malgré le peu de temps que je connaissais Laure, j’avais le sentiment que cette conversation nous avait rapprochées, plus que ce que l’on pourrait attendre entre une patiente et sa kinésithérapeute. Je ne regrettais pas un mot de ce que j’avais dit et j’étais déterminée à en parler à Brandon dès que je rentrerais chez moi.

Pour l’heure, il me fallait affronter le trajet en bus. Je détestais ça, surtout à l’heure de pointe. Le bus serait bondé, et je devrais rester debout tout au long du trajet. Mais c’était inévitable si je voulais rentrer chez moi.

Je pris l’ascenseur pour descendre et me dirigeai vers l’arrêt de bus. Les rues étaient pleines de monde, au point que je peinais à avancer.

Après une vingtaine de minutes de lutte dans la foule, j’arrivai enfin à l’arrêt. Mon bus arriva presque immédiatement, et je m’installai sur un siège au fond du véhicule. Je sortis mes écouteurs et lançai ma playlist enregistrée sur mon iPhone. Le trajet s’avéra interminable, le bus étant coincé dans les embouteillages. Assise parmi la foule, je commençais à étouffer. Les cris des enfants impatients, les plaintes des personnes âgées, et les efforts des parents pour calmer leurs petits créaient un vacarme insupportable.

Je me disais que j’avais hâte de retrouver mon chez-moi et la présence apaisante de mon compagnon, qui m’attendait sagement à la maison.

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