Iron Man
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Iron Man
Max Romeo, War Ina Babylon, une production Lee « Scratch » Perry de 1976.
Maxwell Livingston Smith, de son vrai nom, naît en 1944. À l'âge de 18 ans, il arrive à Kingston et commence à enregistrer avec The Emotions sans vraiment rencontrer le succès. C'est à cette période qu'il gagne son surnom de Romeo, à cause de ses chansons romantiques, dans le style lover rock, comme on dit dans le jargon. Plus de 15 ans après, avec War Ina Babylon, le ton a bien changé mais le pseudo, lui, est resté.
En 1968, Lee Perry, surnommé le « reggae genius » parce qu'il est fou à lier (une fois, il a passé trois jours entiers à couvrir les murs de son studio, le Black Ark, de petits x avant d’y mettre le feu) mais aussi parce qu'on lui doit la production, et parfois l'écriture, d'un nombre hallucinant de hits (notamment les premiers Wailers : Small Axe, Duppy Conqueror) convainc Max Romeo d'enregistrer Wet Dream, une réécriture de Hold You Jack de Derrick Morgan, un vieux morceau de rocksteady. La chanson fait tout de suite un carton en Jamaïque, puis en Angleterre, avant d'être bannie d'antenne. Le rêve humide... Le ton était un peu trop grivois pour l'époque.
Par la suite, Max Romeo monte son propre sound-system et le label qui va avec : Romax. On peut voir des photos de Max Romeo posant devant son camion à musique couvert de dessins et de slogans et chargé jusqu'au toit de disques et de matériel Hi-Fi à l'intérieur du double album intitulé justement Wet Dream et sorti en 2014. Il a l'air décontracté. Il pose simplement, sans grimaces, sans gros joint à la main, sans bonnet vert, jaune rouge. Il porte un petit polo clair. Rien de bariolé, très loin de la panoplie habituelle du chanteur de reggae. La sobriété même. Il est déjà beaucoup plus loin, au cœur du courant dit « conscious » : un reggae qui dénonce le système et qui veut apporter la culture au plus grand nombre.
L'album War Ina Babylon approche à grands pas. C'est vraiment l'un des meilleurs de cette période pourtant foisonnante, avec ses trois sommets que sont les titres One Step Forward, War Ina Babylon et I Chase The Devil.
One Step Forward introduit un thème bien connu des manifestants de tout acabit :
« One step forward two steps backward », soit un pas en avant, deux pas en arrière. La chanson est une mise en accusation directe du nouveau gouvernement dont le peuple attendait beaucoup mais qui n'a pas été à la hauteur de la confiance qu'il avait porté en lui. En gros, après l'indépendance, les tauliers ont changé de couleur de peau mais rien ne s'est vraiment amélioré.
War Ina Babylon donne son titre à l'album, et on peut dire qu'elle annonce la couleur : ça dérape de partout, c'est la guerre à Babylone. Sur la pochette, une femme est assise sur un tas de gravats, elle tient son visage dans ses mains et pleure.
I Chase The Devil est une de mes chansons préférées. Max Romeo chante :
« I'm gonna put on a iron shirt
And chase Satan out of Earth
I'm gonna put on a iron shirt
And chase the Devil out of Earth. »
Je vais enfiler une armure et chasser le Diable de la Terre. Tout un programme. On comprend mieux sa retenue devant son camion. Il avait besoin de se concentrer et prendre des forces, pas de faire le couillon devant l'objectif.
À écouter également, la version dub signée Lee « Scratch » Perry intitulée Disco Devil.
Cet article, ici remasterisé, avait précédemment été publié sur mon blog jamaique-maque, entièrement consacré au reggae.
L'image tout en haut est signée Tom, merci.