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Je ne suis pas littérature

Je ne suis pas littérature

Pubblicato 20 feb 2024 Aggiornato 20 feb 2024 Musica
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Je ne suis pas littérature

 

Jean Ferrat

Jean Ferrat, Je ne suis qu’un cri, disques Temey, 1985.

Le morceau titre est à retrouver ici.

 

Allez les enfants, foutez le boxon

 

Je me souviens d’une cassette enregistrée. L’album est paru en 1985, je devais avoir cinq ou six ans. Je me souviens de plusieurs chansons, comme L’Âne, sautillante, qui ressemble à une fable sans morale et reprend la thématique de l’animal de ferme parfois délaissé car trop vieux et inutile qui ne comprend ni la carotte ni le bâton, la rudesse du monde ancien, sans pitié ni tendresse (Le Petit âne gris, Hugues Aufray, Le Petit cheval, de Paul Fort, chanté par Georges Brassens, Coco de Maupassant, car en plus des notes, j’ai des lettres, attends un peu, tu vas comprendre pourquoi je dis ça), comme Petit (sur l’éducation, avec un Ferrat portant un regard attendri sur les rébellions de la jeunesse, tu m’étonnes ! Que je rapprocherait de On était tellement de gauche de Miossec : « allez les enfants, foutez le boxon », c’est lui), comme Concessions, au cours de laquelle le chanteur, comme on effeuille une marguerite, déshabille une fille qui n’est pas de son monde et dont il est amoureux, comme d’autres encore, un peu plus ennuyeuses.

 

Un cri pirate

 

Je me souviens surtout de la première chanson, celle qui donne son titre à l’album : Je ne suis qu’un cri, dont le sens refusait sans cesse de se laisser saisir malgré les écoutes répétées.

 

Morceaux choisis :

 

« Je ne suis pas littérature

Je ne suis pas photographie

Ni décoration, ni peinture

Ni traité de philosophie

Non je n’ai rien de littéraire

Je ne suis pas morceaux choisis

Je serais plutôt le contraire

De ce qu’on trouve en librairie

Mais je suis un cri qu’on abrège

Je suis la détresse infinie

 

Je ne suis qu’un cri »

 

La détresse infinie…

 

Je n’ai pas compris ce que c’était, mais j’ai compris que c’était quelque chose. Appelons cela pompeusement première expérience de la métaphore. Les mots pouvaient alors dire autre chose que ce qu’ils disent, et formaient des images. La fin du sens propre. Et cette révélation diffuse et maladroite faisait de moi un « littéraire » (froncement de nez suffisant), déjà, c’était la porte ouverte (bribes de paroles extraites d’une autre chanson de l’album, Le Cœur fragile : « je veux dormir, je veux mourir, la porte ouverte ») à tous les délires mal rétribués de cigale. Tant pis.

 

Une chaise vide après soi

 

Je me souviens d’être en voiture et d’entendre la nouvelle à la radio, je me souviens d’une tristesse revenue de nulle part, d’un émoi partagé pour un artiste pourtant plus que discret. Je me souviens d’avoir trouvé cela émouvant et beau, encourageant aussi, cette voix qui se faisait entendre sans crier, après tant de temps de silence.

Et cette dernière métaphore, au dos de l’album, une chaise laissée vide après soi.

Jean Ferrat

 

 

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