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Episode 8 : Un paysage déconcertant

Episode 8 : Un paysage déconcertant

Pubblicato 1 apr 2022 Aggiornato 6 apr 2022 Cultura
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Episode 8 : Un paysage déconcertant

 

Toujours pas de nouvelle de mes analyses ! Pourtant, ce n'était pas si compliqué. Depuis plusieurs années, l’ADN de tout le monde était fiché ! Même le plus débile des laborantins devait être capable de le faire en moins de 24 heures… et ce pauvre gamin qui croupissait dans sa cellule en attendant que ces abrutis se sortent les doigts du cul !

Alors, quand je suis rentré de ma pause dej’, je m’attendais à trouver un rapport sur mon bureau, pas à cette photo déconcertante d’un paysage sauvage, presque irréel. Le souvenir teinté de mélancolie et de colère de mes promenades dominicales avec ma mère et ma nourrice me frappa en pleine gueule.

Putain, mais quel était le con qui avait bien pu me poser ça là ? Encore une sale blague ? Un bizutage ?

Je fouillai dans mon tiroir à la recherche d’un gant que j’enfilai avant de prendre la photo dans les mains. Une odeur ignoble en émanait : un mélange de moisissure et de putréfaction. Ça n’annonçait rien de bon ! Au dos, quelques mots y avaient été griffonnés à la plume : « Ici, gît un corps sans vie. Se sentant seul, je lui apporterai un peu de compagnie d’ici trois nuits. Saurez-vous les trouver ? »

Pas de signature. Rien. Putain, c’était quoi cette connerie ?

– Enfin de retour, le bleu ! Ça fait des heures que je te cherche partout !

– Arrête de te foutre de ma gueule, Léila. T’as pas dû bien chercher ! J’suis parti 20 minutes et j’étais juste à côté, dans la cantine !

Elle se contenta de me sourire. Je lui tendis l’image en lui demandant si c’était une de ses légendaires blagues de mauvais goût.

– Nop ! C’est notre nouvelle enquête.

– Vraiment ? Sans moi !

– Oh, mais c’est qu’il fait la gueule !

– Tu m’fais chier, Léila ! Après le dernier coup pourri que vous m’avez fait avec le capitaine, comptez plus sur moi pour ce genre de merde.

– J’suis pas responsable pour ton frère. Tu sais très bien que c’est ce soudain témoignage de ton paternel qui l’a envoyé au trou. Pas nous.

– Ben voyons ! Prends-moi pour un con ! C’était le coupable idéal. Depuis le début, tu l’avais dans l’nez. Et ces analyses qui, bizarrement, prennent une plombe… ca vous arrange bien, n’est-ce pas ?

– Tu sais très bien qui tire les ficelles, le bleu… Même de leur paradis, ils nous contrôlent tous. Alors arrête de faire la gueule et aide-moi !

Arrêter de faire la gueule ?! Elle se foutait de moi ! Ça faisait presque deux mois que mon p’tit frère moisissait en taule. Tout ça parce que ce connard de préfet avait décidé qu’il était un coupable parfait et que mon enfoiré de géniteur avait soudainement retrouvé la mémoire… Ils me le paieront. Tous les deux.

– Le bleu ?

– Oui, c’est bon… De toute façon, tu vas jamais me lâcher. Alors, j’ai vraiment pas le choix !

– Gagné ! Bon, tu sais où ça peut-être ?

– Euh… Non. Comment j’pourrais le savoir ? Tu as interrogé l’IAC* ? (*Intelligence Artificielle Consciente)

– Tu crois quoi ? Bien sûr. Mais sa réponse est complétement déconnante. Elle m’envoie dans les terres désolées, à plusieurs centaines de kilomètres d’ici.

– Et ?

– Bah, réfléchi. C’est forcément une connerie. T’as vu toute cette verdure, toute cette vie. C’est forcément sur la bague.

– Non. Impossible. C’est trop sauvage. Trop naturel.

– T’es sûr de toi, le bleu ?

– Crois-moi. J’connaissais par cœur le paradis, comme vous l’app’lez. Et c’est pas une photo de là-haut. Tu t’es pas dit que c’était peut-être une photo qui datait d’avant toute cette merde d’invasion ? Fais voir ce que t’a donné l’IAC...

Elle jeta le dossier sur mon bureau. Il était maigre : une ancienne carte, quelques photos, mais aucune comme la nôtre, et des références de livres et des guides touristiques. De toute évidence, on avait affaire à un original !

 

Texte de L.S.Martins (30 minutes chrono, sans relecture). 
Image par  DarkmoonArt_de sur Pixabay : Image De Fond Fantaisie Forêt - Photo gratuite sur Pixabay

 

 

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