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Episode 21 : Un sombre décor

Episode 21 : Un sombre décor

Pubblicato 20 apr 2022 Aggiornato 20 apr 2022 Cultura
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Episode 21 : Un sombre décor

J’avais le souffle coupé. Notre ascension était de plus en plus pénible et toujours pas un signe de vie. Le brouillard était si épais qu’on voyait que dalle à moins d’un mètre. Il faisait une chaleur épouvantable. Une véritable fournaise ! Si nous n’étions pas en train de grimper, j’aurais juré qu’on se trouvait en enfer. Quelle idée j’avais eu de la suivre ? Léila était une foutue synthé qui n’avait peur de rien. Elle fonçait tête baissée dans les emmerdes et, comme un con, je l’avais suivi.

Le doguext n’avait pas bouger d’un millimètre. Nous l’avions contourné sans problème et ça commençait de plus en plus à m’inquiéter. Ça puait le piège à plein nez…

– Bon, le bleu… j’ai quelque chose à t’avouer. On risque de crever ici, alors je te dois bien la vérité…

– La vérité sur quoi ?

– Ton affectation au poste.

– Quoi mon affectation ?

– Si je voulais pas de toi comme coéquipier c’est parce que j’étais persuadée que t’étais un de ces bons à rien pistonnés. Comme tous ces abrutis qui nous entourent au poste ! Au moindre danger, ils se barrent la queue entre les jambes !

– Pourquoi tu pensais que j’étais un pistonné ?

– À cause de ce que nous a dit le capitaine avant ton arrivée…

– De quoi tu parles, putain ? Tu vas cracher le morceau !

J’étais comme un dingue. Et cette combi de merde qui m’empêchait de respirer…

– Ça va… calme-toi, le bleu ! Il a juste dit que tu avais été chaudement recommandé par quelqu’un de haut placé… et que t’avais été major de ta promo. J’ai cru que t’étais encore un de ces lèche-culs premiers de la classe. Un trouillard à la con qui ne vaut rien sur le terrain.

– Rien que ça ! Putain ! Moi qui croyais que mon affectation était une punition pour mon comportement borderline… qui a bien pu me « recommander ».

Léila haussa les épaules en guise de réponse. Je n’en appris pas plus de sa bouche. Si on rentre, le capitaine va m’entendre ! Et il aura intérêt à répondre à toutes mes questions !

Soudain, un bruit sourd passa juste au-dessus de nos têtes. Un hélico ! Il volait si bas qu’on pouvait sentir le souffle de ses pales, ce qui dissipa pendant quelques secondes la purée de pois dans laquelle on pataugeait depuis déjà deux heures.

– Les enfoirés ! Ils partent sans nous ! Et merde !

Léila shoota dans une pierre qui finit sa course dans l’une des vitres de l’engin. En guise de représailles, on se prit une salve de coups de feu avant que l’hélicoptère ne prenne de la hauteur et ne disparaisse.

– Et en plus, ils nous canardent ! Putain ! Ça va, le bleu ?

– Ouaip…

C’était un véritable miracle qu’aucune balle ne m’ait touché. J’étais un sacré chanceux…, si on oubliait que je me trouvais au beau milieu d’un nuage toxique en compagnie de ma très chère coéquipière !

J’en avais plus que ras-le-bol de toutes ces conneries. Et apprendre que je devais ça à un bureaucrate à la noix me mettait dans une rage sans nom. J’avais envie de me défouler, mais cette combi de merde m’empêchait de bouger. J’accélérai alors le pas, histoire d’évacuer ma colère et ma frustration.

– Hé ! Regarde, le bleu !

J’allais envoyer chier Léila, quand, en levant les yeux, j’aperçus à mon tour ce paysage étrange. Nous étions enfin au-dessus du brouillard et devant nous se dressaient les ruines d’une ancienne civilisation. Quelques structures avaient survécu, recouvertes de mousses rouges, unique signe de vie dans ce sombre décor. Qu’est-ce qu’on venait foutre ici ?

Un hurlement fit trembler le sol et quelques pierres tombèrent des sommets manquant de nous écraser au passage. Un nouveau doguext ? Non, le cri était différent de cet après-midi. Plus métallique. Plus aigu. Comme s’il était tout droit sorti du ventre du machine.

– C’est une araignée. On doit se barrer d’ici en vitesse ! me hurla Léila.

Mais avant même qu’on ait eu le temps de faire demi-tour, un monstre d’acier apparut dans un grincement crispant. Il était gigantesque et fonçait droit sur nous. Léila m’empoigna par le bras pour m’entraîner dans sa course. Mais nous n’avions pas fait plus de deux cents mètres que nous retrouvions nez à nez avec un doguext toutes dents dehors…

 

Texte de L.S.Martins (45 minutes chrono, sans relecture). 
Image par Igor Olimpov de Pixabay : Apocalypse Montagnes Fantaisie - Photo gratuite sur Pixabay

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Commento (1)

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Margot Eden 2 anni fa

Hé bien voilà ! Les pauvres, ils sont dans une mauvaise posture.

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