Episode 17 : Bienvenue à Osaka
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Episode 17 : Bienvenue à Osaka
Nous avons foncé tête baissée dans un putain de piège. Et encore une fois, je n’avais pas eu mon mot à dire. Léila avait réceptionné la carte de ce taré et avait tout organisé avant même de se pointer devant moi après deux mois d’absence. Avant même de m’annoncer son grand retour ! Putain, à peine revenue de son congé forcé qu’elle me faisait déjà un sale coup ! Bon ok, j’avais eu le droit à un merci, mais c’était pour mieux me la faire à l’envers.
Cinq gars nous attendaient dans l’hélico, tous en combinaison antiradiation et méchamment armés. Le capitaine les briefait sur les dangers de la mission. Bordel, oui, c’était casse-gueule ! On ne savait pas à quoi s’attendre. On ne savait même pas pourquoi ce taré nous envoyait là-bas. Toutes mes conneries auraient pu nous servir de leçon, mais non ! Apparemment, il fallait impérativement aller à Osaka pour découvrir ce qu’il y cachait…
À notre arrivée à Osaka, tout était étrangement calme. Pas un bruit. Pas un mouvement. C’était vraiment flippant !
Après un peu plus de dix heures de vol, nous avions tous tellement mal au cul que se dégourdir les jambes était plus que nécessaire. Nous avons alors commencé à sillonner la ville, du moins ce qu’il en restait, sans rien trouver. Léila avait pris la tête du groupe, entourée de ses deux molosses. Je la suivais de près, tout en gardant mes distances. Je n’avais pas envie de lui parler et encore moins de la perdre de vue. Elle était capable de disparaître ! Quant aux autres, ils marchaient lentement derrière. Je les entendais s’échanger des vannes pourries en gloussant comme des cons. Très discret ! Heureusement qu’il n’y avait personne dans les environs…, pourtant, j’avais cette putain de sensation qui me collait aux basques. L’impression qu’on n’était pas seul et qu’on nous observait.
J’ai essayé d’en parler, mais tous se sont foutu de moi en disant que j’étais devenu complétement parano depuis cette histoire avec Gram. Une belle brochette de crétins !
À la nuit tombée, nous avons monté un camp de fortune dans une vieille baraque qui menaçait de s’effondrer au moindre coup de vent. Un énorme tas de gravats qui nous protégeait un peu de cette pluie incessante qui nous trempait jusqu’aux os et nous glaçait de l’intérieur. Putain de temps de merde !
D’un point de vue sécurité, c’était du grand n’importe quoi. Aucune issue possible en cas d’attaque. Juste ce battant sans porte par lequel on s’était engouffré. Les murs étaient bien trop épais pour qu’on puisse créer une ouverture sans explosif et le toit bien trop haut. À part Léila, avec ses talents de gymnaste dopée, personne ne pouvait passer par là. Mais ça ne semblait pas alarmer les autres. Ils étaient un peu trop détendus à mon goût et s’étaient endormis en quelques minutes. Désespérant…
Rex et Hax montaient la garde dehors, juste devant la porte. Léila s’était assise dans un coin sombre et faisait mumuse avec son couteau fétiche. Moi, je m’étais installé au pied du feu, mon arme juste à côté de moi, prêt à dégainer en cas de problème.
Cinq heures du mat, l’aube se levait, mais la pluie ne semblait pas vouloir s’arrêter. Soudain, des hurlements abominables me firent sursauter. Des dizaines de mutants se baladaient dans la rue en beuglant. Avec le vacarme qu’ils faisaient, ils ne nous avaient pas repérés. Une chance pour nous !
Sans ménagement, je réveillai ces crétins qui ronflaient encore et m’aperçus que Léila avait disparu. Putain ! Elle ne pouvait pas s’en empêcher. Et elle avait embarqué Rex et Hax ! Comment elle avait réussi ce coup-là demeurait un mystère. Je n’avais rien vu. Rien entendu. Elle m’avait laissé tout seul avec une bande de G.I. Joe décérébrés qui me prenaient tous pour un con… Super !
Notre comité d’accueil se rapprochait de plus en plus de notre planque et nous n’étions pas vraiment en position de force. Malgré toutes nos armes, notre champ de vision était quasi nul de l’intérieur et sortir n’était pas envisageable. Pas sans révéler notre position.
Je pris mon sniper et m’allongeai sur le sol juste à l’entrée de notre cachette. Je comptais bien pouvoir en dégommer quelques-uns et, par la même occasion, alerter Léila qu’on était fait comme des rats. J’ai tout juste eu le temps de tirer deux fois avant que l’un de ces monstres ne me saute dessus. Putain ! J’étais tellement concentré à faire exploser les têtes de ces salopards de l’autre côté de la rue que je ne l’avais pas vu m’arriver dessus. Heureusement, l’un des gars l’avait dézingué avant même qu’il n’ait pu me blesser, mais ça avait attirer tous les autres.
Franchement, je ne donnais pas cher de notre peau ̶ on allait tous crever ici, comme des cons ! ̶ quand, enfin, j’entendis des coups de feu résonner dans toute la ville. Léila avait pris de la hauteur et butait tout ce qui bougeait, nous offrant une porte de sortie. Et on ne se fit pas prier ! On s’était tous précipité en dehors de cette putain de baraque pour prendre part à la baston. Malgré la fatigue, j’avais besoin de me défouler et démolir du mutant me faisait un bien de dingue !
Une fois la rue pavée de cadavres, Léila et ses deux molosses sont réapparus comme si de rien n’était. Elle marchait lentement avec un putain de sourire aux lèvres. Elle se foutait vraiment de nous ! Impossible pour moi de conserver mon sang-froid. J’explosai de rage sous le regard penaud des cinq autres imbéciles.
– Putain, Léila ! T’étais passé où ?
– Du calme, le bleu. J’avais besoin de me dégourdir les jambes et je suis tombée sur un groupe de prisonniers. Ils sont à quelques rues d’ici. Dans un vieux resto japonais. Tu sais, celui de la photo…
Une envie soudaine de l’étrangler me démangea les doigts, mais je résistai. Hors de question de rentrer dans son petit jeu. J’ignorais pourquoi, mais elle prenait toujours un malin plaisir à me faire chier !
Je m’éloignai pour aller récupérer mes affaires restées dans la vielle baraque, avant de revenir vers elle et de lui demander de nous conduire auprès de ces pauvres mecs séquestrés. On devait bouger rapidement avant que d’autres monstres n’arrivent.
– Tu m’en veux encore, le bleu ?
En guise de réponse, elle dut se contenter d’un grognement. Je n’avais aucune envie de lui parler.
– Fais pas la gueule… je suis revenue à temps pour sauver ton petit cul…
– Putain, tu fais chier, Léila ! La dernière fois que tu t’es barrée toute seule, tu as fini sur un lit d’hosto. Ça t’a pas suffi ?
– C’est pour ça que j’ai pris Rex et Hax avec moi, cette fois…
– Mais, merde ! C’est moi ton putain de coéquipier, Léila ! C’est moi que tu dois prévenir quand tu te casses ! C’est avec moi que tu dois partir te dégourdir les jambes, comme tu dis si bien !
J'accélérai la cadence, dans l’espoir que ça me calme un peu et surtout qu’elle me foute la paix. Mais c’était peine perdue. Elle me collait aux basques.
– Ok, je suis désolée… Ça te va ?
– Pas terribles comme excuses, mais je m’en contenterai… On est encore loin ?
– Non, c’est juste à droite.
Léila se retourna vers les cinq gars et les siffla. Ils arrêtèrent leur bordel dans la seconde et se mirent au pas. Impressionnant ! Mais c’était loin d’être du respect, ils étaient tous morts de trouille face à elle. Face à petit bout de femme… J’oubliais trop souvent que c’était une synthé. Un robot de chair et d’acier qui pouvait me mettre KO juste avec son petit doigt…
Agenouillés au coin de la rue, nous guettions le moindre mouvement devant ce qui restait du restau Yoshinoya. Tout paraissait calme. Mais je savais que ce n’était qu’une illusion. J’avais aperçu une ombre sur l’un des toits et le soleil faiblard du petit matin faisait briller des fils de nylon encore humide juste devant la porte. C’était bien trop sophistiqué pour des mutants.
– Des immu, souffla Léila comme si elle lisait dans mes pensées.
Putain ! C’étaient les pires… Des pauvres gars oubliés, laissés pour morts dans les zones les plus touchées par les attaques. Ils avaient survécu aux explosions et aux radiations, Dieu seul sait comment, bien sûr non sans quelques séquelles : corps déformé avec des membres en plus, une force décuplée, une gueule bien amochée et un goût prononcé pour la chair fraîche. Mais qu’est-ce qu’on foutait là, bon sang !
– Et ils ont domestiqué plusieurs mutants. J’en ai vu plusieurs en laisse hier soir.
Et merde. La mission s’annonçait mal. Très mal. à nous sept, même avec une synthé dans notre camp, on avait aucune chance de réussir à sauver les prisonniers et de s’en sortir tous vivants. Il fallait la jouer discret, en mode infiltration, mais ce n’est pas le fort des cinq G.I. Joe derrière moi. Ils étaient plutôt du genre bourrin : on fonce dans le tas et on réfléchit après. Une tactique qui avait peut-être fait ses preuves lors des rondes de nettoyage, mais pas ici. Pas avec une bande d’immus affamés, armés et accompagnés de leurs animaux de compagnie !
– T’as une idée ?
– Non. Et toi, le bleu ?
– Sans connaissance du terrain, difficile à dire. Ils sont combien là-dedans ?
– Hier, j’en ai compté vingt-deux en tout, immus et mutants confondus. Mais ils peuvent être bien plus nombreux…
– Et combien de prisonniers ?
– 6 ou 7. Et plutôt en bonne santé de ce que j’ai vu.
J’avais beau réfléchir, pas moyen de trouver une solution. La rue avait l’air d’être piégée tout autour de l’entrée du restau et le bâtiment bien gardé. Comme s’ils nous attendaient… Sûrement un cadeau de bienvenue de mon cher Doe. Quel enfoiré avec ses cartes à la con !
– Bon ! On va pas coucher ici. On fonce dans le tas et on verra bien ce qui se passe !
John s’était rapproché de Léila et moi pour nous faire part de sa brillante idée. Un corps d’athlète avec un cerveau de macaque ! Tout ce dont on avait besoin…
– Excellente idée, abruti ! Vas-y, on te regarde !
Il s’apprêta à me foutre une droite quand Léila intervint :
– T’es con ou quoi, John ? T’as pas vu les pièges partout ? Tu veux qu’on se fasse canarder avant même d’avoir atteint la porte du restau ?
Il fit une moue étrange, rengaina son poing et jeta un rapide coup d’œil sur la rue. Et sans un mot, il retourna, la queue entre les jambes, vers ses potes. Brave type…
– Bon, plus sérieusement. La jouer discret pas certain que ça marche. J’ai cru voir des mecs postés sur les toits, si ça se trouve, ils nous ont déjà repérés, mais ils attendent sagement qu’on se pointe…
– Ok et tu proposes quoi, le bleu ?
– Les caisses, là, elles pourraient nous servir de bouclier. On desserre le frein à main et on la pousse. Elle déclenchera les pièges à notre place et nous protégera. T’en penses quoi ?
– Que c’est pas trop mal comme idée…
Et avant même que je puisse ajouter le moindre commentaire, elle avait disparu à l'intérieur de l’une des vieilles voitures abandonnées au milieu de la route.
Texte de L.S.Martins (45minutes chrono, sans relecture).
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