Episode 9 : Retour en enfer
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Episode 9 : Retour en enfer
Je planchais sur cette foutue affaire depuis des jours. Toujours le même mode opératoire : une photo accompagnée d’une promesse de mort anonyme et une mise en scène macabre.
Aujourd’hui, c’était la quatrième et toujours aucun indice. Malgré toutes mes recherches, toutes mes analyses…, rien ! Ce tueur était un putain de fantôme qui aimait jouer avec mes nerfs.
En moins d’un mois, j’avais refait la déco de mon bureau. Un mélange d’un goût douteux, style musée des horreurs dans un jardin enchanté. Mais tout ça ne servait à rien. Je piétinais sur cette affaire et le capitaine ne me lâchait pas les basques !
Mais bordel…, c’était quoi son problème à ce taré ? Il ne pouvait pas faire comme les autres psychopathes et déposer ses macchabées dans des lieux exposés ? Non, il avait besoin de se faire remarquer. De jouer à cache-cache avec moi.
Quatre semaines. Quatre photos. Quatre disparitions suspectes. Mais toujours aucun corps… Pour nos supérieurs, il n’y avait pas d’affaire. Seulement un timbré qui se faisait chier et qui avait décidé de s’amuser avec nous. Mais les gens ne se volatilisent pas comme ça ! Surtout à notre époque ! Une petite voix me criait que cette histoire avait quelque chose de louche. Un putain de mauvais pressentiment me bouffait les tripes et me torturait l’esprit.
J’avais besoin de changer d’air, de me sortir toutes ces conneries de la tête. Et comme d’hab, Léila s’était barrée sans me prévenir. Elle faisait chier ! Elle aussi me prenait pour un con avec cette histoire. Et depuis que le capitaine nous était tombé dessus il y a deux semaines, elle refusait de m’aider. « C’est pas notre problème, le bleu. T’as entendu le chef : pas de corps, pas d’affaire ! » Voilà tout ce qu’elle avait trouvé à me dire la dernière fois qu’une de ces putains de lettres était arrivée.
Je connaissais chacun des messages de ce fou par cœur. Mais impossible de leurs donner du sens. Et ces paysages… à quoi pouvaient-ils bien correspondre ? J’étais dans une putain d’impasse et ça m’énervait.
J’examinai avec attention cette nouvelle carte. Comme les autres, elle m’avait été personnellement adressée. Elle représentait un ciel étoilé illuminant un escalier en pierre élimé par le temps, perdu en plein milieu d’une forêt d’arbres gigantesques. Et au dos, cette note : « Je suis certain que cette fois-ci vous allez trouver. Cherchez dans vos souvenirs d’enfant et vous découvrirez le tombeau de cette charmante dépouille. »
Mes souvenirs d’enfant ? Ce fou insinuait que je connaissais cet endroit ! Mais c’était improbable. Non. Je n’aurais pas pu oublier un paysage pareil.
– Encore perché, le bleu ? Me dis pas que tu bosses sur cette histoire ?
– J’te le dis pas.
Léila me frappa violemment derrière la tête. Merde ! Elle m’avait fait vachement mal. C’était quoi son problème ? Elle n’avait pas besoin de moi. Elle me l’avait clairement fait comprendre.
– Une nouvelle carte ?
Elle m’arracha la photo des mains et l’observa attentivement.
– Ça m’dit quelque chose ! Mais ça va pas te plaire, le bleu !
– Pourquoi ? C’est quoi ?
– Bah…, il s’agit d’un tableau chez tes chers parents. Je l’ai vu dans leur salon quand je les interrogeais.
– C’est pas franchement l’genre de mes parents…
– Tu me traites de menteuse, le bleu ?
– J’dis juste que ta mémoire te joue p’t-être des tours…
Deuxième claque derrière la tête.
– Tu oublies à qui tu as affaire ?
Je serrais les dents et fermais ma gueule. Inutile de répondre. Ça lui ferait beaucoup trop plaisir.
– Putain, Moridan. Concentre-toi. Ce taré le dit lui-même. Fouille dans tes putains de souvenirs d’enfance !
Elle avait raison. Le premier indice en quatre semaines et j’étais passé à côté. Pourquoi je ne me souvenais pas de ce tableau ? Je fermai les yeux, tentant de remonter le passé. De revenir à ces années sombres…
– Tu dors ?
Troisième claque. Mon oreille droite sifflait. Elle commençait sérieusement à me gonfler.
– Tu m’fais chier Léila ! Tu n’veux pas retourner dehors avec tes deux monstres ? Et me foutre la paix !
– Ah ! Tu as décidé de la jouer solo ? C’est ça ? Tu tiendrais pas une heure sans moi pour protéger ton cul.
– Vraiment ? Il me semble pourtant que c’est plutôt mon job de te sauver le cul ces derniers temps ! Tu as oublié le globe qui menaçait de te réduire en cendres, le molosse qui a voulu t’arracher une jambe ou encore ce zombie qui rêvait de te bouffer le cerveau ?
– J’avais pas besoin de toi, le bleu. Je me débrouillai très bien avant qu’tu débarques.
– Mais bien sûr ! Si ça peut t’rassurer…, je te laisse le penser, fillette !
Je lui adressai mon plus beau sourire. Un sourire moqueur et arrogant. Celui qui m’avait valu bien des baffes lorsque je n’avais que dix ans.
– Va t’faire foutre, Moridan !
Elle sortit du bureau en me faisant un magnifique doigt d’honneur. Elle laissa la porte grande ouverte derrière elle. Je la regardais disparaître. Enfin seul...
Je me concentrais sur ce tableau. Pas moyen de m’en souvenir. Après tout, notre tueur s’était peut-être planté. Je n’avais pas mis les pieds chez mes parents depuis des années. Ils avaient sûrement refait la déco. Ma mère adorait faire appel à des artistes à la con pour « embellir » toute la maison. J’avais toujours trouvé ça à chier, mais je n’ai jamais osé lui dire.
Une idée me traversa l’esprit ! Et si tous ces tableaux étaient du même peintre ? On aurait peut-être affaire à un taré d’admirateur qui n’avait rien trouvé de mieux pour valoriser les œuvres de cet artiste. Mais combien il en existait et où elles étaient exposées restaient un mystère.
– Bon tu bouges ton cul, le bleu ! L’hélico va pas t’attendre toute la journée. Direction le paradis !
Léila se tenait devant l’entrée du bureau. Équipée comme pour partir au combat !
Super… Retour en enfer !
Texte de L.S.Martins (30 minutes chrono).
Image par DarkmoonArt_de sur Pixabay : Des Arbres Ciel Étoilé Roche - Photo gratuite sur Pixabay