Les Bostoniennes (The Bostonians, James Ivory, 1984)
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Les Bostoniennes (The Bostonians, James Ivory, 1984)
Film peu connu du trio Ivory-Merchant-Jhabvala, "Les Bostoniennes" est l'adaptation d'un roman de Henry James qui aborde des sujets d'avant-garde pour son époque: le féminisme et plus discrètement mais de façon tout de même assez évidente pour un lecteur d'aujourd'hui, l'homosexualité féminine. Comme dans "Chaleur et poussière", deux camps se disputent le corps et la voix d'une jeune femme qui hélas s'avère être une marionnette du désir des autres (son père, sa mère, Olive, Basil) du début à la fin. Le fait que l'actrice qui l'interprète, Madeleine Potter soit assez fade n'est donc finalement pas si gênant que ça étant donné le manque de caractère du personnage. Quant aux leaders des deux camps qui se l'arrachent, ils sont inégalement intéressants. Basil (Christopher Reeves alias Superman) est un mâle tout ce qu'il y a de plus alpha. Les engagements militants de Verena et le chaperonnage d'Olive ne sont à ses yeux qu'un piment supplémentaire pour la conquérir. Que pèse le bla-bla féministe à côté de son sex-appeal irrésistible? A ses yeux, une femme est faite pour être une bonne épouse et une bonne mère et Verena correspond au profil. Ce n'est évidemment pas le cas d'Olive (Vanessa Redgrave), vieille fille coincée qui met toute son âme à défendre la cause des femmes mais qui ne s'estime pas suffisamment pour oser s'avancer sur le devant de la scène. La découverte de Verena et la passion qu'elle inspire à Olive donne des ailes à James Ivory qui n'est jamais meilleur que dans la description des désirs et des sentiments inavouables et donc refoulés dans les sociétés corsetées. Il y a comme une préfiguration du "Portrait de la jeune fille en feu" de Céline Sciamma dans les plans qui unissent ces deux femmes, notamment lorsqu'elles se laissent aller à des gestes de tendresse au bord de la mer. L'esthétisme très soigné de la reconstitution historique et l'étroite connexion établie entre les élans du coeur et ceux de la nature y sont aussi pour beaucoup. Vanessa Redgrave hérite donc du plus beau personnage du film, personnage dont elle retranscrit d'autant mieux les tourments intérieurs et la profonde tristesse que le moindre frémissement de son regard est capté par la caméra de James Ivory. Une souffrance qui n'est pas stérile car au terme du voyage, elle parvient à s'accomplir autrement mieux que la poupée dont elle s'était éprise et qui a préféré partir au bras du bellâtre de service.