L'Auberge espagnole (Cédric Klapisch, 2002)
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L'Auberge espagnole (Cédric Klapisch, 2002)
Ingénieux film-mosaïque générationnel qui établit un parallèle entre la construction de l'Europe et celle du héros, Xavier (Romain Duris, le Antoine Doinel de Cédric Klapisch), fils à papa qui pour peaufiner son plan de carrière doit partir un an à Barcelone dans le cadre du programme Erasmus. La première partie du film nous montre d'une façon alerte et amusante son parcours du combattant pour parvenir à ses fins: le dédale kafkaïen des formalités administratives, le stress du départ, la galère pour trouver un logement. Il ne faut pas oublier que le film date du début des années 2000 où les déplacements intra-européens n'étaient pas aussi faciles qu'ils le sont aujourd'hui. Internet ne s'était pas encore répandu, le téléphone mobile n'en était qu'à ses balbutiements (l'essentiel des appels se faisait encore sur téléphone fixe chez soi ou en cabine), l'euro n'était pas encore entré en application (le film a été tourné juste avant sa mise en service). La deuxième partie montre son intégration progressive dans une petite communauté de jeunes symbolisant la diversité des nationalités, des langues, des cultures (y compris à l'intérieur des Etats-nations avec les clivages catalan/castillan et wallon/flamand) et des sexualités. Il multiplie les expériences: amicale avec Isabelle (Cécile de France, excellente), sexuelle avec Anne-Sophie (Judith Godrèche) alors qu'il rompt avec sa petite amie restée en France, Martine (Audrey Tautou). Ses colocataires ne sont pas plus au clair que lui dans leur vie personnelle, laquelle ressemble de plus en plus à un "joyeux bordel". Isabelle qui est lesbienne trompe sa copine avec sa prof de flamenco, Wendy (Kelly Reilly) fait de même avec un américain (Olivier Raynal), suscitant une scène hilarante au cours de laquelle son copain Alistair (Iddo Goldberg) vient lui rendre visite à l'improviste et trouve le frère de Wendy (Kevin Bishop) qui veut lui sauver la mise au lit avec ledit américain. L'avenir tout tracé de Xavier se déglingue sous l'influence de ce parfum de liberté et d'exubérance qu'il respire en compagnie de ses colocataires. Il en revient transformé et incapable de se conformer à ce que l'on attend de lui.
La mise en scène de Cédric Klapisch colle parfaitement au contenu léger, coloré et allègre du film avec une esthétique de film-collage qui fait penser aux pages d'un album photo. Les split-screen, les images-mosaïques et les incrustations sont légion. L'utilisation de la caméra numérique donne également parfois un cachet de vidéo amateur au film.