Episode 66 : Le discours
Su Panodyssey puoi leggere fino a 30 pubblicazioni al mese senza effettuare il login. Divertiti 28 articles da scoprire questo mese.
Per avere accesso illimitato ai contenuti, accedi o crea un account cliccando qui sotto: è gratis!
Accedi
Episode 66 : Le discours
Putain… Dans quelle galère je m’étais lancé ? Je me tenais debout devant ce vieux micro au grésillement insupportable. Les hommes et les femmes arrivaient par vague dans le vieux hangar. Tous voulaient voir de leurs propres yeux le chef. Celui qui avait disparu tant d’années sans même leur dire au revoir. Celui qui les avait abandonnés les laissant dans la merde…
– Bonjour à tous…
Tous les regards étaient braqués sur moi. Je me sentais con. La lumière dans la gueule, seul devant cette foule immense, je n’en menais pas large. Mais je ne pouvais plus reculer. Je devais poursuivre cette petite mascarade pour sauver tous ces gens, pour sauver la planète… pour sauver ma peau !
– Merci d’être venus. Je sais que vous avez plein de questions à me poser, mais nous n’en avons pas le temps. Je vais faire court et simple…
– Qui nous dit que t’es bien le vrai Moridan ?
Impossible d’identifier celui qui avait crié ça, mais peu importe…
– T’es un putain de synthé. Tout le monde le sait. Alors tu pourrais être une simple copie de notre chef. Une taupe à la botte de Lyrion qui vient tous nous dézinguer !
Je devais les calmer avant que ça ne se transforme en bain de sang. Je devais trouver les mots justes…
– Écoutez. Je comprends vos inquiétudes. Des preuves, à ce jour, je peux pas vous en donner. Mais voilà ce que je peux vous dire : en 2366, je ne sais pas comment ils m’ont attrapé, mais j’ai été reprogrammé en même temps que Léila.
J’invitai Léila à me rejoindre. Sa présence me donnait le courage et la force dont j’avais tant besoin.
– Je sais que vous avez eu du mal à lui faire confiance. Ça a pris du temps, mais vous avez fini par y arriver. Alors, j’espère que vous pourrez faire la même chose avec moi. S’il le faut, je suis prêt à tous vous rencontrer un à un pour discuter devant un bon verre de gniole locale. Je ne peux pas vous dire ce qui m’est arrivé pendant mon absence. Doc m’a réinitialisé la caboche avec la dernière sauvegarde de ma mémoire qu’il avait en sa possession. Tout ce que je peux vous dire, c’est que j’avais l’impression d’être suivi. D’être épié…
Je pouvais entendre des murmures, questions et insultes, mais je préférais les ignorer et poursuivre mon monologue.
– Alors, j’ai pris mes précautions. Chaque soir, avec l’aide de Doc, je faisais une sauvegarde et une vidéo qui m’était destinée. Dans mon coffre, j’avais laissé toutes les directives à Riffl pour qu’elle puisse prendre la suite et vous assurer un véritable avenir. J’avais pris contact avec nos amis Uriens pour organiser l’opération « Libération » et vous permettre de prendre la direction de la bague terrestre une fois les forces armées de Lyrion anéanties. Ce que je n’ai malheureusement pas eu le temps de faire, c’est de vous prévenir. C’est d’ailleurs mon plus grand regret. Jamais je n’ai voulu vous abandonner à ce tort horrible. Jamais je n’ai voulu disparaître. Mais je pensais vous laisser entre de bonnes mains… Il faut croire que j’avais tort. Riffl n’était, de toute évidence, pas à la hauteur de mes espérances ni de vos attentes. Je vous prie de m’excuser pour cette bourde monumentale. Mais dès aujourd’hui, si vous le voulez bien, je reprends les rênes.
Le cri de joie de mes hommes me fit chaud au cœur. J’avais réussi. J’avais passé l’examen ultime. J’avais réussi à évincer Riffl tout en regagnant la confiance de mes gars. Mais je devais faire gaffe, au premier faux pas et je pouvais dire adieu à ma tête !
– Bon, on va l’boire ce coup, chef ? Une promesse est une promesse !
Un gaillard puissant aux cheveux noir ébène s’était approché de moi. Léila me murmura son prénom dans le creux de l’oreille.
– Bien sûr, Lucas ! Si tu payes ta tournée !
Lucas explosa de rire et me prit par l’épaule.
– C’est bon de te revoir, chef ! Toujours aussi radin…
Je me trouvais embarqué par toute une équipe de costauds. Leur visage m’était familier et, petit à petit, le nom de chacun me revint. C’étaient mes meilleurs hommes. Les plus fidèles. Ceux avec lesquels j’avais fait les 400 coups dans une autre vie.
Texte de L.S. Martins (35 minutes chrono, sans relecture).
D'après Image par tookapic de Pixabay : Microphone La Musique Ancien - Photo gratuite sur Pixabay