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Episode 46 : Dure réalité ?

Episode 46 : Dure réalité ?

Pubblicato 14 giu 2022 Aggiornato 14 giu 2022 Cultura
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Episode 46 : Dure réalité ?

Le vieux tromblon sur lequel Joe avait lancé la recherche de correspondance ramait toujours. Une requête bien laborieuse pour un engin aussi lent ! On ignorait toujours à qui pouvait bien appartenir cette empreinte. Mais visiblement, elle avait un lien avec moi. Pourtant, j’étais incapable de la relier à toute cette histoire.

Alors que je pensais avoir un peu avancé sur cette affaire totalement démente, je me trouvais face à une nouvelle énigme. Je croyais que Florigan tirait toutes les ficelles, de ma nomination à mon partenariat avec Léila. Mais, de toute évidence, je me plantais en beauté !

Ça n’avait aucun sens. Il existait un dossier sur chacun des agents, du balayeur de chiottes au plus haut gradé. Et c’était parfaitement normal ! Ils ne pouvaient pas se permettre de recruter n’importe qui, mais aucun d’eux n’était estampillé top secret. Et aucun n’était aussi épais que le mien… Pas moins de 50 pages. Du jamais-vu. Pourtant, je n’avais pas de casier judiciaire. J’avais toujours été réglo. Surtout avec un père comme le mien ! J’avais intérêt à filer droit…

– On a une correspondance ! Enfin.

Perdu dans mes pensées, je ne l’avais pas entendu débouler. Il avait sa tête des mauvais jours – enfin de ses très mauvais jours, parce qu’avec la tronche qu’il se traînait, le pauvre, difficile d’imaginer que ça pouvait être pire ! Il avança lentement vers moi, une certaine tendresse dans le regard. Chose que je n’avais encore jamais lue dans ses yeux. Pourquoi ? Ce qu’il allait m’annoncer était si grave ?

– Je crois que vous aurez besoin d’un verre, mon ami.

Il passa derrière le bar et me servit un Rhum. Pur. Pas de glace. Pas de sucre. La situation était dramatique. Aucun doute possible.

Je m’installai confortablement prêt à encaisser n’importe quelle mauvaise nouvelle.

– Bon… Moridan, ce que je vais vous dire risque de vous faire un choc… Euh…

Bon sang, je n’en pouvais plus d’attendre !

– Crachez le morceau, Joe. C’est bon. Ça peut pas être si terrible que ça…

– Détrompez-vous… Voilà… L’empreinte sur ce rapport appartient à un certain Moridan Junior.

– C’est impossible. C’est moi, Junior. Et on a vérifié, ce n’est pas la mienne.

– Oui, c’est vrai. C’est pour cela que j’ai pris le temps de fouiller un peu…

– Et…

– Cette empreinte n’est pas la vôtre parce qu’elle appartient au véritable Moridan Junior. Né en 2339. Décédé en 2359…

– C’est quoi ces conneries, Joe ! Je ne suis pas mort ! Il y a une erreur !

– Non, mon ami. Aucune erreur possible. J’ai trouvé plusieurs articles sur le décès soudain du fils des Moridan. Une mort encore inexpliquée mais bien réelle, j’en ai peur…

– Ça n’a aucun sens. Je suis Junior, le premier fils des Moridan. Je suis né sur Terre en 2339, 6 ans avant l’invasion…

– Oui, vous l’êtes… sans vraiment l’être. Je suis désolée, Moridan.

– Vous insinuez quoi, Joe ? Que je suis un putain de synthé ? Expliquez-moi alors pourquoi je n’ai aucun de leurs super pouvoirs ? Et comment je peux avoir tous ces souvenirs de mon enfance ?

– Transfert de pensées. Pour le reste, aucune idée. Un examen de votre composition me permettrait de répondre à toutes vos questions. Mais pas certain d’avoir tout le matériel nécessaire pour ça…

– Gardez vos exams pour un autre, doc. Je sais qui je suis et surtout ce que je ne suis pas !

J’avalai mon Rhum cul-sec, avant de retourner à mes dossiers et rapports. J’étais sonné, mais je mettais ça sur le dos du verre que je venais de descendre. Toute cette histoire n’était qu’un ramassis de conneries, rien d’autre. J’étais un humain, en chair et en os. Pas un foutu synthé ! Et comme pour me le prouver, je saisis une lame et me tailladai l’intérieur de la main.

 

Texte de L.S. Martins (35 minutes chrono, sans relecture).
D'après Image par Glauco Gianoglio de Pixabay : Squelette Crâne Décès - Image gratuite sur Pixabay

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