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Episode 44 : Un détail crucial

Episode 44 : Un détail crucial

Pubblicato 9 giu 2022 Aggiornato 9 giu 2022 Cultura
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Episode 44 : Un détail crucial

La cuisine était devenue notre repaire. Avec son look vintage - style années 1950 - sa lumière tamisée et cette odeur de tabac froid et d’alcool bon marché, elle avait quelque chose de rassurant. En visitant l’usine, j’avais trouvé deux vieux lits de camp miteux, mais qui faisaient parfaitement l’affaire. Je les avais descendus et installés près du bar sur lequel j’avais étalé tous mes dossiers.

Alors que Joe s’affairait à remettre en état le système de surveillance, je relisais chaque rapport. J’en connaissais par cœur chaque ligne, mais j’avais le sentiment de passer à côté d’un truc important.

– Bingo ! Ça marche !

Sur la gueule cramée de Joe se dessina une grimace qui me fit froid dans le dos. Le pauvre, avec une tronche pareille, il aurait pu jouer le premier rôle dans un film d’horreur ! Je lui rendis son sourire et me replongeai dans ma lecture.

– Mon cher Moridan, je vais pouvoir vous donner accès au réseau dans quelques heures. Juste le temps de booster un peu cette machine et elle sera à vous…

– Merci. C’est une bonne nouvelle… j’en ai ras le bol. Je fais du sur place depuis des mois et j’en peux plus.

– Un regard neuf pourrait vous aider ?

– Volontiers, Joe. Si ça vous dérange pas…

– Je finis ça et je suis à vous !

Quel drôle de type… Exilé depuis si longtemps, on pourrait croire qu’il en aurait perdu ses bonnes manières, mais pas du tout. Et à dire vrai, je n’avais encore jamais rencontré quelqu’un d’aussi sympa et serviable.

Le regard dans le vague, j’essayais de raccrocher les wagons dans toute cette maudite histoire. L’enchaînement des événements était étrange. Foutrement incohérent !

– Une boisson fraîche ?

Un verre rempli d’un liquide pétillant plus que douteux apparut devant mes yeux. Je n’avais même pas entendu Joe se rapprocher… ni même nous servir ce qu’il appelait coca. Un truc qui vous électrisait de la tête aux pieds et vous laissait un putain de goût bien sucré dans la bouche.

– Merci…

– Vous avez avancé ?

Je levai les yeux vers Joe, l’air dépité. Il explosa de rire et avala cul-sec sa boisson avant de ramasser toutes mes notes. Il les parcourut rapidement en faisant des bruits dégueu, comme s’il mâchouillait quelque chose. Après quelques minutes, il soupira et posa le tout sur le bar.

– Sombre affaire… difficile d’imaginer qu’un seul et même homme se trouve derrière tout ça !

– Et pourtant…

– Dites-moi, vous avez pu identifier les personnes que vous avez sauvé à Osaka ?

– Non, elles ont disparu avant même qu’on ait eu le temps de les interroger. Pourquoi ?

– Parce que c’est étrange de vous avoir envoyé là-bas pour les sauver si elles n’avaient pas un minimum d’importance pour ce Florigan. Et pourquoi ne s’est-il pas rendu lui-même à Osaka ? Il avait très certainement toutes les ressources nécessaires pour leur venir en aide. Ça n’a pas de sens… De mon point de vue, il s’agit là d’un risque insensé ou d’une erreur de sa part. Vous ne croyez pas ?

– Vous avez raison, Joe. Avec Léila, on s’est pas posé les bonnes questions sur cette partie de l’enquête… Il faut dire aussi que nous n’avions pas beaucoup d’infos sur ces individus. Juste que c’étaient des pauvres gosses prisonniers d’une bande de dégénérés et qu’il a fallu qu’on engage notre paye, Léila et moi, pour qu’ils soient rapatriés.

Joe sortit de derrière le bar et se mit à tourner en rond. Ça cogitait dur là-haut… Et il avait raison. Il avait mis le doigt sur un détail essentiel. Pourquoi cette mission à Osaka ? Elle n’avait aucun rapport avec les autres. Jusque-là, Florigan nous faisait courir à droite à gauche, mais toujours pour une bonne raison : un meurtre, une disparition, une colonie étrange… alors pourquoi ce groupe de jeunes ?

– Au fait, la machine fonctionne. Elle est connectée à mon réseau. Vous pourrez peut-être trouver plus de trucs sur ces enfants.

Il me montra une vieille machine, l’ancêtre des dinosaures chez les ordis, mais c’était tout ce que j’avais sous la main et je pouvais m’estimer heureux ! Je l’allumai et regrettai déjà mon geste… Ça allait me prendre des heures pour ouvrir une simple invit de commandes !

 

Texte de L.S. Martins ( 30 minutes chrono, sans relecture). 
Image par StockSnap de Pixabay : Bar Boissons De L'Alcool - Photo gratuite sur Pixabay

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