Enorme (Sophie Letourneur, 2019)
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Enorme (Sophie Letourneur, 2019)
Jusqu'au 4 août sur Arte, une comédie originale à défaut d'être totalement réussie sur la grossesse qui déconstruit au passage les stéréotypes de genre.
Comédie dont j'ai pu découvrir un extrait lors d'une conférence sur le cinéma burlesque français, "Enorme", s'il n'est pas totalement réussi sort des sentiers battus et mérite d'être vu (d'ailleurs Arte l'a mis à son programme). La volonté de casser les codes est manifeste, tant sur la forme que sur le fond. Sur la forme, on a donc une tentative de marier des gags burlesques (comme celui qui donne son titre au film) et le réalisme documentaire, avec l'intervention de véritables professionnels de l'accouchement, particulièrement à la fin du film qui est on ne peut plus réaliste. Cela ne fonctionne pas vraiment car chaque style exclue de fait l'autre. Le fond est plus convaincant avec la description d'un couple dans lequel les rôles sont inversés: Mme est l'artiste à succès (Marina FOÏS) qui a remis sa vie et sa carrière entre les mains de M. (Jonathan COHEN) afin de n'avoir à s'occuper que de son piano. C'est donc dans la même logique lui qui prend la décision d'avoir un enfant d'autant qu'il a les moyens de parvenir à ses fins: Madame lui a remis la responsabilité de sa prise de pilule quotidienne. La polémique déclenchée par ce scénario auprès de certaines féministes n'a pas lieu d'être. En simplifiant et essentialisant le monde de façon binaire (femmes victimes/hommes prédateurs) à la manière des racistes (nous les gentils aryens/eux les méchants basanés), elles ne peuvent que passer à côté d'une réalité bien plus complexe et nuancée. Si l'on peut déplorer que Mme se retrouve avec une grossesse non désirée, ce n'est que la suite logique de sa démission envers le contrôle de ses facultés reproductives au profit de son mari. Lequel prend sa place psychologiquement au point de faire une couvade alors que sa femme considère juste son ventre comme un fardeau dont elle veut se débarrasser au plus vite ainsi que de son statut d'objet au profit d'un retour à la normale. C'est à dire dans la sphère de l'art pour elle et aux affaires matérielles pour lui dont on comprend que cela inclut de s'occuper de l'enfant. Sophie LETOURNEUR a le mérite de faire réfléchir en cassant les stéréotypes de genre, le titre étant polysémique: il peut désigner le mari qui prend toute la place, la bulle dans laquelle s'enferme sa femme qui est du genre autiste (elle déteste le contact humain) ou le poids de ce ventre gonflé jusqu'au grotesque.