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Marco Polo, Philippe de Dieuleveult, Mike Horn et les autres (4) : un métier comme les autres

Marco Polo, Philippe de Dieuleveult, Mike Horn et les autres (4) : un métier comme les autres

Publié le 15 juil. 2023 Mis à jour le 15 juil. 2023 Voyage
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Marco Polo, Philippe de Dieuleveult, Mike Horn et les autres (4) : un métier comme les autres

Si nous savons maintenant que les aventuriers sont en réalité des gens lucides et réalistes qui savent très bien ce qu'ils font, à quoi ils s'exposent et comment minimiser les risques, il reste tout de même à leur sujet une dernière question, un dernier doute qui continue malgré tout à faire considérer comme tout à fait gratuits les risques qu'ils courent : même si l'aventure contribue à les enrichir sur tous les plans, matériel mais aussi spirituel, et même si elle est de nature à bouleverser, au moins potentiellement, toute l'idée qu'ils se font de la vie - on peut certes bien comprendre ce que l'aventure leur apporte à eux... mais quel est l'apport de tout cela pour les autres ? Pour leur propre famille ? Pour leur entourage ? Pour la société ? Pour l'humanité ? Partir à l'aventure, courir l'aventure, n'est-ce pas, de la part de celui (ou de celle) qui le fait, une perspective assez égoïste ? Ou tout au moins assez irresponsable ?

Certes, on pourrait répondre que - encore une fois, contrairement à ce qu'on s'imagine généralement - l'aventure, ça rapporte, et bien plus que ce qu'on pourrait croire de prime abord. Des explorateurs de la Renaissance - et même d'avant - auxquels leurs exploits pouvaient rapporter une rente à vie jusqu'aux aventuriers modernes qui maîtrisent les médias comme personne, tous, ou tout au moins la plupart d'entre eux, ont trouvé un moyen ou un autre de la rentabiliser. Même si Béatrice Saubin a depuis ses tribulations en Malaisie abandonné la vie aventureuse de sa jeunesse pour une existence plus tranquille, elle a tout de même tiré deux livres de son expérience - l'un sur sa mésaventure en Malaisie qui lui a valu la prison, et l'autre sur son retour en France et sur sa réinsertion - qui se sont à ma connaissance assez bien vendus (le premier en tout cas à 170.000 exemplaires selon Babelio). Et elle est loin d'être la seule à avoir su tirer profit, non seulement spirituel mais aussi matériel, de son vécu aventureux. 

Certes. Mais on pourrait aussi s'entendre rétorquer que l'on n'entend guère parler la plupart du temps que de ceux qui réussissent, mais très rarement de ceux qui échouent, et que cela contribue à déformer notre vision des choses parce que contrairement à ce que la médiatisation pourrait laisser penser, si quelqu'un s'amusait à dresser de réelles statistiques à ce sujet, on s'apercevait bien vite qu'il y a en réalité beaucoup plus d'aventuriers qui échouent que d'aventuriers qui réussissent et que Fernand de Magellan, Robert Scott (et son équipe) et Philippe de Dieuleveult ne sont de loin pas les seuls dans le monde ni dans l'Histoire à y avoir laissé la vie - et que c'est alors que la question se pose : l'enjeu en valait-il la chandelle ? N'y a-t-il pas mieux à faire de sa vie que la risquer dans des entreprises dont l'intérêt est incertain et discutable même quand elles réussissent ?

Dans l'état actuel de nos réflexions sur le sujet, nous pourrions très bien en arriver à penser que les aventuriers de tout poil répondraient à une telle objection qu'en réalité, leur activité, loin du mythe qui l'entoure pour la plupart des gens, n'est jamais qu'un métier comme un autre. Un métier au gagne-pain aléatoire, certes - mais pas plus aléatoire que celui de n'importe quel entrepreneur. Et qu'en réalité, ils sont des entrepreneurs de plein droit, au même titre que ceux qui ouvrent leur magasin, qui lancent leur business en ligne, qui montent leur propre boîte ou leur propre start-up, qui se lancent dans le showbusiness, dans l'art ou dans l'écriture, et au même titre aussi que les capitaines d'industrie (d'ailleurs certains ont monté une entreprise basée sur leurs aventures, comme Charles Lindbergh ou Louis Blériot montant leurs propres compagnies aériennes). Certes, c'est un métier risqué, plus risqué que beaucoup d'autres, plus risqué en tout cas que l'usine ou le bureau - qui sont le lot de la plupart des gens - mais pas (beaucoup) plus risqué que des métiers comme couvreur, ouvrier de construction dans un gratte-ciel, mineur de fond ou marin pêcheur en haute mer. Tous métiers risqués qui paient bien, d'ailleurs, parce que ceux qui les exercent pour le compte d'autrui reçoivent sous une forme ou sous une autre une prime de danger.

 

Crédit image : ©️ Getty Images - pixdeluxe 

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