Like it or not
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Like it or not
Les âmes perdues des réseaux sociaux se retrouvent à exprimer leur mal être dans une fenêtre déformante. Le mur de leur solitude se remplit de leurs navigation sans but. Ils réagissent à toute actualité, même celle dont ils n’ont pas les clés.
Pourquoi ? Quel est cette nécessité d’exprimer une opinion rapide, épidermique, sur la politique des uns, les actions des autres ?
Il n’y a plus d’espace d’opinion. La famille est de plus en plus éclatée, les moments humains rares. Tout se dématérialise. On ne vit que par la notification abrutissante; celle qui en une seconde font glisser de la réalité au virtuel. Aussi vite qu’elle vient, aussi vite il faut y réagir. Sa fugacité est intrinsèquement la raison d’une nécessité d’exprimer dans la même seconde son like ou dislike égotique. Je pense que, je suis pour, je suis contre. Comme si cette opinion comptait extérieurement comme la contribution vitale d’un élément d’une société qui n’a plus de visibilité qu’à travers un acte électronique.
Si au moins ces contributions relevait d’une expression démocratique nécessaire à élever le débat. Mais malheureusement, frère et sœur internaute, ce n’est pas le cas. Plus la contribution s’élève au rang du troll systématique, plus l’expression devient brutale, idéologique et sans fondement. Comment dérouler une opinion mesurée et construite dans la quelque centaine de caractères que l’urgence peine déjà à remplir ? En outre, suis-je dans un temps calme d’une analyse pertinente alors que ce satané bip vient de m’extirper d’une réalité ? Si nous sommes si facilement distrait par cet évènement, cela ne veut-il pas dire que notre présent ne souffrait pas l’intérêt de son vécu ?
C’est par cette expression que nous mesurons le décalage grandissant entre notre personnalité et nos avatars. Quels sont ceux qui portent fièrement dans la réalité les idées immondes qu’ils se permettent de répandre dans le monde virtuel. L’anonymat explique en partie la bride lâchée sur nos filtres sociaux, et sans ceux-ci il ne semble n’y avoir plus de limite à la diarrhée d’idées idéologiquement pourtant décriées par l’histoire.