Où sont nos alliés ?
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Où sont nos alliés ?
Merci de lire ces lignes ci-dessous avant de me fustiger. Et merci d'imaginer le courage qu'il me faut pour oser publier à chaque fois des propos qui peuvent me valoir l'antipathie de certains. Je ne vis pas avec l'envie de combattre mon prochain ...
Ce w.e., deux étudiantes se sont faites agressées à Clermont-Ferrand, en sortant d’une boite de nuit.
Leurs torts : être des femmes en sortie et avoir osé répondre face à des avances déplacées :
" Vous aimeriez que l’on parle comme ça à vos mères ? "
Ils étaient trois. Ils ont tabassé de coups de poings et de pieds celle qui a voulu se défendre en tirant les cheveux à son agresseur ( et qui se remet en question sur sa propre réaction ! ) après avoir reçu une première gifle de celui-ci.
Fait divers ? Non.
Fait sexiste bien ancré : une femme qui sort sans être chaperonnée d’un partenaire officiel, d’un groupe avec des hommes ou de sa famille, c’est une femme « qui cherche ».
C’est institué dans les mentalités.
Une femme attend un homme « pour réussir sa vie ».
Et surtout, vendu comme l’évidence-même par la pornographie, une femme aura finalement toujours envie d’une relation sexuelle, tu peux donc la forcer par les mots et par les actes.
Et ce qui me rend folle de rage, c’est qu’il y en a encore et toujours pour dire :
« C’est terrible ! Mais on n’est pas tous comme ça. Il faut pas nous mettre dans le même panier. « C’est pas nous ! » »
Ok, c’est peut-être pas " VOUS ", mais c’est par contre bien toujours « NOUS » qui en payons les frais : oui ou non ?!
Ces deux étudiantes ont perdu leur insouciance ( qui était déjà toute relative, puisqu'habituées à esquiver les remarques inappropriées … ).
Sur un autre bout du territoire, 17 co-accusés de l’affaire à Mazan font appel ! Des hommes que les preuves accablent ! Ce ne sont pas des fous-furieux. Ce sont juste des hommes. Oui, désolée : comme vous.
Alors quand vous élevez la voix pour dire « pas tous les hommes », vous couvrez en réalité celles des femmes d’un
« C’est pas joli mais moi, j’ai la conscience tranquille. Débrouillez-vous. »
Vous validez les faits. Vous couvrez ce système.
Où voyez-vous que les femmes sont libres d’agir comme vous ? Où ?!
Où voyez-vous que les femmes sont en sécurité ? Où ?!
VOUS voudriez ne pas vous sentir accusé.s ? Alors : défendez-NOUS.
Pas en endossant un rôle de patriarche. Nous ne voulons pas d’une protection où nous dépendrions de vous.
Nous faisons appel à votre fraternité et pour cela, à votre empathie.
Acceptez de vous remettre en question et par la même occasion, la société, et soutenez nos élans de justice et d’équité.
S’ils sont redondants, c’est que rien ne change. Tant que rien ne changera : il seront redondants.
Partagez-les.
Soyez une majorité à oser dire :
« Oui : il y a un problème de société. Oui, vous avez raison. Cela me met face à quelque chose que je n'aime pas voir mais oui, vous avez raison de revendiquer. Car les femmes ne sont pas traitées comme les hommes. Les femmes subissent la violence des hommes. Elle n’est pas une fatalité. Elle est culturelle et nous pouvons agir. Il faut que cela cesse. »
Il existe d’autres actions concrètes à votre portée.
Participez à abolir la pornographie qui pollue vos psyché et celles de nos enfants.
Soutenez et même exigez l’éducation à la vie affective et sexuelle à l’école dès le plus jeune âge.
Croyez les victimes et plus particulièrement, les enfants abusé.e.s.
Indignez-vous pour que l’intolérable arrête d’être impuni …
Aidez-nous à casser le cycle.