Chapitre 2
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Chapitre 2
Un frisson d'angoisse parcourut le couloir étroit de notre maison alors que je descendais l'escalier en bois craquant. Les derniers préparatifs viraient à la frénésie : ma mère courait, les bras chargés de sacs de couchage, une lueur d'impatience mêlée d'angoisse dans le regard.
— Bon sang, Aurore ! Que fais-tu encore ici ? Tu devrais être partie avec le groupe A !
— Je sais, maman, j'ai juste voulu m'assurer que tu allais bien. Ton groupe ne part pas tout de suite, alors je me suis dit que je pouvais te faire un dernier coucou.
Elle s’arrêta un instant, esquissant un sourire malgré le stress qui lui comprenait les traits.
— Tout va bien... soupira-t-elle, la voix errante. On a préparé cette sortie depuis que ce cauchemar a débuté. Aujourd'hui, c'est le jour J. Je suis nerveuse... mais tellement impatiente de quitter ce trou à rats.
Je l’enlaçai une dernière fois, le cœur lourd, puis me précipitai vers ma chambre.
— Chérie ! La sirène va bientôt retentir ! cria-t-elle depuis l’escalier. Tu dois rejoindre ton groupe, ils vont partir sans toi !
— J’ai oublié ma boussole, je ne peux pas partir sans ! Prends ma place ! J’irai avec ton groupe, et toi avec le mien.
Elle haletait, les yeux écarquillés, consciente des règles de sécurité immuables.
— Aurore, tu sais que ton père veut que vous soyez ensemble...
Mais ma voix, emportée par la panique ambiante, coupa sa phrase. À cet instant, un cri strident retentit, un signal de détresse, marquant le départ imminent du groupe A. Elle n’avait plus d’autre choix.
— Fais attention à toi, s'il te plaît, ma chérie, dit-elle d’une voix tremblante avant de disparaître derrière la porte, laissant le froid et le silence s’installer autour de moi.
J’attendis, le cœur battant, deux longues minutes avant de descendre à nouveau. Je n'avais rien oublié en réalité : ma boussole était bien dans mon sac. Un frisson d’anxiété m’envahit à la pensée de ma mère seule, vulnérable, sans le soutien de mon père.
Ma mère était très sensible à la sirène, elle n’arrivait pas à contrôler ses émotions. Seul mon père réussissait à la calmer. La composition des groupes s’est faite assez aléatoirement et les résistants n’ont pas pensé à nous regrouper par familles. Mon père a dû les menacer pour que je sois dans son groupe. Mais ma mère, elle, n’a pas pu nous rejoindre.
Je me redressai et pris une grande inspiration. En échangeant nos places, j'avais apaisé ma conscience. Il ne me restait plus qu'à rejoindre le groupe B et à fuir ce cauchemar.
Les Résistants— Léon John et Marie Clain — avaient construit notre ultime espoir. Leur mouvement grandissait alors que l'ombre du test MIND s'étendait, consommant des vies. Après trois ans, le jour de la fuite était enfin arrivé. Chaque groupe partait à intervalles de quinze minutes. Le mien n'allait pas tarder.
Le plan était audacieux, mais non sans risques. Chaque premier jour du mois, la sécurité de Walls City faiblissait. Les SVA s'asseyaient pour faire leur rapport, relâchant ainsi leur surveillance, ne laissant derrière eux que deux patrouilles de police. Échec signifierait capture et retour au laboratoire. Succès ? Peut-être la fin de notre calvaire.
Dans ce monde où chaque son pouvait être fatal, chaque cri semblait résonner comme un avertissement. Je devais rester vigilante.
J'arpentai notre maison, appréciant finalement les souvenirs d'une vie que j'étais sur le point de quitter. Walls City, avec ses ruelles sombres et ses secrets, me manquera, mais il n'y avait pas d'autre choix.
Soudain, un cri, le signal du groupe B, perça le silence, extérieur, urgent. Il était temps de fuir. Mes affaires ? Peu importait. Je ne souhaitais rien emporter de cette « vie d’avant » remplie de souvenirs troublants.
Sans un regard en arrière, je courus vers la forêt, ce sanctuaire qui servait de passerelle vers la liberté. Les arbres se dressaient comme des sentinelles, gardiens d'un trajet secret.
Un autre cri. Plus proche. Je continuai à avancer, le cœur tambourinant dans ma poitrine. Arrivée au coin où le cri avait résonné, une voix grave surgit de nulle part.
— Les mains en l'air, jeune fille !
La glace m’envahit. Je m’exécutai, la peur m’ankylosant sur place. La voix s’approchait, pesante, menaçante. C’était fini pour moi. Pas le temps de rejoindre mon groupe.
— Retourne-toi lentement...
Non, pas cela. L'angoisse s’intensifia. Je me retournais, prenant garde à chaque mouvement, cherchant l'échappatoire.
— Eliot !?
Je l’aurais reconnu entre mille. Mon cousin éclata de rire.
— Je t’ai bien eu ! s’exclama-t-il en riant aux éclats.
L'angoisse se transforma en colère, et je le fusillai du regard, ma poitrine toujours en émoi.
— Eliot, qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? J'ai failli m'évanouir de peur !
Il continua de rire, insouciant, tandis que je reculais, lasse de ses blagues de mauvais goût. Je devais me ressaisir.
J'étais sur le point de fuir cette ville maudite, mais je ne pouvais me permettre de flancher. Un souffle de courage traversa mon esprit. Je n'étais plus une enfant, mais une combattante dans ce monde devenu fou. Mon heure était venue, et je ne laisserai pas la peur me paralyser.
Merci à @R. T. Haveloc pour la correction de certains mots !
Alya B il y a 2 mois
Bonjour à vous ! Merci pour le retour, et pour vos conseils, cela ne me dérangerai pas d'avoir vos conseils ici. Encore merci!,
R. T. Haveloc il y a 2 mois
Voici,
« À cet instant, un cri strident retentit, un signal de détresse, marquant le départ imminent du groupe 1. Elle n’avait plus d’autre choix. » → N’est-ce pas « groupe A »
« La composition des groupes s’est faite assez aléatoirement et les résistants n’ont pas penser à nous regroupés par familles. » penser → « pensé » et regroupés → « regrouper »
« Mes affaires ? Peu importaient. » → Je pense que « importaient » reste au singulier dans cette expression.
Bien cordialement,
R.
Alya B il y a 2 mois
Merci beaucoup pour votre aide !☆
R. T. Haveloc il y a 2 mois
Bonjour Alya, l'idée de ton histoire est vraiment excellente et originale. J'ai relevé quelque petites erreurs ou inconsistances. Peut-être souhaites-tu que je te les communique de manière plus discrète que par cette conversation. A toi de voir !