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À quoi peut tenir une guerre...  

À quoi peut tenir une guerre...  

Publié le 25 oct. 2022 Mis à jour le 25 oct. 2022 Santé
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À quoi peut tenir une guerre...  

En ces temps incertains, il est normal de se poser quelques questions sur les prémices qui amènent à une guerre, voire à un conflit mondial.

Le déclenchement de la Grande Guerre (1914-1918) est peut-être un bon exemple et si tout le monde se souvient de l’image d’Épinal des départs de nos appelés qui partaient en souriant, la « fleur au fusil » pensant revenir avant les moissons ainsi que de l’épisode déclenchant : l’attentat de l’archiduc-héritier d’Autriche-Hongrie, François-Ferdinand par un étudiant bosniaque, on sait qu’une guerre est déclenchée avant tout par un faisceau convergent d’intérêts propres aux États qui les amènent peu à peu, et parfois contre leur gré, à prendre une décision inéluctable sous un prétexte souvent mineur. L’effet domino faisant le reste.

L’Empereur Frédéric III de Hohenzollern aurait-il pu infléchir l’histoire et éviter un conflit européen puis mondial s’il avait pu vivre plus de 99 jours après le décès de son père, l’Empereur Guillaume Ier ?

  Beaucoup d’historiens semblent le penser. 

Frédéric Guillaume Nicolas Charles de Hohenzollern est né le 18 octobre 1831 à Potsdam en Prusse et décède dans la même ville le 15 juin 1888.

Très jeune, il acquiert des idées progressistes qui se renforceront avec son mariage avec la princesse royale Victoria du Royaume-Uni, fille de la reine Victoria et du Prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha. Libéral, il admirera son beau-père et le régime parlementaire britannique, s’éloignant peu à peu des idées belliqueuses de son père, Guillaume Ier, soumis à son chef de   gouvernement, Bismarck qui se méfiera de lui, ne lui attribuant qu’un rôle représentatif.

À la suite d’un banal refroidissement en janvier 1887, le futur Frédéric III, âgé de 56 ans présente une légère dysphonie (modification de la voix). Devant sa persistance, le professeur Gerhardt l’examine le 6 mars 1887. Ce dernier constate un épaississement d’allure polypoïde sur le bord libre de la corde vocale gauche pour laquelle il prescrit une cure à Ems, en Rhénanie-Palatinat, baignée par la rivière Lahn et ville d’eau réputée. La symptomatologie ne s’amende pas et le 15 mai, Von Bergmann et Todd appelés au chevet du patient notent une diminution de la mobilité de la corde vocale gauche faisant fortement suspecter une tumeur maligne. Ils envisagent alors son extirpation par laryngofissure (incision médiane avec geste a minima sur un tissu exempt de tout organe lymphoïde ralentissant l’extension), de pronostic excellent. Mais, pour le plus grand malheur du futur Empereur, on fit intervenir Morel Mac Kenzie, laryngologiste anglais de grande renommée, sollicité par Wegner, médecin particulier du prince, et par la princesse impériale. Celui-ci nia le diagnostic de cancer et demanda une vérification histologique par Virchow qui revint négative, parlant de « pachydermie » (épaississement muqueux). L’intervention fut donc abandonnée au grand dam des laryngologistes allemands qui constataient l’aggravation progressive de la tumeur. Le 8 juin, une nouvelle biopsie revint encore négative et Mac Kenzie, tenace et obstiné, pratiquait lui-même les soins à son royal sujet, consistant en badigeonnages au perchlorure de fer avec ablation de la partie visible macroscopiquement de la tumeur.

En juin, le prince se rendit au Jubilé de la reine Victoria. En hiver il passa l’hiver à San Remo, une cure climatique ne pouvant que lui être bénéfique.

Son état s’empira peu à peu. La gêne respiratoire devint permanente avec hémilarynx bloqué en fermeture et adénopathies satellites tandis que Mac Kenzie s’entêtait et continuait à réfuter le diagnostic de cancer.

Une trachéotomie (ouverture de la trachée), fut pratiquée d’urgence le 9 février 1888 devant des signes d’étouffement, en présence de Mac Kenzie, simple spectateur.  

Dans les jours qui suivirent, des quintes de toux avec émission de pus et de débris sphacéliques permirent pour la première fois de faire la preuve histologique du cancer, mais malgré cela Mac Kenzie continua à soutenir la thèse d’une laryngite grave avec périchondrite.

Il faudra attendre la nuit du 22 au 23 février pour qu’une abondante hémorragie extériorisée par l’orifice de trachéotomie avec des débris muqueux examinés par Waldeyer conclue formellement au diagnostic de cancer, Mac Kenzie s’inclinant enfin devant son erreur…

Le 9 mars, l’Empereur Guillaume Ier décède et Frédéric III lui succède. Il décédera 99 jours plus tard.

Son fils Guillaume II lui succède. Empereur autoritaire et impulsif, d’un caractère revanchard et entré trop tôt en politique, il fut terriblement influencé par les militaires allemands, va-t’en- guerre. Il renvoya Bismark qui, malgré sa politique « du sang et du fer », considérait que la paix restait essentielle au futur développement de son pays.

Si cette tragique erreur n’avait pas été commise à cause du funeste comportement d’un médecin ne voulant pas admettre son erreur, Frédéric II aurait peut-être pu refuser cette guerre effroyable, évitant l’une des grandes catastrophes du XXe siècle avec ses conséquences.

Réf. Biblio: Histoire des maladies de l'oreille, du nez et de la gorge1914

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