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Chapitre 6 - POV Askaï

Chapitre 6 - POV Askaï

Publié le 23 mai 2024 Mis à jour le 11 juin 2024 Romance
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Chapitre 6 - POV Askaï

- Parle !

Je m'installais sur ma chaise, derrière mon bureau, enseveli sous une montagne de papiers. Des rapports sur les disparitions récentes, les profils des chauffeurs et des commanditaires potentiels s'empilaient sans qu'aucune piste viable ne se dégage.

Dans un accès de rage, je balayais tout du revers de la main avant de me concentrer sur Ciara. Elle évitait mon regard, un comportement inhabituel pour elle qui avait l'habitude de dire ce qu'elle pensait, sans se soucier de mon statut d'alpha.

Marcus arriva précipitamment, aussi inquiet que sa compagne. Il la rejoignit et lui prit la main.

- Tu lui as dit ? demanda-t-il à Ciara, sans même me regarder.

- Tu crois qu'il serait si calme si c'était le cas ! rétorqua Ciara en relevant la tête.

- Ma patience a des limites ! tonnai-je. Parle, et ne me fais pas répéter. 

Ciara déglutit avec peine et s'avança vers mon bureau. Elle se laissa tomber sur la chaise en face de moi et commença d'une voix incertaine :

- Elle...

- Luna ! grognai-je.

- Oui, euh... Pardon. Luna a été maltraitée avant d'arriver ici. Son corps est couvert de cicatrices. Je pensais que c'était le résultat d'un entraînement trop rigoureux, mais les analyses ont révélé des anomalies. Du XT68 a été utilisé sur elle pour masquer son odeur et limiter son pouvoir.

- Du XT68 ? T'en es certaine ?

- Aucun doute possible. J'ai refait les tests trois fois. Ça explique sa réaction au C18. Heureusement, les résidus de ce poison étaient minimes. La dernière dose remonte à deux ou trois jours. Si sa louve n'avait pas été aussi forte, elle n'aurait jamais passé la nuit. Je suis désolée, Alpha.

Je ne pouvais contenir le grondement de Goliath. Il éraflait mon esprit, désireux d'éliminer tous ceux qui avaient porté la main notre belle compagne. J'étais d'accord avec lui, mais pour l'instant, Lia avait besoin de nous ici.

- Askaï. J'ai mené mon enquête. Sur le marché noir, il n'y a que trois sorcières auprès de qui on peut s'en procurer. D'après ce que j'ai pu découvrir, un seul loup en a acheté depuis ces cinq dernières années. Un membre de la Lune Rouge.

- L'ancienne meute de Lia... concluai-je. On a un homme chez eux. Contacte-le tout de suite ! Nous devons savoir ce qu'il se passe dans cette meute.

- C'est déjà fait. J'ai contacté Paul il y a une heure. Il a confirmé qu'une jeune fille s'est enfuie de la meute il y a quelques jours. Mesurant 1 mètre 60, avec des cheveux noir et bleu, des yeux bleu électrique, de nature timide et discrète, et une peau laiteuse. Elle correspond à la description de Lia. Selon lui, elle était la protégée de leur luna. Mais il est catégorique, elle n'a pas de louve.

Golliath était enragé et moi aussi. Mes doigts se transformaient en griffes pour reprendre aussitôt forme humaine. J'avais de plus en plus de mal à garder le contrôle. J'essayais de me concentrer sur les chamailleries de Marcus et Ciara pour me calmer, mais c'était peine perdue.

- ... La meute de la Lune Rouge pas notre alliée. Nous ne pouvons pas leur rendre visite sans risquer de déclencher une guerre...

- Je suis parfaitement consciente de ça, Marcus ! rétorqua Ciara avec irritation. Mais tu as vu les résultats de ses analyses. Je dois savoir quels produits ils lui ont injectés et ce qu'ils lui ont fait endurer pour pouvoir l'aider à guérir. Et pourquoi ils ont arrêté du jour au lendemain... Il est fiable ce Paul?

La porte de mon bureau s'ouvrit et Lia apparut comme une déesse. Tout en elle était parfait. Ses cheveux tombaient avec grâce sur son épaule découverte. Sa légère chemise d'hôpital laissait à peine deviner son corps somptueux, dévoilant ses formes élégantes.

Dans un grognement sourd, j'enlevai mon t-shirt, me précipitai à ses côtés et le passai par-dessus sa tête.

- À moi, soufflais-je.

Elle me lança un regard noir, mais ne discuta pas. Silencieusement, elle passa mon t-shirt qui lui était beaucoup trop grand, mais l'idée qu'elle porte mon odeur apaisa à la fois mon loup et ma jalousie.

- Pourquoi ne pas me le demander ? s'indigna-t-elle d'un ton clair et autoritaire.

- Tu devrais te reposer, intervint Ciara. 

- Non, j'ai besoin de réponses, rétorqua Lia. Je crois que ma fugue était préméditée, tout comme mon enlèvement. J'ai agi comme une idiote. J'étais tellement désespérée que je me suis laissé manipuler !

- Qu'est-ce qui te fait dire cela ? l'interrogea Marcus comme s'il s'adressait à une simple louve et non à sa Luna.

Galliath projeta une onde de force en direction de mon bêta, qui lui exposa immédiatement son cou en signe de respect.

- Ce n'est pas à moi que tu dois présenter des excuses, grognai-je en me rasseyant derrière mon bureau.

Lia leva les yeux au ciel, puis s'installa sur le canapé en face de moi. J'aurais préféré qu'elle vienne s'asseoir sur mes genoux, mais je ne voulais pas la forcer. L'aconit coulait encore dans son sang. Sa louve n'était toujours pas revenue, je le sentais, signe qu'elle ne percevait pas notre lien. Elle ne me reconnaissait pas comme son compagnon. Une douleur atroce m'étreignait la poitrine, mais je gardais mon visage impassible. Je ne voulais pas la brusquer.

- L'absence de drogue avant mon 22e anniversaire... J'aurais dû comprendre. Luna m'a empoisonnée si souvent qu'elle n'aurait certainement pas raté l'occasion de me priver de ma louve le soir même du rituel de la pleine lune. Elle n'aurait pas raté l'occasion de m'humilier devant toute la meute... C'était bien trop facile. Même le chauffeur, ce John, n'était pas plus surpris de me voir... J'aurais dû me méfier et ne jamais quitter ma chambre... 

Lia se recroquevilla dans le fauteuil, tremblant de tout son être. Ses cheveux dissimulaient son visage tendre, mais l'odeur salée de ses larmes flottait dans l'air. 

Je m'approchai et m'agenouillai à ses côtés. Elle paraissait si menue, si vulnérable. Passant mon bras droit autour de ses épaules, je la tirai doucement pour qu'elle se niche contre mon torse nu. Je voulais la protéger. La consoler. 

- Que faisais-tu chez le couple Alpha de la Lune Rouge ? lui demandai-je d'une voix qui se voulait rassurante. 

- Ils m'ont recueillie à la mort de mes parents, avant mes 18 ans. Ils m'ont isolée de tous, me confinant aux cuisines de la maison de la meute, tout comme ma mère avant moi. Et puis [sanglot] après avoir fait de moi une paria, je suis devenue le jouet [sanglot] ou plutôt le défouloir de Luna.

Un nouveau grognement m'échappa. Chaque fois qu'elle parlait de son ancienne meute, j'avais envie de tous les faire disparaître de la surface de cette planète. Le couple Alpha, pour leurs sévices envers ma tendre compagne. Les membres de la Lune Rouge, pour leur inaction. Comment se fait-il que nous n'ayons eu aucun écho de ces événements ? Paul n'était-il pas chargé de nous fournir des rapports quotidiens sur la meute, à l'instar de nos autres espions ?

- Tes parents sont morts de quoi ? interrogea Ciara d'une voix strictement professionnelle.

- Mon père est mort lors d'une attaque de vampires. Il faisait partie de la garde. C'était un guerrier aguerri. Mais les vampires ont attaqué une nuit. [sanglot] Ils ont ciblé quelques familles au hasard et, seul, mon père n'a pas réussi à repousser ces monstres. Ma mère est morte de chagrin quelques heures après, dévastée par la perte de son partenaire. [sanglot] Je suis la seule survivante. Cette nuit-là, j'étais chez ma meilleure amie, Julia, pour son anniversaire... Quand je suis rentrée le matin, j'ai trouvé ma mère enlaçant le corps sans vie de mon père, se balançant sur le sol de la cuisine, perdue dans la folie. Son cœur a cessé de battre peu après que je sois arrivée. Ça n'aurait jamais dû arriver. Nous n'étions après tout qu'une simple famille d'oméga, sans importance...

Lia était anéantie. Cinq ans avaient passé depuis la tragédie, mais il semblait qu'elle n'avait toujours pas fait son deuil.

- Et ta louve ? Tu l'as déjà rencontrée ? 

Elle releva les yeux vers moi et examina mon visage. À la recherche d'un signe, d'une raison de ne pas me faire confiance. Elle était effrayée et je comprenais parfaitement pourquoi. 

Du bout des doigts, j'effleurai sa joue et replaçai une mèche rebelle derrière son oreille, espérant qu'elle sente les étincelles de mon contact sur sa peau. 

- Fais-moi confiance, murmurai-je. Tu...

Elle s'écarta de mes bras, se replia sur elle-même et cria :

- Pourquoi ? Parce qu'on est des compagnons ? Un alpha comme toi a sûrement déjà trouvé sa luna. Rejette-moi et laisse-moi partir. Je ne serai pas un fardeau ni une source de honte pour toi. 

Une douleur aiguë me foudroya. Ses paroles étaient si tranchantes et si pleines de vérité. Croyait-elle vraiment que je jouais avec ses sentiments ?

- Je... Non...

Choqué, je me trouvais incapable de former une phrase cohérente. Mes pensées s'éparpillaient dans toutes les directions. Goliath hurlait dans ma tête, me maudissant pour avoir blessé notre âme-sœur. Je ne pouvais que rester là, devant Lia, avec des yeux larmoyants et le cœur meurtri.

- Ce qu'Askaï essaie de dire, expliqua Ciara, c'est qu'il n'a choisi aucune Luna. Il t'a attendue, au risque de souffrir du mal de la Lune.

- Il faut être fou pour faire une chose pareille ! s'exclama Lia. Et si je n'étais jamais venue ? Si l'acheteur de John s'était présenté avant vous ? Je ne suis qu'une oméga. Je n'ai rien à offrir à un alpha... 

Je bouillonnais de rage. Ses origines m'importaient peu. La Déesse l'avait désignée pour moi. Elle était parfaite... Tandis que je restais là, les bras ballants, à chercher les mots pour lui exprimer que je pourrais mourir pour elle, Marcus intervint. 

- Lia, tu n'es pas une Oméga. Nous avons découvert que tu prenais une drogue qui t'a privée de ta force et de ton pouvoir. Selon les analyses de Ciara, cela dure depuis des années, peut-être même avant le décès de tes parents...

- J'allais t'en parler, Askaï... ajouta Marcus via notre lien mental.

Avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, Ciara continua :

- Lia, tu es incontestablement la louve la plus forte que j'ai jamais rencontrée. Le poison qui coule dans tes veines et qui a infesté tes cellules a causé la mort de nombreux loups. C'est pour cette raison qu'il a été interdit. Il avait été créé par les sorcières pour cacher l'odeur et la nature des guerriers métamorphes pendant la grande guerre. Mais, lorsque les médecins sur le front ont constaté les premiers effets indésirables, ils ont arrêté de l'utiliser et il a été retiré du marché. Aujourd'hui, quelques rares loups y ont encore recours pour se rapprocher de l'humain... souvent par amour.

- Mais pourquoi moi ? soupira Lia.

- Es-tu certaine que tes parents étaient de simples omégas ? demanda Marcus. Tu as du sang d'alpha en toi. Je peux le sentir lorsque tu t'adresses à nous. Et il est puissant...

- Oui, comme je vous l'ai déjà dit, ma mère était cuisinière et mon père appartenait à l'armée de la Lune Rouge... il n'était pas haut gradé. Un simple soldat. 

Tout à coup, tout me sembla évident. Quelqu'un s'était donné beaucoup de mal pour cacher la véritable nature de Lia. Et si c'était cette même personne qui avait cherché à la récupérer la nuit dernière ? 

- Étaient-ils tes véritables parents ? 

Lia me regarda, choquée, comme si une seconde tête m'était poussée. Mais elle ne cria pas. Elle ne s'énerva pas. D'une voix posée et d'un calme glacial, elle me répondit, me laissant stupéfait.

- Je sais encore qui étaient mes parents. 

Les yeux dans les yeux, nous nous affrontions en silence. Le duel le plus difficile de toute ma vie...

Marcus toussota en s'approchant de nous avec précaution. Il était en mode bêta. Austère. Grave et intransigeant.

- Plusieurs bébés alphas ont été enlevés il y a 21 ans. Tu n'es pas sans savoir qu'il est de plus en plus difficile de rencontrer son compagnon destiné et que pour des compagnons de cœur, avoir des enfants est compliqué. Sauf pour les alphas. En particulier chez les louves. La Déesse les a bénis pour qu'ils puissent se reproduire, diriger et sauvegarder leur meute.

Sans me quitter du regard, Lia interrompit Marcus :

- Quel est le rapport avec moi ? 

- Aucun de ces enfants n'a été retrouvé. Sur les 15 disparus dans le monde, une seule était une fille. Cela pourrait être toi...

- Impossible ! s'emporta Lia. Mes parents étaient des compagnons destinés. Ils n'avaient aucune raison d'adopter un enfant, encore moins d'en enlever un. C'est absurde !

- Tu as dit, intervint Ciara, qu'il y a cinq ans plusieurs familles ont été massacrées par des vampires, et que tu es la seule survivante. Ensuite, ta Luna t'a surveillée et droguée. Peut-être qu'elle a senti ton pouvoir et ne voulait pas que tu prennes sa place... 

Un silence oppressant s'imposa à nous. J'observai Lia, cherchant désespérément à percer le mystère qui la concernait. Elle était agitée et en colère. J'ignorais ce qui tourmentait son esprit, mais soudain, elle se calma et se redressa, l'air résolu. Pendant ce temps, Golliath s'affolait dans mon esprit, grognant et claquant des dents.

- Tu ne m'as pas répondu. As-tu déjà vu ta louve ?

Les épaules de Lia s'affaissèrent, juste le temps d'une seconde, mais cela ne m'échappa pas.

- Oui, lâcha-t-elle du bout des lèvres. 

- Elle ressemble à quoi ? demanda Marcus alors qu'il fouillait les rapports sur les disparitions des enfants alphas.

- Noire avec une tâche bleue sur le front, semblable à un croissant de lune, murmura Lia la tête baissée.

Je me rapprochai d'elle, ne pouvant me résoudre à rester éloigné d'elle. J'avais besoin de la toucher, de sentir sa chaleur. Je passai un doigt sous son menton, le soulevai doucement pour la forcer à me regarder. Je voulais qu'elle lise dans mes yeux toute ma sincérité et l'amour que je lui portais. Je ne la connaissais que depuis quelques heures pourtant, je me sentais déjà éperdument épris de cette femme incroyable.

- Je peux la voir ? demandai-je curieux. 

- Non... Je... Elle a disparu depuis que John m'a injecté de l'aconit...

Une larme coula sur sa joue. Je l'essuyai avec mon pouce. Je n'avais qu'une envie : poser mes lèvres sur les siennes et l'embrasser tendrement. Mais je ne pouvais. Je n'en avais pas le droit...

- Le C18 devrait t'aider. Mais ça irait plus si vous vous accouplez, insista Ciara. Ton pouvoir d'alpha serait décuplé et ta louve reviendrait plus rapidement et surtout plus forte.

- Ciara, grondai-je. On en a déjà parlé. Arrête tout de suite ! 

Je lui montrai les crocs pour lui signifier de se taire, mais Lia n'était pas du même avis. Elle posa sa main sur la mienne pour la retirer de son visage et s'adressa à Ciara d'une voix d'alpha : 

- Que veux-tu dire ? Et toi, Askaï, n'essaie même pas de l'en empêcher ! 

Ses mots résonnèrent comme un ordre incontestable auquel je ne pouvais résister. Elle venait de me mettre à genoux, totalement sous son contrôle. Ciara et Marcus étaient tout aussi stupéfaits que moi, réalisant ce qui venait de se produire. Seule Lia demeurait inconsciente de la situation.

- Ce que j'ai suggéré à Askaï, murmura Ciara avec hésitation, c'était de te marquer la nuit dernière et il a refusé. Il ne voulait pas le faire sans ton consentement. Mais maintenant, plus rien ne l'en empêche...

Lia se tourna vers moi et me dévisagea longuement pendant que je me redressais pour la confronter.

- Pourquoi refuser si ça pouvait me sauver ? Tu ne voulais pas de moi ? C'est pour ça que tu as accepté de prendre un tel risque ?

- Tu aurais apprécié de te réveiller liée à un inconnu, simplement parce que la Déesse nous a associés ? Sois franche. 

Elle m'offrit un sourire sincère et éclatant, puis confirma ce que j'avais imaginé la nuit précédente :

- Non, je t'aurais probablement étripé dès mon réveil. 

Elle fit un pas vers moi et je ne pus m'empêcher de combler la distance qu'il y avait entre nous en enlaçant sa taille de mes bras. Golliath ronronnait. Il refusait de la relâcher. De la laisser s'éloigner. Je ne désirais qu'une chose : être seul avec elle. Pour parler. Pour se découvrir. Pour s'apprivoiser. Mais ce n'était pas le moment. Mon intervention, hier soir, avait effrayé l'acheteur et j'avais anéanti la seule personne capable de répondre à toutes nos interrogations.

Gail s'était rendu au point de rendez-vous et n'avait trouvé personne. Il avait passé toute la nuit au SunNight, avec Tara ligotée dans la cabine du camion. Je l'avais choisie parce qu'elle était celle qui ressemblait physiquement le plus à Lia, mais l'acheteur n'était pas dupe. Gail avait pourtant fait les choses correctement. Il avait transmis le mot de passe au barman, pris place sur la banquette désignée et consommé des bières en attendant de la compagnie. En vain. Et depuis, tout le réseau était silencieux. À présent, notre seule piste était la Lune Rouge. Il nous fallait retrouver celui qui avait tendu un piège à Lia.

Ciara toussota, l'air embarrassé. Elle nous regardait à tour de rôle, puis, d'une voix tendue, elle dit :

- Et donc... Maintenant... Tu pourrais peut-être la marquer... Ça améliorera son état de santé...

Lia levait les yeux vers moi. J'ignorais ce qui se cachait derrière ce regard bleu électrique si intense. Si captivant. Je me penchais vers son visage, humais son parfum enivrant de jasmin et lui murmurais à l'oreille :

- C'est à toi de décider. Je ne ferai rien sans ton accord...

Une guise de réponse, elle dégagea son cou, me donnant accès à sa clavicule. Le signe que j'attendais. Le signe que je n'osais espérer.

Mon loup était surexcité. Mes crocs sortirent et vinrent percer sa délicieuse peau. Un gémissement de douleur lui échappa, puis je sentis tout son corps se détendre. Elle était mienne. Enfin. 

Je retirai mes crocs et léchai délicatement la plaie pour aider la cicatrisation. Un frisson électrique me traversa. Lia, soudain, me sauta au cou et me mordit avec une intensité et une passion qui me prirent de court. Un déferlement d'images submergea mon esprit : les souvenirs de Lia, de sa vie avant la tragique disparition de ses parents, des épreuves endurées ensuite, de sa résilience, de son combat et de ce périple qui l'avait menée jusqu'à moi. Mon cœur se gonfla d'émotions diverses : amour, désir, fierté et colère.

Lorsque finalement le calme est revenu dans mon esprit, j'étais heureux. J'avais la sensation d'être en apesanteur, avec une seule préoccupation en tête : conclure notre accouplement.

J'ai placé mes mains sous ses fesses pour la soulever. Elle a entouré ma taille de ses jambes nues. Sans interrompre notre baiser intense, je nous ai conduits dans ma chambre, j'ai fermé la porte d'un coup de pied et je l'ai plaquée contre le mur. Elle était déchaînée, une véritable furie.

- Je t'ai attendu si longtemps... murmurai-je d'une voix chargée d'excitation. 

Elle me caressa le dos, planta ses griffes dans mes muscles tendus. 

- Tais-toi et prends-moi ! 

Encore un ordre alpha. Un ordre que je m'empressai d'exécuter pour mon plus grand plaisir.

 


Texte de L.S.Martins. 
Image créée par L.S.Martins à l'aide de DallE-3.

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