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Belal : Récit d'un Cyclone (15-16 janvier 2024)

Belal : Récit d'un Cyclone (15-16 janvier 2024)

Publié le 26 janv. 2024 Mis à jour le 6 févr. 2024 Voyage
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Belal : Récit d'un Cyclone (15-16 janvier 2024)

 

Ça commence telle une rumeur. On chuchote, ici et là, qu'il y aurait probablement un cyclone en cours de formation. Les rumeurs s'amplifient, les courants d'air chaud eux se rassemblent, l'annonce officielle du phénomène sort à la radio et dans les journaux : un cyclone tropical est en cours de formation au nord-ouest des Mascareignes, on vient de le nommer d'un prénom commençant par la deuxième lettre de l'alphabet, faisant suite à Alvaro, la première tempête tropicale de la saison qui a touché Madagascar il y deux semaines à peine. La tornade annoncée va répondre ainsi au doux nom de Belal..

Pour le moment, beaucoup d'incertitudes, encore : sa trajectoire prévisionnelle prend la parfaite direction de notre île, certes, mais il y a une marge d'erreur de 200km environ, ce qui ne permet pas de prédire avec quelle violence nous risquons d'être touchés.  Dans tous les cas, nous allons vraiment le sentir passer. C'est un système très sérieux qui se prépare, les mouvements d'air observés sont très remarquables, et les prévisionnistes évoquent une possible transformation en cyclone tropical intense dans les jours à venir.

Mais tel un incendie dans une forêt, plein de phénomènes peuvent faire évoluer le système. Va t il se stabiliser et poursuivre sa route ainsi, va t il s'embraser dans un effet d'emballement des vents et devenir redoutablement intense ? Va t il gagner en vitesse en son cœur et dans sa progression dans l'Océan, va t il conserver sa même trajectoire courbe ? Quand va t il passer au niveau des Mascareignes et de la Réunion ? Combien de temps cela va t il durer ? A quelle vitesse des vents faut il s'attendre ? Toutes ces questions sont encore incertaines, mais la menace est de tout évidence prise très au sérieux par les météorologistes et les autorités.

Un communiqué de la Préfecture tombe. Et un autre. Puis un communiqué du PGHM (peloton de gendarmerie de haute montagne). Un fil d'actualité spécial cyclone apparaît sur Réunion la 1ere pour suivre la progression du système et des prévisions en temps réel.

L'alerte jaune, pré-cyclonique, est déclenchée. Nous sommes donc désormais à 72h du passage envisagé du cyclone....

La trajectoire s'affine, avec une marge d'erreur désormais de 100 km environ. Les prévisions envisagent le passage de l'oeil du cyclone en plein cœur de l'île. Du jamais vu depuis qu'on surveille ces phénomènes météorologiques, ravivant les craintes et les souvenirs de Dina en 2002, peut être même de Jenny en 1962. On risque donc très certainement de se le prendre de plein fouet. Surtout, Belal ne fait que gagner en intensité. Actuellement au stade de cyclone tropical, on évoque son passage à la taille de cyclone tropical intense voire très intense (vents >212km/h) juste au moment où il abordera nos côtes. Le moment annoncé de son passage est variable d'une source à une autre, tout dépend de l'évolution de sa vitesse de déplacement. On parle de dimanche après midi et surtout de lundi.

L'alerte pré-cyclonique voit toute une organisation anticipatoire se mettre en place, et les messages de rappel des mesures de vigilance et de prévention se multiplient à la radio et dans les journaux. Tout le monde est invité à faire des réserves d'eau en bouteille, des stocks de provision, des bougies, des lampes torches avec piles, une radio qui fonctionne par ondes hertziennes afin de suivre l'actualité et les messages des autorités, car il faut s'attendre à des coupures de courant, d'eau et d'internet pour plusieurs heures à plusieurs jours. Il est important également de localiser préventivement le centre d'hébergement le plus proche, dans l'hypothèse que la fragilisation de notre habitat nécessite de trouver une solution de repli en urgence. Surtout, on met en alerte la population. Nombre d'entre nous n'ont encore jamais connu de cyclones d'une telle intensité. Méfiance donc, et surtout bien respecter les consignes de sécurité et de confinement.

 

Ca y est ! On passe en alerte orange. Le cyclone est annoncé dans 24h sur l'île, et les prévisions le confirment : le centre du météore va passer juste au dessus de l'île. On attend des vents à 200km/h dans les bas, 250km/h dans les hauts. Risque majeur d'inondation. Et également risque de submersion sur tout le pourtour de l'île. Ne s'appelle pas Ile Intense qui veut !!! Tous les établissements publics (écoles, administrations, musées..) doivent fermer. Chacun est invité désormais à regagner son domicile et à le sécuriser. Rentrer à l'intérieur tout ce qui peut s'envoler, protéger et fixer tout ce qui ne peut être déplacé, bien fermer fenêtres et volets, installer les protections (planches, sacs de sable...) contre le risque d'inondation, et continuer de suivre attentivement l'actualité.

L'alerte rouge sera déclenchée ce soir dimanche à 20h, et ce jusqu'à lundi soir ou mardi matin. A partir de là, tout le monde devra rester confiné chez lui et ne sortir sous aucun prétexte. Seuls les services de première urgence seront autorisés à circuler. On ne cesse de rappeler l'importance des consignes de sécurité. Couper son électricité. N'utiliser les communications téléphoniques qu'en cas d'absolue nécessité pour ne pas encombrer le réseau. Ceux qui ne s'estiment pas en sécurité chez eux sont invités à rejoindre dès maintenant les centres d'hébergement. Certains îlets ou quartiers à risque d'inondation sont évacués. Il vaut mieux se rendre dans ces centres dès maintenant qu'en plein cœur de la tempête où les secours n'auront qu'ne capacité d'intervention très limitée.

Pour ma part, je rentre donc dès la matinée de l'ouest de l'île où j'ai passé la soirée avec Guillaume. Je me retrouve déjà sous des trombes d'eau, roulant à 30 km/h sur la voie rapide, car on ne voit pas à plus de 3m tellement la pluie est dense. Le flanc de la montagne dégueule de torrents et de cascades inconnus jusque là, boueux, drainant les pluies et les terres des hauts de l'île. Arrivé sur Saint Denis, par contre, il ne pleut plus. Je profite de l'accalmie pour déposer ma voiture de location, et je vais longer le littoral en vélo pour observer l'état de la mer avant le confinement de ce soir.

Le niveau de l'eau a monté de plusieurs mètres, recouvrant en grande partie la plage de galets. La houle est déjà intense, avec des vagues de 4 à 5 m de haut qui s'entrechoquent violemment entre elles et viennent éclabousser le rivage et les piétons. Puis elles se retirent dans un bruit de galets roulants assourdissant. Je prolonge ma promenade jusqu'aux digues du Barachois. Des badauds y observent et filment avec curiosité la mer agitée. Les vagues gagnent en hauteur, en puissance, majestueuses. Elles viennent par moment se fracasser sur la digue et faire jaillir en l'air une gerbe d'eau qui arrose alors toute la promenade. Fait remarquable, tous les crabes sont sortis et se carapatent sur la digue : ils sentent bien le danger venir.

Pour ma part, je circule, observe fasciné le spectacle de la mer, prends quelques vidéos. J'évite les débordements en me reculant de quelques mètres quand une vague puissante arrive. Mais celle là, je ne l'ai pas vu venir. Ou en tout cas, on n'imaginait pas une pareille intensité. La vague se fracasse violemment contre le rivage, provoquant une submersion de la digue sur 8 ou 10 mètres de haut, l'eau se répandant brutalement sur 20m ou 30m de profondeur. Je me retrouve trempé, avec de l'eau jusqu'aux chevilles. Il n'est pourtant encore que 15h, mais je crois qu'il est temps pour moi de rentrer (les vidéos du Barachois autour de 19h sont encore plus impressionnantes).

 

Par message, on me transmets des photos du ciel prises au sud de l'île. Celui ci a pris des aspects terrifiants de Mordor ou de fin du monde. Les nuages dessinent des mouvements très agités, et ont pris des formes très étranges de cumulus lenticulaires, donnant l'impression de soucoupes volantes. Ces photos sont impressionnantes, dignes d'un film de science fiction.

 

Alerte rouge. On ne doit plus quitter chez soi jusqu'à nouvel ordre. Dans la nuit, j'entends les bourrasques de vent gagner en intensité. La pluie reste fine et modérée. Je me lève plusieurs fois pour aller observer l'évolution de la dépression, interpellé par le souffle du vent qui se fait de plus en plus grondant. Tôt le matin, je suis de près l'actualité sur le fil info de la 1ere.

 

On est passé en Alerte violette sur toute l'île ! C'est la première fois que ce niveau d'alerte maximum est déclenché. Cela veut dire que désormais, même les secours (pompiers, police, samu..) ne sont plus autorisés à sortir. Tout le monde reste barricadé, et demerde à zot ! Je regarde la tempête gagner en intensité par la fenêtre de ma chambre, celle de mon balcon, ou de l'autre côté de l'immeuble par la terrasse offrant un panorama sur l'hôpital et Saint Denis. Et là, ça commence à souffler grave... que dis-je ? GRAAAAVE...

Les arbres et les palmiers sont agités dans tous les sens. Ils sont fouettés par une pluie diluvienne, qui tombe à l'horizontale, administrant des gifles à la végétation et aux batiments au cours de bourrasques de vent toujours plus puissantes et violentes. La pluie est parfois tellement abondante qu'elle forme comme un épais brouillard à travers lequel on ne peut plus rien distinguer. Je vois le pauvre palmito au pied de ma résidence, pourtant jusque là si fier et rayonnant, être secoué et maltraité, son extrémité se courber, ses palmes s'aligner à l'horizontal dans le sens du vent. Puis un vent contraire vient l'agiter dans un autre sens. Je vois une palme casser et tomber. Puis une autre.

C'est vraiment un truc de malade. Je suis impressionné par la puissance des vents et de la pluie, ayant l'impression d'être arrivé au plus haut de son intensité, et pourtant, toutes les 10 minutes, je continue d'être surpris par le gain en puissance de la tempête. C'est toujours plus, et toujours plus ! Toujours plus d'eau qui tombe, toujours plus de vitesse des vents, toujours plus d'agitation et de mouvement.

Dans la grande rue au pied de mon immeuble, artère principal qui descend de Bellepierre vers Saint Denis, je vois la plaque d'égout se soulever sous la pression de l'eau agglutinée en dessous. Je ne sais ce qui la retient d'être emportée. Puis d'un coup une rivière qui se forme. De couleur marron boueux, elle longe d'abord le caniveau, mais en quelques secondes/minutes elle a envahi toute la rue sur plusieurs dizaines de centimètres de haut. C'est désormais une rivière en crue qui s'écoule vers le centre de Saint Denis. Des tas de branches cassées flottent à sa surface, faisant parfois plusieurs mètres de long, et dévalent tranquillement la rue comme si c'était normal. C'est vraiment épique.

J'observe, je filme, je passe d'un côté à l'autre de mon immeuble, je ne cesse de me laisser prendre par la surprise, l'étonnement, la fascination. J'ai la chance d'être pleinement en sécurité chez moi. Je vois les palmiers se dépalmer, les arbres se défeuiller et se dénuder, les branches au sol s'accumuler, les torrents d'eau dégueuler de toutes parts. Je continue de suivre l'actualité de toute l'île et les prévisions, je communique avec ma famille et mes amis, ayant la chance d'avoir internet préservé.

Puis vers 10h30 ou 11h, le calme soudain. Plus de vent, une fine pluie restante. Serait-on passés dans l'oeil du cyclone ? On nous a bien prévenus : vigilance extrême à cette fausse période d'accalmie. Surtout ne sortez pas ! Dans l'oeil du cyclone, on n'est plus dans ces mouvements circulaires très violents d'air, certes. Mais ce n'est que temporaire, et lorsqu'on refranchira le mur de l'oeil, des vents de sens contraires et extrêmement puissants risquent de subitement reprendre. Le passage du mur de l'oeil est donc probablement le moment le plus critique et le plus dangereux du météore.

1h passe, puis 2, puis 3. Je suis surpris que cela dure aussi longtemps. Finalement, les vents reprennent, effectivement en sens inverse, les arbres sont à nouveau secoués, mais rien d'aussi puissant qu'auparavant.

                                                                                   Mur de l'oeil, Wikipedia 

L'alerte violette sera levée dans l'après midi, mais nous devons pour notre part rester confinés, seuls les services de secours sont autorisés enfin à sortir. Nous apprendrons dans la soirée que le cyclone a finalement été dévié de sa trajectoire par le relief montagneux de l'île, et que l'oeil du cyclone est resté à environ 10km au large de l'île, la longeant et la contournant par le nord puis l'est. Désormais, c'est Maurice l'île sœur voisine, qui risque à son tour de morfler.

 

L'alerte rouge, quant à elle, est levée le lendemain à 12h. Le temps pour les premiers secours de faire un premier état des lieux des dégâts, sécuriser les axes, commencer à dégager les voies. Nous passons alors en alerte de sauvegarde

Ma rue, elle, est recouverte d'une fine couche de boue. Des cailloux jonchent le sol de toutes parts. De nombreuses branches sont éparpillées à terre, des arbres sont couchés, complètement déracinés, les palmiers offrent le spectacle le plus triste qui soit : pour ceux qui n'ont pas perdu l'ensemble de leurs palmes, se retrouvant ainsi « déplamés », les palmes restantes sont en berne, pendantes vers le bas, leur donnant des allures de saule pleureur...Eux si fiers ne sont désormais plus que l'ombre d'eux mêmes, chétifs ou avachis.

Sous les manguiers, des champs de mangue juchent le sol. La saison des mangues à la Réunion est ainsi, hélas, prématurément terminée. Certains arbres se sont effondrés sur les murs d'enceinte ou sur les toits. Certaines toitures ont été arrachées. Des pilones sont tombés, des abris bus ont été pliés. Sur les hauts de Bellepierre, un glissement de terrain d'une cinquantaine de mètres de profondeur a envahi la route. Mais globalement, nous nous en sortons bien. Belal, contrairement à ce qui était redouté, n'a pas franchi le stade de cyclone tropical intense. Heureusement.

Reste que sur toute l'île, les ravines et les rivières sont en crue pendant plusieurs jours. De nombreuses maisons ont été inondées. Les sols de l'île sont gorgés d'eau, on constate de nombreux éboulis et glissements de terrain, des zones sont à risque de bouger ou s'effondrer. Environ 40 % des foyers se sont retrouvés sans électricité, 15 ou 20% sans eau courante, 30% sans internet. Le réseau routier mettra plusieurs jours à être dégagé, le réseau électrique et en eau potable parfois plus d'une semaine avant d'être rétabli.

Les cultures vivrières sont complètement détruites, et il faut s'attendre à une flambée du coût des fruits et légumes dans les semaines à venir. Tous les parcs et jardins sont fermés, tel le jardin de l'Etat, dévastés. L'état de catastrophe naturelle pour toute l'île vient d'être publié au JO. Notre ministre de l'Intérieur s'est rendu dès mercredi sur place pour constater les dégâts et montrer son soutien aux autorités. Des milliers de bouteille d'eau venues de Métropole, initialement destinées à Mayotte qui souffre de défaillance chronique de son système d'eau potable, sont détournées et distribuées aux habitants encore sinistrés. 

Il est interdit de se baigner ou de pratiquer des activités nautiques dans le lagon, les pluies ayant draîné tout un tas de boues et de pesticides dans la mer, rendant la baignade proscrite pendant une bonne semaine. La quasi totalité des sentiers de randonnée sont encore fermés à ce jour, car il ne s'agit pas juste de dégager les branches et tronçonner les arbres en travers des chemins ; il faut également s'assurer de l'absence de risque à venir d'éboulis ou de glissement de terrain.

       Route de Cilaos, bloquée a plusieurs reprises depuis la phase de sauvegarde (Photo de réunion la 1ere)

Rando dans Mafate, une fois les sentiers rouverts, à J13 du cyclone. Le 2eme ebouli n'y était pas la veille lors de notre descente dans le cirque, témoignant de la fragilité des sols..

 

Et pour ne pas arranger la chose, Candice, le petit troisième de la saison, est attendu ce mercredi/jeudi, certes au large de l'île venant nous toucher en périphérie, mais avec des vents annoncés malgré tout de plus de 100-150km/h au Sud, et de nouvelles pluies qui vont arroser encore plus un sol déjà bien gorgé d'eau.

 

La vie reprend néanmoins rapidement son cours. Les routes dégagées, seuls les amas de branches et de troncs coupés accumulés sur les bas côtés nous rappellent la violence de la tempête que nous venons de traverser. Je ne peux m'empêcher de penser à ce que ça devait être auparavant, quand les gens habitaient des maisons de bois et de tôle ; ou pire, du temps des esclaves et des engagés, qui eux vivaient sous des cahutes de bois léger et de paille. Je ne peux pas m'empêcher de me remémorer l'histoire des 3 petits cochons. Car cette histoire est vraiment la parfaite illustration imagée d'un cyclone tropical.

Dessin de Jace, célèbre artiste de street art vivant à la Réunion, reconnaissable par ses gouzous, ces petits personnages jaunes sans visage qui jalonnent les rues des villes et les façades des monuments, comme à l'intérieur du CHU. Une emblème ici.

Ce qui est sûr en tout cas, c'est que ce phénomène des cyclones fait partie intégrante de la mémoire et de la vie sur l'île de la Réunion. Redoutés et terrifiants, ils ont régulièrement dévasté et traumatisé les Réunionnais, ce que la littérature et les archives conservées témoignent. Ce qui est sûr également, c'est que les Réunionnais savent faire preuve d'une grande force de résilience ; et déjà tout le monde est sur le pied d'oeuvre pour réparer les dégâts et reconstruire l'après. Les agriculteurs, eux, sont déjà en train de replanter.

                                                                      Le barachois le lendemain du cyclone

 

J'espère que ce modeste témoignage, récit de l'intérieur d'un cyclone, vous aura plu ! En tout cas, pour ma part, il m'aura profondément intéressé de voir combien, aujourd'hui, nous sommes en mesure d'anticiper et de prévenir un tel évènement, comparativement à avant ; et de voir tout ce système d'alerte de surveillance et de prévention se mettre progressivement en place.

Je ne peux que saluer le travail remarquable et coordonné des services de météo, de la Préfecture, des autorités locales, des services de secours, de sécurisation du réseau routier, électrique, d'eau potable pour traverser avec bravoure le cyclone, et relancer la vie de l'île après. Tout le monde fait ici un travail extraordinaire, fruit d'une grande expérience, témoin d'une magnifique force de résilience. Bravo à toutes et tous !

                                                                    Étang salé, la veille de L'alerte rouge 

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