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Vive l’Europe ! Mais laquelle ? (Editorial de la Lettre 95 de l'OEP)

Vive l’Europe ! Mais laquelle ? (Editorial de la Lettre 95 de l'OEP)

Publié le 30 mai 2023 Mis à jour le 31 mai 2023 Politique
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Vive l’Europe ! Mais laquelle ? (Editorial de la Lettre 95 de l'OEP)

La "Semaine de l’Europe", semaine qui vient de se terminer, contient deux anniversaires, celui du 8 mai 1945, fin du IIIe Reich et celui du 9 mai 1950, date du discours fondateur de Robert Schumann et même trois. Comment parler aujourd’hui de l’Europe dans un monde bousculé où les équilibres de puissance se reconfigurent, où le sort de l’Europe est marqué par le retour de la guerre et de slogans bizarrement hostiles exprimant la « haine de l’Occident ».

Il ne s’agit pas ici d’ajouter une profession de foi européenne à la suite de bien d’autres, bien que nos convictions européennes soient en acier. Il s’agit plutôt de porter le regard particulier que donne le plurilinguisme comme philosophie sur l’Europe et sur le monde, car on ne peut parler d’Europe sans parler du monde.

Une question de « point de vue »

Il ne s’agit que d’un « point de vue » au sens où Leibniz a expliqué le concept de « monades » comme autant de miroirs d’un même univers, chaque miroir ayant sa part d’universel1. Reformulé par Nietzsche, cela donne « il n’y a pas de fait, seulement des interprétations »2, ce qui ne veut surtout pas dire que le réel n’existe pas et que toutes les interprétations se valent. Pour Kant, pour « marcher vers un sens commun, autant dire vers notre humanité, implique de penser en se mettant à la place de tout autre être humain »3. Humboldt a donné sa version linguistique en voyant dans chaque langue une « vision du monde » ou, si nous préférons, « un point de vue sur le monde »4. Mais Vico bien avant lui était déjà engagé sur cette voie en expliquant la variété des langues par la diversité des expériences historiques5...Sans épuiser ces références trop connues, nous pouvons aussi reproduire le propos d’un vieil homme de la tribu Navajo : « Si tu ne respires pas, l’air n’existe pas. Si tu ne marches pas, la Terre n’existe pas. Si tu ne parles pas, le monde nʹexiste pas »6. Tout est dit.

Il y a un corollaire à cette entrée en matière. La compréhension interpersonnelle ou interculturelle ne va pas de soi. La compréhension comme la production de la pensée par le langage sont des processus7. Et la raison fondamentale qui fait qu’il en est ainsi vient de ce que « la réflexion n’a jamais sous son regard le monde entier et la pluralité des monades déployées et objectivées et qu’elle ne dispose jamais que d’une vue partielle et d’une puissance limitée »8.

Dominique Wolton dans un récent essai, sans référence philosophique, a développé cette idée à travers le concept d’incommunication9 et décrit l’Europe comme un formidable processus d’apprentissage à la compréhension de l’autre par la négociation.

Retour aux sources

Pour donner au propos une profondeur historique, nous souhaitons reprendre le fil de notre dernier éditorial « L’Europe sans rivages et la circulation mondiale des idées ». Il y était question d’une période historique allant du VIIIe au XVe siècle autour de la Méditerranée, période vue sous un angle très peu développé dans les programmes scolaires et pourtant essentiel à la compréhension de l’histoire de l’Europe et du monde.

Comment l’Europe a retrouvé l’héritage de l’Antiquité grecque ? Comment la religion dominante dans l’espace européen, la religion chrétienne a-t-elle capté cet héritage ? Comment cet héritage a-t-il conduit à la période que l’on décrit comme une Renaissance ? On pardonnera les raccourcis. Du VIIIe au XIIIe siècle le monde islamique dont l’empire, même morcelé, a occupé toute l’Afrique du Nord jusqu’à loin vers l’Afrique subsaharienne, s’est approprié les savants et philosophes grecs. Les savants, philosophes et théologiens musulmans ont fait plus que s’approprier cet héritage. Ils l’ont traduit ou fait traduire (les traducteurs étaient généralement juifs et chrétiens), analysé, commenté et critiqué. Pour l’Europe, le point culminant est le commentaire d’Aristote par Averroes (Ibn Rushd). L’objet philosophique principal pendant ces cinq siècles concerne les rapports entre la science et la raison d’un côté, la foi de l’autre. Pour Averroes, il ne peut y avoir de contradiction et le message qu’il retient du Coran est que la connaissance rapproche de Dieu. La traduction s’était d’abord fait du grec vers l’arabe, puis de l’arabe vers le latin à partir de la reconquête de Tolède par les chrétiens. Après la chute de Cordoue, en 1236, le mouvement de traduction s’accélère et des moines du Nord viennent à Tolède pour découvrir l’héritage grec et Aristote. La scolastique médiévale se nourrit de cet héritage et si les maîtres de la scolastique, au premier rang desquels Thomas d’Aquin, combattront comme hérétique le mouvement d’idées appelé par simplification l’« averroïsme », l’enjeu philosophique sera quasiment le même que dans le temps islamique, et portera sur les rapports entre la vérité scientifique et la vérité religieuse. Un autre mouvement de traduction était à l’œuvre en Italie dans les Pouilles, mais avec la chute de Constantinople en 1453, les lettrés grecs se réfugient en masse en Italie avec les manuscrits originaux ou ce qu’il en reste, et la traduction directe des œuvres grecques vers le latin peut se développer. Ce n’est pas tout à fait un hasard si l’effervescence intellectuelle et artistique qui en résulte en Italie débouche sur la ou les renaissances italiennes puis la renaissance française. Avec les Renaissances, les sciences poursuivent doucement leur émancipation par rapport à la religion. Rien ne dit au demeurant que ce mouvement s’achèvera un jour car l’on peut constater que des questions comme celles soulevées par la théorie de l’évolution sont contestées aujourd’hui au nom de la religion dans certains milieux et interdite d’enseignement dans certains États des États-Unis. Or, elles ne font que prolonger des débats vieux de plus de mille ans.

Pourquoi est-il important de revenir sur cette période historique a priori si lointaine ? Non seulement parce que les débats de cette époque sont proches de ceux que nous connaissons aujourd’hui, mais aussi parce que les « progrès » si remarquables de l’esprit humain, de l’« entendement humain » pour parler comme Locke ou Leibniz, se sont produits dans un milieu pluriel, un milieu plurilingue et aux échanges interculturels intenses.

Il est clair que les guerres de religion, les croisades en particulier, n’ont pas empêché la circulation des idées. L’Europe n’existait pas dans l’esprit des hommes et si l’on peut la reconstituer a posteriori, il s’agissait bien d’une Europe « sans rivages ».

Il est important de remonter encore plus loin dans le temps jusqu’à l’épanouissement intellectuel de la Grèce antique et à la naissance de la philosophie. L’identité européenne est chrétienne et gréco-latine, dit-on. En première approximation, personne ne le conteste. Mais comment la philosophie est-elle née en Grèce entre les VI et IVe siècles avant Jésus-Christ, ce que personne ne semble contester ? La question n’est pas anodine car comprendre comment la civilisation a pu passer de l’invention de l’écriture en Mésopotamie à l’apparition de la science et de la philosophie est un enjeu réel10. On s’accorde à penser que c’est la fusion de savoirs pratiques largement hérités de la Mésopotamie et de l’Égypte pharaonique avec l’habitude et le goût du débat public dans la République athénienne qui a favorisé le passage des savoirs pratiques à leur théorisation, puis à la capacité de la pensée athénienne de s’analyser elle-même et d’acquérir son autonomie par rapport à l’emprise du cosmos et des dieux. Les différentes dimensions de la réalité humaine (l’histoire, la culture, le langage, la politique, la géopolitique, l’économie, les mentalités et les passions) deviennent objet d’étude par anticipation sur les sciences humaines telles que nous les connaissons aujourd’hui11. Il est important de souligner que ce mouvement qui affecte tout l’est du bassin méditerranéen n’est pas compréhensible sans l’apport initial de la Mésopotamie et de l’Égypte ancienne.

On remarquera que ce sont les conquérants de la Grèce, les Romains, qui ont récupéré l’héritage de leurs colonisés et que ce seront les nouveaux conquérants de toute la Méditerranée orientale et de l’Afrique du Nord, les Arabes, qui capteront à leur tour cet héritage bien présent dans les terres conquises, ce qui n’a pas empêché le Calife Al-Mamûn d’envoyer une ambassade à Constantinople pour obtenir des manuscrits et enrichir sa bibliothèque de la Maison de la Sagesse qui, au milieu du IXe siècle, constituait le plus grand fonds de livres du monde.

L’essentialisme, une menace permanente

Une autre remarque que l’on peut faire à ce niveau d’analyse, c’est le fait qu’il n’y a pas d’essence européenne, pas plus d’ailleurs que d’essence arabe, africaine, chinoise ou indienne. Pour certains, cela peut paraître une évidence, mais il convient d’en tirer toutes les conséquences. Ainsi, choisir comme titres de chapitre d’une très belle histoire mondiale de la philosophie les termes de « philosophie grecque », « romaine », « eurooccidentale », « russe », « indienne », « chinoise », relève dans une certaine mesure d’un abus de langage. Très justement l’auteur parle de « philosophie en Islam » plutôt que de philosophie islamique. Par ailleurs, à propos de la philosophie russe, l’auteur apporte des éclaircissements tout à fait intéressants : « Le monde gréco-byzantin d’abord, l’Europe occidentale ensuite, sont les deux grandes sources culturelles auxquelles puise la pensée russe. À partir de ces données ethniques, géographiques, linguistiques et culturelles se dessine une histoire intellectuelle russe qui n’est incorporable à aucune autre histoire intellectuelle – il faut donc l’étudier pour elle-même. »12

La philosophie en Russie, comme la philosophie en Islam, participe, en tant que « points de vue » au sens de Leibniz, de la philosophie tout court. D’ailleurs, on peut noter avec quel soin Souleymane Bachir Diagne, un des philosophes africains contemporains les plus remarquables, a intitulé un de ses ouvrages récents Comment philosopher en Islam ?13.

En revanche, un titre tel que L’universalisme européen14 est critiquable à plus d’un titre, et cela indépendamment de son contenu. D’une part l’universalisme n’est pas européen. L’universalisme est une notion philosophique, dont l’usage peut être dévoyé, mais il n’appartient ni à l’Europe, ni au monde européen, puisque l’auteur semble faire une distinction et focalise le monde européen sur les États-Unis et la Grande-Bretagne. Mais si l’on ne commence pas par définir ce que l’on entend par « universalisme », on crée de la confusion et rien de plus. Pourquoi pas ne pas parler d’universalisme chinois ou africain. C’est tout simplement absurde. Ensuite l’Europe n’est pas universelle car, conformément à ce que nous avons dit, en nous appuyant sur Leibniz, lequel n’est pas tout seul, elle ne peut prétendre qu’à une part d’universalité. Mais personne ne peut raisonnablement contester que l’Europe a joué un rôle majeur dans ce que l’on peut désigner comme une pensée universelle. C’est la réduction de l’universalisme à une idéologie et à un instrument de puissance qui peut et doit être dénoncé, mais il s’agit alors de tout à fait autre chose. Chacun comprendra que l’essentialisme dont est imprégné ce titre, dont la base conceptuelle est la catégorisation, au sens grec initial de « mise en accusation »15, et non aristotélicien, est beaucoup plus « vendeur » que la complexité. Car l’universalisme, si l’on veut bien en explorer les contours, ne se réduit pas à un plus petit commun dénominateur dont la source resterait hypothétique. La science ne cesse d’évoluer, comme ne cesse d’évoluer le monde réel, matériel ou imaginaire. C’est dire que l’universalisme est un horizon qui se construit et que personne, aucun État, aucune institution ne peut s’approprier.

Un long chemin

La critique par l’autre et par soi-même est un exercice sain, vital et intrinsèque à la philosophie. La philosophie n’est pas la pensée. C’est une forme de pensée et c’est dans la Grèce ancienne qu’elle a été inventée.

Reconnaissons-lui un rôle salutaire. Pour rester sur le sol européen, citons ce cri de rage de Paul Valéry dans ses Regards sur le monde actuel16 publié en 1945 : « Les misérables Européens ont mieux aimé jouer aux Armagnacs et aux Bourguignons, que prendre sur toute la terre le grand rôle que les Romains surent prendre et tenir pendant des siècles dans le monde de leur temps. Leur nombre et leurs moyens n’étaient rien auprès des nôtres ; mais ils trouvaient dans les entrailles de leurs poulets plus d’idées justes et conséquentes que toutes nos sciences politiques n’en contiennent.

« L ‘Europe sera punie de sa politique ; elle sera privée de vins et de bière et de liqueurs. Et d’autres choses…

L’Europe aspire visiblement à être gouvernée par une commission américaine. Toute sa politique s’y dirige. »

Ce jugement est-il toujours valable ? Au moins en partie. Les pays européens ont repris le chemin de l’intelligence politique, mais quand il s’est agi de soutenir l’invasion de l’Irak et de faire semblant de croire à un des plus gros mensonges d’État de tous les temps, tout le monde, sauf la France et l’Allemagne, a répondu présent pour se couper du reste du monde.

Par ailleurs la civilisation européenne a été pionnière pour abolir l’esclavage, pour promouvoir l’émancipation de la femme, pour installer des dispositifs inédits de justice sociale, pour s’intéresser aux cultures autres, y compris celles des peuples « premiers », et pour prendre conscience à vive allure des défis environnementaux17. Cela aussi est une réalité.

Mais pour revenir sur le terrain linguistique, nous devons considérer la chose suivante : aucun pays unitaire ou ensemble de pays fédéral ou confédéral n’a encore adopté comme langue officielle une langue qui n’est parlée que par 1 % de sa population. On peut valoriser une ou plusieurs langues communes telles que l’anglais, le français ou l’allemand, la langue la plus parlée en Europe comme langue maternelle ou langue seconde, voire l’espagnol. Mais en aucune manière ces langues ne sauraient remplacer ou marginaliser les langues nationales ou régionales. Une langue officielle, telle que cela est magnifiquement exprimé dans l’ordonnance royale de Villers-Cotterêts de 1539, est une langue destinée à la communication des autorités politiques et administratives avec les citoyens et administrés. La langue officielle doit être claire et compréhensible par tous. En aucune façon, elle n’est destinée à exprimer une allégeance vis-à-vis d’une quelconque puissance étrangère. Loin de la malédiction implicite du plurilinguisme que l’interprétation dominante tire du mythe de Babel, le Coran, dans un verset peu connu dit ceci : « Nous vous avons divisés en langues et en nations pour que vous appreniez les uns des autres »18.

Recentrement sur le langage

Comme les exemples historiques que nous avons évoqués, de manière malheureusement lacunaire, l’ont largement prouvé, la diversité linguistique n’est pas une plaie mais est intimement liée au progrès humain. Contrairement au carcan que nous impose la culture managériale, elle est une richesse à exploiter. La convention culturelle européenne de 1954 disait dans son article 2 :

Chaque Partie contractante, dans la mesure du possible :

a - encouragera chez ses nationaux l'étude des langues, de l'histoire et de la civilisation des autres Parties contractantes, et offrira à ces dernières sur son territoire des facilités en vue de développer semblables études ; et

b - s'efforcera de développer l'étude de sa langue ou de ses langues, de son histoire et de sa civilisation sur le territoire des autres Parties contractantes et d'offrir aux nationaux de ces dernières la possibilité de poursuivre semblables études sur son territoire.

Il n’est pas sûr que les auteurs de cette convention aient été réellement convaincus de leurs préconisations, dont la finalité était plus la paix entre les nations qu’une renaissance par la diversité des langues. Sans doute ne s’étaient-ils pas réellement affranchis de leur préjugé monolingue ni n’avaient réellement senti toute la richesse et le potentiel de créativité qui repose dans la diversité linguistique.

Ce schéma, qui n’a pas été appliqué depuis 70 ans, n’a pas évolué dans ses fondements. Le rapport final de la conférence sur l’avenir de l’Europe ne manifeste pas d’autres ambitions que la reconduction du même.

On doit se poser des questions.

Peut-être faudrait-il envisager que les actes des autorités européennes concernant le domaine des langues cessent d’être toujours en opposition avec les intentions affichées ? Cela suppose une révision fondamentale de la politique de communication des autorités européennes, notamment de la Commission européenne et des politiques éducatives plus actives de la part des gouvernements.

Peut-être faudrait-il aussi changer en profondeur la place du langage dans l’enseignement ? Michel Foucault dans Les Mots et les Choses a eu une illumination19. Après avoir constaté la disparition du fait de langue en tant que phénomène conscient dans la société moderne, pour « retrouver dans un espace unique le grand jeu du langage », il imagine que le recentrage sur le langage serait « un bond décisif vers une forme toute nouvelle de pensée ». C’est ce que font Heinz Wismann dans Penser entre les langues20 ou Souleymane Bachir Diagne dans De langue à langue21. Car le plurilinguisme, c’est plus que parler plusieurs langues, c’est aussi penser autrement. Ce que notre âme d’adulte a du mal à comprendre, un enfant en est capable. L’élève de primaire qui à la question d’une enquête de l’Académie « Quelle est ta langue maternelle ? » répond « ma langue maternelle, c’est le français et l’arabe » a tout compris. Il n’y a rien à ajouter.

1 Discours de métaphysique, Monadologie, Gallimard, Folio, 2004, p. 234 et (n° 57) et p. 373 et s.

2 Fragments posthumes, 7 [60], in Nietzsche, Œuvres philosophiques complètes, op. cit., t. XII, p. 304-305

3 Cité par Tzvetan Todorov dans La littérature en péril, Flammarion, 2007, p. 78

4 Sur le caractère national des langues et autres écrits sur le langage, Ed. Du Seuil, Points, p. 131, mais aussi p. 69, 75, 81.

5 La science nouvelle, Giambattista Vico, traduit et présenté par Alain Pons, Fayard, 2001, § 445, p. 200.

6 Paraphrase d’Akira Yamamoto, des propos tenus par un vieil homme de la tribu Navajo, PBS TV, Millennium Series : Tribal Wisdom and the Modern World, émission animée par D. Maybury‐Lewis et diffusée le 24 mai 1992.

7 Largement analysé par Lev Vygotski dans Pensée & Langage, La dispute, 1997.

8 Phénoménologie de la perception, Maurice Merleau-Ponty, Gallimard, 1945, p. 88.

9 Vive l’incommunication, La victoire de l’Europe, Ed. François Bourdin, 2020

10 L’évolution de la connaissance, repenser la science pour l’Anthropocène, Jürgen Renn, Les Belles Lettres, 2022, notamment chapitre XI « La mondialisation de la connaissance dans l’histoire ».

11 Histoire mondiale de la philosophie, Vincent Citot, 2022, p. 27-35

12 Ibid. p. 233

13 Comment philosopher en Islam ?, Souleymane Bachir Diagne, Éditions Jimsaan, 2014

14 L’universalisme européen, De la colonisation au droit d’ingérence, Immanuel Wallerstein, Éditions Demopolis, 2006

15 Selon le Dictionnaire historique de la langue française, le mot « catégorie » est emprunté au bas latin categoria, lui-même pris au grec katêgoria « accusation » et, chez Aristote, « qualité attribuée à un objet attribut ». Ce mot est dérivé de katêgorein qui signifie à la fois « parler contre, accuser, blâmer » et « énoncer, signifier, affirmer » dans la logique aristotélicienne.

16Regards sur le monde actuel et autres essais, Paul Valéry, Gallimard, 1945, p. 28

17 Petit rappel opportun effectué par Pierre-Henri Tavoillot dans le Figaro du 3 janvier 2022.

18 Cité par François Rastier dans Apprendre pour transmettre, PUF, 2013, p. 146, Sourate Les Appartements (Al-Hujurât, verset 13). Rastier précise que d’après les arabisants qu’il a pu consulter, cette traduction demeure légitime, sinon licite.

19 Les mots et les choses, Michel Foucault, Gallimard, 1966, p. 318

20 Penser entre les langues, Heinz Wismann, Albin Michel, 2012

21 De langue à langue, Souleymane Bachir Diagne, Albin Michel, 2022.

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Commentaire (1)

Merci de cette belle synthèse, qui valorise et discute en même temps les valeurs européennes. Surtout, j'aime votre défense du plurilinguisme, qui seul nous rend capables de douter, car on ne peut être sûr de rien en deux langues à la fois, et moins encore en trois ou davantage.

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