Un Homme qui nomme
Un Homme qui nomme

La photo et édition par moi.
Ce poème a d’abord été écrit en russe, au mois d’août, puis traduit en français.
Un Homme qui nomme.
tant de jours usés aux visages,
aux rumeurs de salles,
tant de temps,
cette veine longue ouverte
aux dalles des cités.
j'ai inhalé l'air rendu par
tant de poumons échangés,
j'ai appris la géométrie des sourires,
l'architecture fragile des promesses.
si toute cette durée,
cette matière dense de ma vie,
avait trouvé racine sous la canopée,
loin du bruit des hommes,
je serais aujourd'hui
un homme qui nomme.
je saurais le chêne,
sa parole noueuse et lente.
je saurais le tremble,
ce frisson argenté au corps du vent.
je saurais le hêtre, le pin, l'if solitaire,
chaque nom,
un grain de terre sédentaire sous ma langue,
chaque écorce
une page que mes doigts pourraient lire
dans le noir.
— dato
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