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Publié le 11 sept. 2020 Mis à jour le 11 sept. 2020 Culture
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Il n’y a pas d’utilité à la vie, donc on doit la créer.

la vie est une dynamique; l’existence une énergie. L’énergie, on peut la voir mystique ou quantique, c’est la même chose. Une puissante création qui rayonne et fait vibrer les corps, les atomes et les émotions. Le Big Bang comme la naissance sont l’explosion énergétique que l’on appelle la vie.

Et cette vie, c’est le bouillonnement des cellules, le façonnement de l’individu et son incroyable intégrité jusqu’à la mort. Songez qu’un cancer est une cassure faite à l’intégrité de la cellule qui la rend hyper-énergétique au point d’être potentiellement immortelle.

La vie, c’est aussi le processus dynamique qui façonne la personnalité, les expériences fondatrices, les traumas et les joies. Cette énergie psychique est volatile, presque gazeuse. elle peut complètement quitter le corps, laisser l’homme vide de sens et de goût; ou elle peut s’accumuler au travers des agressions extérieures, s’auto-entretenir en vase clos, le circuit fermé des pulsions et des obsessions.

Les énergies du monde n’ont pas d’utilité, elles sont les conséquences d’une explosion primaire puis de toutes les suivantes. La vie animale est une expression parmi d’autres de la nécessité pour l’énergie de s’écouler, de se recycler à travers un processus organisé poursuivant sa propre finalité. Donc si chaque composant d’une chaîne de la vie a son utilité pour l’autre, elle n’en a en fait aucune autre que d’assurer l’éternité du cycle. Ce qui est fascinant : toute cette énergie n’est pas une simple soupe de particules, c’est un fluide structuré, du quark jusqu’aux galaxies, du temps de Planck jusqu’à maintenant. une suite de créations et de destructions, de naissances et de morts qui se perpétuent sans fin.

L’homme dans cette structure a découvert la conscience. Elle a émergé de la tribu, du confort, de la structure sociale qui fait que nous sommes Hommes modernes. Le sens de soi et des autres est le premier garde fou contre le sentiment d’inutilité. L’amour des siens est le puissant aimant de la raison qui vit, donc qui est.

Il faut créer sa vie, sa raison d’être, au risque de voir s’insinuer le noir appel du néant. Pour celui qui ne réfléchit pas, la structure moderne offre soit une aliénation, soit une exclusion. La liberté se gagne par la création acquise ou innée de son destin.

La vie n’a pas d’utilité, la mort détruit la création pour la lui redonner.

A l’échelle individuelle, l’être vivant est utile à lui-même et à son groupe. L’enfant est indispensable au parent. Il est le premier pourvoyeur de but. la perpétuation des gènes est ancré chez tous les animaux. seul l’Homme a une psyché tellement développée qu’il est capable de résister à cette obligation du cycle perpétuel. Il est libre. Et sa liberté vient étrangement d’une cage psychique. Un crâne hypertrophié, une conscience qui en émerge, au point d’être l’individu libre capable d’égocentrisme; contre l’ordre des choses, l’humain a capacité à décider, de vivre, de mourir, de perpétuer sa lignée ou de la supprimer entièrement dans un acte de mort que seul son immense égoïsme rend possible. Il est libre d’aller contre sa nature animale ou de la laisser s’exprimer. Mais ceci a un prix. La conscience.

De la conscience découle ce libre-arbitre qui rend l’homme tout puissant et peut lui faire toucher du doigt son inutilité; mais l’une des étapes de la conscience est celle de la mort, de la réalité de ce cycle perpétuel et universel. Et comme une revanche du créateur, l’inutilité confine à l’enfermement. Il faut un but, une raison.

Au-delà de son être, le groupe a engendré l’utilité de chacun dans la famille, la tribu, le village, la société et maintenant dans la métropole globale. mais la structure que le meta-homme a créé, cette entité supra individuelle dont la vie est notre Histoire, est notre prison. La matrice qui nourrit l’humanité dans l’aveuglement que nous somme libres. Sachant que nous sommes acteurs de cette illusion, nous reproduisons perpétuellement le schéma universel pour que l’énergie s’écoule. Nous emprisonnons nos enfants dans des schémas caricaturaux modernes, fondés sur un confort qu’ils risquent de ne pas connaître jusqu’au bout.

La liberté est illusoire dans notre système moderne. L’argent ne rend pas libre, même l’argent sale a besoin de la structure pour exister. Ne pas en avoir exclut de la structure car plus rien ne transite en dehors de son ventre mou. Elle a tellement d’inertie qu’elle nous amène droit à notre perte. Elle connaît son utilité, celle qui amènera l’humanité aux termes du grand recyclage.

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