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LE PROCES D'INTENTION

LE PROCES D'INTENTION

Publié le 1 juil. 2021 Mis à jour le 1 juil. 2021
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LE PROCES D'INTENTION

Le procureur Universel vient d’ouvrir une instruction à l’encontre de l’Homme confiné sur une petite planète qu’il appelle Terre et que nous nommons Gaïa. Celle-ci a été confiée au juge d'instruction, Monsieur le Président Balavoine, qui a instruit l'affaire jusqu'à son terme afin de savoir si les charges sont suffisantes contre ce « Terrien » en détresse. L'affaire a été portée devant le tribunal de grande instance de la moralité et l'Homme a été écarté des débats et obligé de rester à résidence sur sa planète.

L’acte d’accusation, le réquisitoire et la plaidoirie de la défense qui suivent, s’inscrivent dans un procès intenté à cet Homme pour statuer sur le caractère inoffensif… ou pervers, des actes commis depuis des millénaires sur cette planète et qui ont tendance à accroitre depuis quelques révolutions sidérales.

Le président invite les jurés consulaires à prêter serment :

"Vous jurez et promettez d'examiner avec l'attention la plus scrupuleuse les charges qui seront portées contre l’Homme, de ne trahir ni les intérêts de l'accusé, ni ceux des membres de cette moralité qui l'accuse. De ne communiquer avec personne, de n'écouter ni les opinions ou les idées reçues, ni la crainte ou l'affection; de vous décider d'après les charges et les moyens de défense, suivant votre conscience et votre intime conviction, avec l'impartialité et la fermeté qui conviennent à un Être probe et libre".

Le procureur en vertu des pouvoirs qui lui sont conférés fait lecture de l’acte d’accusation :

Est accusé, l’homme, qui depuis de nombreux cycles, a exposé son habitat et son écosystème à de multiple dangers, d’infractions graves à la bonne moralité, de violation des lois de bienséance, de pollutions irréversibles, de manipulations aggravées suivies d’attentats contre son propre groupe, d’agressions médiatiques entraînant une véritable psychose au sein de ceci, ainsi que de terrorisme pandémique asservissant et détruisant le vivant.

L'accusée, est individuellement, mais aussi collectivement et bien sûr pénalement responsable des crimes sanctionnés et énumérés dans le présent acte d’accusation, crimes qu’il a commis. Par le terme « commettre », le Procureur n’entend pas suggérer dans le présent acte d’accusation que l'accusée ait perpétré physiquement tous les crimes qui lui est imputés, mais de les avoir déclinés au fur et à mesure de ses générations, dans sa procréation.

Le réquisitoire :

Tous les jours durant, derrières nos espaces éthérés, se perpétue une dépravation sociale coercitive qui constitue, pour la moralité, un précédent aux effets particulièrement négatifs et dévastateurs pour le bien-être et l'équilibre universel. Voici les raisons des chefs d’accusation prononcés.

Notons tout d’abord l’aspect pervers des actions de l’Homme englué, qu’il est, dans un non-respect de la moralité et sa tendance à la dépravation, voire la dégradation. L’immonde définition de sa pollution mentale, nauséabonde déstabilise nos Etats consulaires confrontés aux agressions quotidiennes sur cette matrice qui l’a fait « n’Etre ». Notons aussi le désagrément que ceux-ci peuvent avoir dans leurs saines recherches d'harmonie à la portée des jeunes états, parasités par des actes innommables et rebattus en soi… Car l’Homme, Mesdames, Messieurs les jurés, n’a aucune sensibilité, aucun respect de lui-même et par conséquent des autres. Il ne reconnait pas ses frères d’âme leurs reprochant les différences et les cultures … C’est pour cela qu’il faut que soit définie sur cette terre une véritable réponse à cette agression en dénonçant ses agissements, ses violences morales, verbales et visuelles. Je précise que la peine encourue est un isolement à perpétuité, dans une non sauvegarde de l’individu pour cet agresseur élaborant ses sévices sur des axes physiques, psychologiques et spirituels.

C’est pour toutes ces raisons que l’Homme est coupable.

  • La parole est à la plaidoirie de la défense, Maitre Colucci c’est à vous !

La charge du procureur, si elle est exacte sur certains points, me paraît être excessivement malsaine sur d’autres points tous aussi importants.

C’est entièrement vrai, l’Homme que nous accusons, provoque par ses exactions abusives, des désagréments vis à vis de certains collectifs de son groupe. Mais ne faisons pas, de cette observation, une globalité comportementale car il existe dans cette multi communautés de gros foyers d’individus recherchant des contacts fraternels, sans hostilité aucune, et avec qui nous communiquons. Des Etres, à l’intérieur du cercle de cet Homme en accusation, sont empreints de liberté, d’égalité et de fraternité, mais aussi d’harmonie et ce malgré les cultures et les différences qu’ils peuvent rencontrer sur cette minuscule planète.

C’est ainsi, Monsieur le Président et vous êtes bien placés pour le savoir : L’Homme se pose des questions :

"Pourquoi je vis, pourquoi, je meurs?

Pourquoi je cris, pourquoi je pleure?

Je crois capter des ondes

Venues d'un autre monde

J'suis mal dans ma peau

J'voudrais mieux voir le monde à l'envers"

L’ange Grégory l’a d’ailleurs clamé haut et fort lors de son passage sur cette terre.

Voilà, Mesdames et Messieurs les jurés, qui est cet Homme…

Il est effectivement inadmissible que la quiétude de la terre soit mise à mal à cause d’une minorité qui épris de pouvoir ou de créatures privés de sens civiques et moraux. Mais ce genre de comportement est-il galvanisé par justement cet anonymat, cet isolement, et la perte de sa mémoire originelle ? Si tel est le cas, cet Humain, oui je me permets de le nommer auprès de cette cours, ne doit pas être porté seul en accusation car au sein de nos communautés il se dégage aussi de l’animosité, de la suspicion et un manque de discernement.

car derrière les ont dits, les préjugés se cache un courant encore plus vil, encore plus immonde que l’Homme lui-même, c’est ce pouvoir et cette connaissance que nous lui avons mis entre ses mains, sans qu’il puisse maitriser les enseignements inscrits dans sa mémoire défaillante.

Il essaye, il expérimente, il recherche, d’une mauvaise façon certes, mais il fait l’effort de s’émanciper, se prenant certaines fois pour un apprenti sorcier, voire Dieu, je vous l’accorde, mais La Source s’en accommode.

Que dire de ces consulaires moralistes, qui sous prétexte d’être Eux, dénigrent l'Homme en le mettant au Pilori, sans mot dire, le laissant sur le parvis des accusés, amnésique de sa condition…

  • Objection votre Honneur…

…J’accepte l’objection de bon aloi et que la partie adverse se rassure, je ne fais aucun procès d’intention aux consulaires jugeant les fait, il y a suffisamment de monde sur le banc des accusés.

  • Objection rejeté, continuez Maître Colucci !
  • Je remercie Monsieur le président de réfuter l’objection et retourne de ce fait à ma plaidoirie

Le manque de courtoisie chez l’Homme au sein de son groupe est flagrant, le manque de respect est certain, mais tout ceci est le propre reflet de cette intrication terrible qui mélange dans l’indifférence une incompréhension des schémas d’évolution. Des égrégores, émanant d'un état mère hostile à la lumière, déversent dans cet espace terrestre des immondices et de la putréfaction à l'échelle planétaire, ici même où est instruit ce procès.

Faut-il punir l’Homme, alors que nous savons parfaitement que le mal se trouve au sein de la sélection des âmes, vers lesquels nous trouvons des casseurs de climat, des pollueurs gazéifiés, des destructeurs d’atmosphère, des sérials polymérisés, des killers économiques ou des délateurs xénophobiques. Faut-il porter accusation sur l’Homme dans sa généralité, pour assouvir notre lâcheté et exprimer nos émotions refoulées en le condamnant à l’isolement à perpétuité ? Non, je ne crois pas !

Mesdames, messieurs les jurés, vous avez là, devant cet écran, l'accusée qui n’a fait qu’une seule erreur, celle de croire qu'il était libre de diriger le monde, d’obtenir le pouvoir et la connaissance que nous lui avons apporté alors qu’il est encore immature. Que l’homme soit destitué, c'est certain, pour donner à la Femme le soin de porter à la terre son intuitive création, serait une condamnation équitable puisque notre règne universel est matriarcal.

Mais sans chercher au-delà de notre observation et pour seule et unique réponse il a été systématiquement mis au banc des accusés, éconduits maladroitement par quelques membres Consulaires qui nous ont nommé pour instruire ce procès. Non ! Cet homme n'est pas coupable, l’unique grief qu’il a, est celui d’être seul face au regard insolent de nos communautés et de nos populations.

Mesdames, Messieurs les jurés, pouvons-nous, ne serait-ce qu’un moment, essayer de comprendre l’autre avant de le juger ?

Et si nous rencontrons sur le sol de cette terre des actes qui choquent notre sensibilité voire notre moralité, c'est que nous n'avons pas, dans un passé récent, apporté à l'homme les limites de son expression.

Pour cet Humain, je plaide non coupable, le dégageant de tous les chefs d’accusation.

C’est au jury du procès de cet Homme que nous laissons le soin de délibérer en attendant votre verdict…

Le tribunal lève la séance…

Serge Leterrier Auteur

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