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Publié le 18 nov. 2024 Mis à jour le 18 nov. 2024 Gastronomie
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Vu !

Et puis je l’ai vu.


Et puis il m’a vu.


Il était là, pour la deuxième fois en face de moi, avec son chapeau, avec son sourire.


— Bonjour,

— Bonjour.



Il n’est pas mon genre. 


Il ne l’était déjà pas la première fois.


Ça ne sert à rien de dire ça. Ça ne veut rien dire au fond. Mais disons qu’il ne ressemble aucunement à tous ses prédécesseurs.


Est-ce que ses prédécesseurs se ressemblaient d’ailleurs ? 


Est-ce que ceux qui ont fait s’emballer mon cœur, mouiller mes yeux et le reste se ressemblaient ?


Si je m’amuse à inventer une histoire autour de ça, je dirais qu’il y a eu deux catégories :


— Les mecs galères ( pour moi s'entend ) : souvent pris, proches physiquement mais distants émotionnellement. Sexuels, sensuels, sauvages, relous, inattrapables mais qui me donnaient juste assez pour que je reviennes me brûler les doigts, la langue, la peau. Celui des papillons dans le ventre. Celui qui, avec un regard, t’a déjà mise à genoux au sens propre, comme au figuré ! Celui que tu devais fuir, mais qui s’est retrouvé sur ton passage jusqu’à ce que tu craques en croyant à un putain de signe du destin. Celui qui te fait courir, pleurer, rire, jouir mais toujours trop ! Tu effaces son numéro de ton téléphone pour ne plus être tentée. Tu l'effaces de partout et puis tu le remets cinq minutes après tellement c’est pire le vide de son vide. Il n’a rien à te donner, tu le sais, mais tu quêtes la moindre miette tombée juste à côté de toi par inadvertance en te persuadant que si, si, il tient à toi c'est la preuve ! 


— Et les autres, les gentils… ceux pour qui c’était moi la relou ! Ceux que je pouvais présenter à ma mère et aux amis mais avec qui il n’y avait pas la flamme, ni du sexe, ni de rien. Celui avec qui tu te dis : « Ça se tente ! Ça me changera un mec bien, gentil et célibataire » ! Ah bah ça, pour te changer ça te change hein ! Quand il faut passer à l’acte, tu as l’impression de coucher avec ton frère ! Et moi, j’ai pas de frère, mais c’est quand même bien chelou ! C’est le bon pote quoi ! Enfin, si tu arrives à le garder quand tu lui expliques que ça ne va pas le faire. Surtout si il vient de te dire « je t’aime » après, même pas, deux petits missionnaires plus ou moins convenus… 


Voilà ça ressemblerait à ça si je voulais en raconter quelque chose.


Et puis, là, il y a lui...


Il ne rentre dans aucune case. Il n’est pas beau. Il n’est pas moche non plus. Il n’est pas bien gaulé. Il est grand. Il n’a plus trop de cheveux ( trop de testostérones… Good point ! ). 


Il est gentil. Il sourit. Il parle bien. Il ne me drague pas. Il m’a fait danser. Il se rappelle de moi. Il connaît mon prénom. 


Il n’a pas l’air dangereux. Il n’est pas provocateur.


Il est intelligent, l'intelligence du cœur et du reste. 


Ce n’est pas encore un bon pote. 


Il faudrait donc éviter que ça le devienne si je veux tenter de mélanger mes émotions et mes sécrétions aux siennes.


J’y pense. J’y pense pas mal même.


Je n’avais pas tellement envie de penser de nouveau à un mec. 


J’ai envie d’une histoire, d’un truc propre mais vivant, qui sent bon la savonnette et la sueur aussi même si ça à l’air incompatible.


Un mec.


Un homme. 


Un mâle pas dominant.


Un mâle pour un bien.


Un avec qui je pourrais manger, dormir, faire du bon sexe sans que ça prenne toute la place ! 


Un mec et moi, chacun de sa place, bien ensemble, mais pas mal séparés ! 


Tranquille le chat !


Tranquille Mimile !


Pas un drame passionnel !


Pas du sexe qui rend marteau ! 


Pas des messages toute la journée puis le silence !


Pas sa femme !


Pas non plus une vieille histoire pourrie d’ex qui l’a fait souffrir et il ne veut plus s’attacher !


Tu vois ??? 


Est-ce que tu vois ???


Il arrive à la maison… On se dévore tout de suite parce qu’on s’en fiche complètement de faire les choses dans l’ordre !


Après s’être reniflés, léchés, câlinés, embrassés, pénétrés, on s’attablerait devant un bon verre de blanc. 


Je mettrais un vynile qui craque. Nous pourrions danser un slow, désuet à souhaits. Je sentirais dans son cou les restes de nos odeurs. Nous nous embrasserions avec la langue comme des gamins de 15 ans à un surboum d’après midi où on a fermé les volets pour qu’il fasse faussement noir…


Il y aurait un feu de cheminée et une côte de bœuf ( un classique ) à faire cuire dedans, ou un plat de nouilles avec une seule fourchette en mode " La belle et le clochard" !



On en mangerait plein, en s’en mettant partout, comme pour l’amour, qu’on referait après ! Et le lendemain matin aussi parce que bien sûr, nous dormirions ensemble !


Et puis ma brosse commencerait à traîner avec la sienne et deviendraient des bonnes amies…


Bref… On s’est vu… 



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Commentaires (4)

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Luce il y a 2 jours

Deux états… deux ambiances ! Un nouveau texte et un ancien 😉

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Bernard Ducosson il y a 2 jours

Ton état du moment, je vois...

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Luce il y a 2 jours

Merciiii !!!! 😘😘😘😘

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Stéphane Hoegel il y a 2 jours

C'est intelligent, c'est drôle, c'est inattendu. Et ça fait passer des émotions, fort.
Bref, c'est un texte de Luce.

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