Chapitre 32 - Le secret de la mine
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Chapitre 32 - Le secret de la mine
Après s’être intéressé aux plantes et à la médecine naturelle, Phlippus entreprend de parfaire sa formation d’alchimiste en approfondissant ces connaissances sur les minéraux. Il décide ainsi de se rendre en Hongrie, territoire connu pour ses mines de cuivre, d’argent et de fer.
Il explore les mines de cuivre, d’argent et de fer, qui sont réputées dans le monde entier pour leur richesse et leur abondance. Il passe de longues heures à discuter avec les mineurs et leurs familles. Dans un petit village niché à flanc de montagne du nom de Zalog, Phlippus rencontre l’épouse d’un mineur, une femme robuste et sage, nommée Magda. Elle l’invite dans sa modeste maison pour partager une tasse de thé. Elle commence par lui parler de son quotidien, marqué par le dur labeur en montagne et la rudesse du climat. Puis, elle aborde le sujet des remèdes.
— Dans ces montagnes, dit-elle, nous n’avons pas toujours accès à un médecin. Nous devons donc compter sur ce que la nature et la terre nous offrent.
Elle exhibe un bracelet à son poignet, sur lequel est fixée une fine plaque de métal.
— Prenez le cuivre, continue-t-elle. Nous l’utilisons pour soulager les douleurs articulaires et les raideurs.
Phlippus, intrigué, note dans un carnet cette nouvelle information. Magda lui tend un cerclet.
— Tenez, prenez-le, mon mari l’avait fait pour notre fils, mais il est mort à la mine. Cela me soulagerait de ne plus le voir.
Phlippus le glisse à son poignet et remercie l’hôtesse pour son accueil. Alors qu’il s’apprête à quitter le village, un vieil homme l’interpelle.
— Vous êtes alchimiste ? lui demande-t-il.
— Oui, j’étudie l’alchimie et la médecine.
— Donc, suivez-moi, je vais vous montrer quelque chose.
Piqué par la curiosité, il accompagne le vieillard.
— Dans ma jeunesse, je me suis intéressé au pouvoir des pierres. Je suis allemand, mais j’ai passé ma vie ici pour tenter de percer un mystère. La mort me guette, je suis donc heureux de trouver quelqu’un qui pourra, je l’espère, comprendre ma découverte. Caché par des pierres, il montre une entrée qui s’enfonce dans le sol. Ils marchent presque une heure, délaissant des galeries pour s’avancer de plus en plus profondément.
— Où allons-nous ?
Phlippus est inquiet. Les flambeaux sur les parois se font désormais rares.
— Nous arrivons, annonce alors son guide.
Effectivement, ils pénètrent dans une immense salle. Sur le sol et les murs, des pierres émettent une pâle lueur.
— Quel est ce lieu ? demande Phlippus s’approchant des cristaux.
— Une légende locale parle d’une grotte qui, il y a des siècles, a été habitée par un dragon. Des villageois ont découvert l’entrée il y a une dizaine d’années et se sont aventurés à l’intérieur, mais aucun n’est revenu. On attribuait alors cette disparition au monstre qui les a dévorés. Depuis, personne n’ose plus y venir.
— Vous pensez qu’il y a un rapport entre la légende et ces pierres ?
— J’en suis persuadé. Il y a de nombreuses histoires qui associent les dragons et des cristaux magiques…
— Quels pouvoirs auraient-ils ?
— C’est bien là l’héritage que je vous laisse. Elles ont un lien avec les pensées, avec la communication. Une fois, j’ai approché une de ces pierres de mes oreilles et j’ai entendu une voix dans ma tête.
— Ceci n’est pas pour toi, pas maintenant, disait-elle.
— Étrange !
— Effectivement !
Phlippus prend quelques cristaux sur le sol, les examine et les range dans les poches de sa veste. Après avoir pris un peu de repos dans la demeure familiale, il quitte la faculté italienne pour celle de Bâle, où son père a de nombreuses connaissances. Il réussit à lui trouver un laboratoire dans lequel il peut pratiquer ses expérimentations à l’abri des curieux. Durant plusieurs semaines, il analyse les cristaux, effectue des mélanges avec différents liquides et essences de plantes. Jouant lui-même au cobaye, il découvre peu à peu un développement de ses sens. Au début, il prend de nombreuses notes, mais un soir, il prend une grave décision : il jette tous les feuillets dans le feu. Il a conscience qu’il n’est plus le même. Son père, ses proches le trouvent plus étrange que jamais et ne cessent de l’interroger sur son voyage en Hongrie. Son expédition restera à jamais un mystère.