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En suspens - Un choix nécessaire à notre survie…

En suspens - Un choix nécessaire à notre survie…

Publié le 2 sept. 2024 Mis à jour le 2 sept. 2024 Famille
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En suspens - Un choix nécessaire à notre survie…

Depuis près de neuf mois, mes choix sont orientés et décidés par le monde médical. J’ai perdu toute confiance en moi, toute confiance en mes propres choix, même si je lutte tous les jours pour proposer la meilleure version de moi-même en tant que maman à mes jumeaux. Je sens que chaque jour, je perds pied.

A cette période, j’arrive à un point de non-retour. Je ne peux plus continuer à ce rythme sans me rendre malade. Plus je nettoie, plus il faut nettoyer ; plus je vérifie le poids et la température des bébés, plus il faut vérifier ; plus je demande aux gens de ne pas venir nous voir pour éviter les transmissions de maladies, plus on s’isole ; plus je mets en place des jeux d’éveil et de développement, plus il faut s’éveiller et se développer.  Mes enfants ne méritent pas cela, une mère qui pète un plomb et qui impose une vie monacale et militaire pour ne pas déroger aux recommandations des médecins.

Je décide donc d’agir, en m’efforçant de ne pas anticiper toutes les conséquences néfastes que cela engendrerait pour Cyrielle et Robin. Je veux voir le verre à moitié plein.

Je décide donc de retravailler à mi-temps et de ne pas prendre ce fameux congé parental de trois ans. C’est pourtant ce que les médecins de la néonatologie m’ont conseillé, car les modes de garde collectifs sont à proscrire pour les très grands prématurés. Mais au fond de moi, je sens que me séparer deux jours par semaine de mes enfants, c’est ce qu’il me faut.

C’est ma tante qui viendra garder Cyrielle et Robin à la maison lorsque je serai au travail. Et puisque c’est maman qui garde Yanis depuis que ma sœur a repris le travail, tout le monde se retrouvera chez moi. C’est un très bon compromis : Cyrielle et Robin garderont leurs habitudes, tout en profitant de leur cousin, de leur mamie et de leur grand-tante. Cette solution revêt beaucoup d’avantages et me rassure.

Je reprends donc le travail dès la rentrée de septembre 2008. Et malgré une angoisse de tous les instants les premiers jours où je quitte mes enfants, je me sens réellement mieux. J’avais l’impression de suffoquer, d’avoir la tête complètement pleine de brouillard et remplie de doutes. Dans mon travail, j’ai mes repères, j’ai ma façon de faire : c’est rassurant. Et c’est un contrepoids nécessaire face à l’incertitude des derniers mois.

Cyrielle et Robin eux aussi s’épanouissent sans moi, et c’est tant mieux. Ils profitent de leur cousin, ils voient d’autres têtes que celle de leur mère, ils se sociabilisent sans moi et ils progressent sans moi : ça me soulage même si ça a pris du temps pour que je l’accepte.

J’arrive aussi à lâcher un peu de lest au niveau du ménage et des obligations, pour profiter de moments privilégiés avec mes jumeaux : des balades, des histoires, des écoutes musicales. On sort plus, on honore les invitations, on invite aussi. On arrive à trouver un rythme de croisière qui convient à toute la famille. C’est aussi à ce moment qu’on décide de ne plus dormir dans la chambre de Cyrielle et Robin, et donc de retrouver un peu d’intimité. C’était nécessaire d’agir de ce côté-là également car nous avions mis notre relation de couple entre parenthèse depuis trop longtemps.

Les mois ont passé, puis les deux premières années des jumeaux aussi. Un bilan était fait chaque année pour voir leur développement. Et malgré quelques petites déconvenues, Cyrielle et Robin s’en sortaient extrêmement bien !

Tous les deux ont eux quelques soucis de vue, mais rien de dramatique puisqu’ils voient avec des lunettes. On a réglé tous les soucis de strabisme grâce aux caches que les jumeaux ont dû supporter pendant plusieurs années. Ils ont fait deux épisodes de bronchiolite avec une hospitalisation de 6 jours à chaque fois. Après plusieurs passages chez différents ORL, on a découvert chez Cyrielle une surdité moyenne. Mais elle entend grâce à des appareils auditifs. Ils sont tous les deux entrés à l’école à 2 ans et 8 mois, ce qui nous donne 2 ans et 4 mois et demi en âge corrigé : un véritable petit exploit car les deux marchaient et étaient propres la journée ! Ils ont même réussi à éviter le bilan de leurs 8 ans à la maternité, tellement les résultats du bilan des 5 ans étaient tout ce qu’il y a de plus normal. Un vrai soulagement.

 

 

 

 

 

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Commentaires (2)

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Annaële Bozzolo il y a 2 mois

merci Jackie pour vos messages!
au final on s en sort bien oui!!👍

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Jackie H il y a 2 mois

Et voilà les bienfaits d'une salutaire rébellion (bon, je m'avance ici de façon peut-être un peu téméraire...) 🙂

En tout cas au bout du compte vos jumeaux s'en sont très bien sortis, donc il faut croire qu'en tant que mère vous n'étiez pas si mauvaise que vous semblez l'avoir longtemps cru 😉

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