Chapitre 18 : Jeux de masques
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Chapitre 18 : Jeux de masques
Chapitre 18 : Jeux de masques.
Marbella était retournée dans sa chambre après le petit-déjeuner, cherchant à rassembler ses pensées. La pièce était comme elle l’avait laissée…
Elle ouvrit son carnet et relut le mot de Yoann :
A très vite. Merci pour cette nuit.
Elle la glissa dans un tiroir, puis s’assit pour réfléchir. Malgré elle, ses pensées dérivèrent vers Yoann. Cette nuit avait été un moment d’abandon, une perte de contrôle qui la troublait encore. Elle ne pouvait pas se permettre d’avoir une faiblesse dans ce jeu où elle tenait tous les fils.
Elle se leva, se regarda dans le miroir. Marbella choisit une combinaison rose élégante, légère mais ajustée, qui laissait entrevoir juste assez de féminité sans perdre de sa prestance.
« Il doit comprendre que je suis celle qui contrôle ici, » murmura-t-elle en s’appliquant du rouge à lèvres discret.
Lorsqu’elle entra dans le salon, Yoann la vit immédiatement. Habillé de façon décontractée mais soignée, il avait un carnet à la main et feignait d’écrire pour cacher son trouble. Son regard ne pouvait s’empêcher de suivre Marbella, dont l’allure dans cette combinaison semblait à la fois élégante et irrésistible.
« Bonjour, » dit-elle en s’asseyant sur un fauteuil en face de lui.
Yoann releva la tête, un sourire en coin.
« Jolie couleur, » dit-il d’un ton amusé.
Marbella sourit, mais ses yeux restaient perçants.
« Merci. C’est une journée importante aujourd’hui, et je voulais marquer le coup. D’ailleurs, j’ai quelque chose pour toi. »
Yoann fronça légèrement les sourcils, intrigué.
Elle sortit lentement le chemisier qu’elle portait la veille.
« Il me semble que c’est à toi, » dit-elle en tendant le vêtement.
Yoann le prit, ses doigts effleurant les siens.
« Je ne pensais pas le récupérer si tôt, » dit-il, ses yeux cherchant une réaction sur le visage de Marbella.
Mais elle resta impassible, ne laissant rien transparaître.
« Tu es prévoyant, » dit-elle en désignant son carnet.
« Je note tout ce qui m’inspire, » répondit-il en souriant légèrement.
Marbella inclina légèrement la tête.
« Alors j’espère que cette journée te donnera matière à écrire. »
Marbella se leva et rassembla tout le groupe dans le salon.
« Avant que notre séjour ne touche à sa fin, j’ai une dernière activité à vous proposer, » annonça-t-elle.
Le groupe se tut, leurs regards curieux rivés sur elle.
« Il est temps pour vous de transformer tout ce que vous avez appris et ressenti ici en un manuscrit. Mais ce ne sera pas aussi simple. Vous devrez écrire quelque chose de personnel, d’authentique, et pour rendre cela encore plus intéressant… »
Elle marqua une pause, son regard balayant les participants, s’arrêtant un instant sur Yoann.
« Chaque manuscrit devra être échangé de manière anonyme. L’un de vous récupérera celui d’un autre pour y ajouter une note finale. »
Un murmure parcourut la pièce, certains trouvant l’idée brillante, d’autres un peu intimidante.
« Mais, » ajouta Marbella, son ton devenant légèrement plus grave, « le but n’est pas de juger. C’est de comprendre, d’apporter une perspective extérieure. »
Yoann croisa les bras, un sourire en coin.
« Et vous, Ivana ? Vous participerez aussi ? »
Marbella sourit doucement, mais ses yeux brillaient d’une lueur malicieuse.
« Peut-être que mon manuscrit est déjà en circulation. Qui sait ? »
Le silence qui suivit fut lourd de sous-entendus. Yoann se demanda un instant si elle parlait de sa nuit ou de quelque chose de plus profond.
Alors que tout le monde se dispersait pour réfléchir à leur texte, Marbella remonta dans sa chambre pour vérifier ses caméras. En entrant, elle sentit une légère brise froide. Elle s’arrêta net.
« J’ai pourtant fermé la fenêtre… » pensa-t-elle, une boule se formant dans sa gorge.
Elle alluma rapidement son ordinateur et vérifia les flux vidéos. Dans un coin sombre du jardin, elle aperçut une silhouette. Trench beige, écharpe à carreaux, bonnet.
« Lui… »
Marbella se leva précipitamment, son cœur battant la chamade. Elle éteignit l’ordinateur, enfila une veste noir et sortit.
De son côté, Yoann, qui était dans le couloir, la vit passer en trombe.
« Où est-ce qu’elle va comme ça ? » pensa-t-il, curieux.
Il hésita un instant, puis décida de la suivre à distance.
Dans le jardin, Marbella s’arrêta et chercha la silhouette. Yoann, dissimulé derrière un arbre, la vit s’approcher d’un coin du mur où la silhouette avait disparu.
« Pourquoi elle fait ça seule ? » murmura-t-il, partagé entre l’envie de l’aider et celle de rester en retrait pour observer.