Chapitre 17 : Désirs troublées et soupçons.
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Chapitre 17 : Désirs troublées et soupçons.
Chapitre 17 : Désirs troublées et soupçons.
Marbella ouvrit les yeux lentement, ses pensées encore engourdies par les souvenirs de la nuit passée. Les rayons du soleil traversaient délicatement les rideaux, illuminant sa chambre d’une lueur dorée. Elle resta un moment allongée, fixant le plafond, tandis que les fragments de la nuit déferlaient dans son esprit : le souffle de Yoann contre sa peau, la chaleur de ses bras, et cet instant où elle avait lâché prise.
Ses doigts glissèrent sur les draps froissés à ses côtés. La place était vide.
Elle se redressa, un frisson courant le long de son dos. Yoann était parti. Elle serra les mâchoires, partagée entre soulagement et frustration. Elle se leva et s’approcha du miroir.
« Rien n’a changé, » se dit-elle en ajustant ses cheveux et son chemisier.
Mais elle savait que quelque chose en elle avait changé. Pour la première fois depuis longtemps, elle avait perdu le contrôle.
Elle s’aspergea le visage d’eau froide dans la salle de bain attenante, espérant apaiser le tumulte en elle. En regagnant sa chambre, elle remarqua que tout semblait en ordre. Cependant, un détail attira son attention : le carnet où elle notait ses réflexions était légèrement déplacé.
« Yoann… » murmura-t-elle en fronçant les sourcils.
Puis elle découvrit le message qu’il lui avait laissé: « À très vite. Merci pour cette nuit. » elle le mit dans son carnet, comme pour y laisser une trace, un souvenir.
Dans sa chambre, Yoann regardait son reflet dans le miroir. Il se sentait étrangement confiant, mais aussi nerveux. La nuit qu’il venait de vivre avait été inattendue, mais il ne regrettait rien. Pourtant, les mots d’Amélisse tournaient encore dans son esprit.
« Méfie-toi de ceux qui cachent trop bien leur jeu. »
Il sortit finalement pour rejoindre les autres.
En descendant les escaliers, il entra dans le salon où certains participants s’étaient déjà installés pour le petit-déjeuner. L’odeur des viennoiseries chaudes et du café fraîchement préparé flottait dans l’air, tandis que le doux crépitement de la cheminée ajoutait une ambiance chaleureuse.
Aminata et Badou étaient installés sur un canapé, partageant un plaid. Leurs voix étaient basses, et Badou montrait à Aminata des photos sur son téléphone. Cyril était debout près de la fenêtre, une tasse de café à la main, perdu dans la contemplation de la nature. Amélisse, quant à elle, était assise à une table basse, un croissant dans une main et un regard pensif sur Yoann lorsqu’il entra.
Yoann chercha instinctivement Marbella du regard. Elle n’était pas encore arrivée. Il s’approcha de la table basse pour se servir une tasse de thé, mais le regard d’Amélisse le mettait mal à l’aise.
« Yoann, bien dormi ? » demanda-t-elle d’un ton neutre, mais son regard perçant semblait chercher des réponses qu’il n’était pas prêt à donner.
« Oui, merci, » répondit-il brièvement, évitant de croiser son regard.
Amélisse pencha légèrement la tête, comme si elle étudiait ses expressions.
En voyant Yoann si réservé, une vague de souvenirs l’envahit. Elle se rappela son père, affalé sur une chaise dans la cuisine familiale, les mains tremblantes en découvrant qu’il avait été escroqué par sa nouvelle compagne. Cette femme, au sourire charmeur et aux promesses enjôleuses, avait dilapidé les économies de toute une vie.
Amélisse se souvenait avoir dû aider son père à remonter la pente, l’encourageant à ne pas abandonner malgré les dettes et les humiliations.
« J’ai promis de ne jamais laisser quelqu’un que j’aime se faire avoir comme ça, » pensa-t-elle.
Elle regarda Yoann, ses doutes sur Marbella grandissant.
Cyril, qui venait de s’approcher, interrompit ses pensées.
« Ça va, Amélisse ? Tu as l’air préoccupée, » dit-il en s’asseyant en face d’elle.
Amélisse hésita, puis hocha la tête.
« Je repensais à cette femme qui a détruit la vie de mon père. Ça m’a appris à me méfier des gens trop… parfaits. »
Cyril fronça les sourcils.
« Tu parles de Marbella, là, n’est-ce pas ? »
Elle détourna le regard, jouant nerveusement avec le bord de sa tasse.
« Je ne dis pas qu’elle est comme ça. Mais parfois, j’ai l’impression qu’elle cache quelque chose. »
Cyril posa une main apaisante sur son bras.
« Écoute, je comprends que tu sois méfiante, surtout avec ce que tu as vécu. Mais peut-être que tu te fais des idées. Tout le monde a ses secrets, mais ça ne veut pas dire qu’ils sont mauvais. »
Amélisse soupira.
« Peut-être… mais je reste sur mes gardes. »
Non loin de là, Aminata riait doucement en regardant les photos que Badou lui montrait sur son téléphone.
« C’est elle, ta meilleure amie ? » demanda-t-elle en désignant une jeune femme souriante sur l’écran.
« Oui, c’est Bird. Elle est incroyable. C’est grâce à elle que j’ai eu le courage de suivre ma voie. »
Aminata, bien qu’impressionnée, ressentait une pointe de jalousie qu’elle peinait à cacher.
« Vous avez l’air très proches… » dit-elle avec un sourire forcé.
Badou posa une main rassurante sur la sienne.
« Bird est comme une sœur pour moi. Elle compte énormément, mais rien de plus. Toi, tu es différente. »
Ces mots touchèrent Aminata, mais elle restait méfiante.
« Différente, hein ? Tu as intérêt à le penser vraiment, » plaisanta-t-elle, mais son regard trahissait une sincérité qu’elle espérait qu’il comprendrait.
Finalement, Marbella fit son entrée dans le salon. Impeccable comme toujours, elle balaya la pièce du regard. Yoann et elle échangèrent un bref regard, mais chacun masqua ses émotions derrière un sourire poli.
« Bonjour à tous, » dit-elle d’une voix douce.
Les conversations reprirent, mais Amélisse ne pouvait s’empêcher de jeter des regards méfiants vers Marbella, tandis que Yoann tentait de comprendre les sentiments contradictoires qui l’habitaient.