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Je suis Correspondant local de Presse

Je suis Correspondant local de Presse

Publié le 16 mars 2024 Mis à jour le 21 mars 2024 Développement personnel
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Je suis Correspondant local de Presse

Samedi 2 mars 2024

J’ai répondu à une annonce de Presse Océan sur le réseau social LinkedIn.

👉Vous êtes Nantais, vous aimez votre quartier et aimeriez le faire davantage connaître, vous êtes disponible et disposez d’un ordinateur? N’hésitez pas à candidater pour devenir correspondant pour Presse Océan (statut de travailleur indépendant).

La réponse a été rapide : rendez-vous à 15h dans les locaux de Presse Océan.

J’ai rencontré Cyril. Il m’a parlé du poste - correspondant de Presse Océan pour le secteur de l’île de Nantes - et m’a proposé un sujet d’article pour un essai : « Des anciens étudiants de l’école de cinéma de Nantes vont produire un court métrage de science-fiction. » J’ai accepté la mission, étudié le dossier artistique et fait quelques recherches afin de mieux comprendre le sujet et de préparer mes questions. Quelques jours plus tard, je prends contact avec Maxence Bossé, l’un des deux réalisateurs. Le rendez-vous est fixé au vendredi 8 mars, 16h, quartier Bouffay, à la terrasse du bar « Chez Lulu ». Il est accompagné de Noé Parpet, également sur le projet. Nous discutons une petite heure, je tente de prendre des notes. Je suis un peu stressé, ce boulot me plaît beaucoup, je ne veux pas passer à côté. Maxence et Noé sont très sympas, on partage nos histoires et je leur laisse ma carte.

Le soir même, j’ai rédigé l’article. Cyril m’a prévenu qu’il ne fallait pas dépasser 3000 signes. Mon premier jet comptait presque 6000 signes. Je dois réduire la longueur, mais j’ai des doutes. Je doute de moi, de mes capacités ; j’ai le sentiment de porter un costume qui n’est pas à ma taille. « Journaliste indépendant »… Je n’ai pas ce qu’il faut, c’est perdu d’avance. Je ne suis pas à l’aise avec les autres, le monde extérieur m’effraie, et je traîne un sacré paquet de lacunes en grammaire et en conjugaison. C’est l’histoire d’un cancre qui rêvait de devenir écrivain ! Je n’arrive pas à réduire la longueur de l’article. Le film de Maxence et Nolan est riche, et le sujet aborde différentes choses que je ne peux pas passer sous silence : la passion, le rêve de gosse, l’écologie, le scénario, le besoin de soutien… Je veux faire de mon mieux, leur faire honneur, les aider dans leur projet et décrocher le poste. Leur court métrage parle d’Intelligence Artificielle, et je me dis « Pourquoi pas, après tout, l’IA est un outil, autant l’utiliser ».

Il devait être environ 2h du matin, j’ai collé mon premier jet dans la discussion avec Copilot, l’IA de Bing, et je lui ai demandé de réécrire l’article pour qu’il passe sous la barre des 3000 signes. En 5 secondes, c’était plié. J’ai relu, mais je tombais de sommeil. Je finirais demain. 5 à 6 heures plus tard, j’ai émergé et suis retourné devant mon écran. J’avais besoin de me rassurer, d’être sûr de n’avoir rien oublié, de ne pas m’être trompé dans la retranscription des propos de Maxence et Noé. J’ai décidé de leur envoyer l’article. Leur retour était bienveillant, mais il m’a fracassé la tête sur le mur de mon incompétence. Une faute par-ci, une erreur par-là, et le prénom de Nolan écorché tout au long de l’article. Je n’ai rien vu, j’ai cru aveuglément en la réécriture de Copilot. Ma confiance a pris un coup, mon ego d’auteur est au ras du sol et continue de creuser sa propre fosse. J’ai présenté mes excuses à Maxence et à son ami et me suis remis à la rédaction de l’article le soir même. Ma connerie hantait dans ma tête durant toute la journée. J’ai essayé de passer à autre chose, mais c’était impossible. Tant que je n’aurais pas écrit la meilleure version qui soit, je ne pourrais pas avancer. Pour ma deuxième version, j’ai décidé de ne compter que sur moi. Pas d’Intelligence Artificielle pour résumer mes propos, réécrire mes mots. J’ai terminé l’article, non sans difficulté, et l’ai envoyé de nouveau à Maxence. Cyril m’a contacté, et m’a demandé si je m’en sortais avec cette histoire de science-fiction. Coup de bluff de ma part en lui répondant que tout allait bien, que l’article était prêt et que je le lui enverrais au plus tard le lendemain. Nous étions le jeudi 7 mars 2024. Maxence et son équipe ont validé la nouvelle version. J’ai envoyé dans la foulée à Presse Océan, et j’ai attendu. Les heures étaient interminables, le temps n’avançait pas. Et puis j’ai reçu le mail de Cyril : « C’est très bon ! Peut-on se voir samedi pour les papiers ? » Il a ajouté quelques recommandations pour les prochains écrits, j’ai bu ses conseils, j’avais soif d’apprendre et de m’améliorer.

Samedi, à 14h, j’étais de nouveau dans les locaux de Presse Océan. Moi qui observais l’immeuble depuis l’extérieur et rêvais de pouvoir y travailler un jour, me voilà assis dans un bureau à discuter de mon rôle de correspondant presse. L’île de Nantes est mon secteur, auquel s’ajoute Nantes Sud. Dans l’euphorie, j’avais commandé mes cartes de visite la veille. Nantes Sud n’y figurera pas. Tant pis, ça sera corrigé à la prochaine fournée. J’ai rempli quelques papiers, transmis mon RIB, et rejoint Cyril afin qu’il me présente à la rédaction du journal. L’équipe m’a accueilli avec gentillesse, je me sentais bien, c’est assez rare pour être souligné. Poignée de main, ascenseur, je quitte les lieux, des étoiles dans les yeux. Ce job ne va certainement pas m’aider à payer mes factures, mais je m’en fous. Je suis sur le bon chemin, je le sais. Le chemin que j’ai pris il y a 3 ans dans le but de pouvoir, un jour, vivre de ma plume…

Dimanche 10 mars, mon article est paru dans le journal et sur le web. Mon nom n’apparaît nulle part. Normal mon gars! T'es un indépendant, tu t'attendais à quoi ?! Tant pis, Teddy restera dans l’ombre encore quelques temps. Les anciens de l’école de cinéma sont contents, j’ai fait mon travail et j’en suis fier. Mes proches semblent l’être aussi. Les notifications n’arrêtent pas, on me garde le journal de côté, on me félicite… Je n’ai pas le souvenir d’avoir vu autant d’effervescence et d’implication lors de la publication de mes 5 livres. De 200 à 700 pages d’écrits imaginaires d’un côté et quelques lignes de faits réels de l’autre, comme quoi ce n’est pas la taille qui compte. Drôle d’époque. J’avale ma petite frustration, il n’y a pas mort d’homme, et au fond, ce n’est pas plus mal. Ils auraient pu s’en foutre totalement et me laisser seul avec ma confiance défaillante envers mes capacités et mes rêves démesurés.

Aujourd’hui, vendredi 15 mars 2024, mon deuxième article est paru dans le journal. Cette fois, j’ai enregistré l’entretien avec mon téléphone afin de pallier l’incompétence de ma mémoire de bulot. Un festival de poésie, un sujet qui me colle à la peau. Mes mots seront lus pour la deuxième fois par plus de lecteurs que mes livres n'en auront peut-être jamais, et ce sans savoir que j'en suis l'auteurs car, une fois encore, mon nom n’apparaîtra nulle part. Qu’il en soit ainsi.

Il est, à présent, temps de passer au sujet suivant : une histoire de Petit Prince !

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Commentaires (12)

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Jackie H il y a 1 mois

Un cancre qui veut devenir écrivain, c'est comme un rat qui veut devenir cuisinier : celui-ci a fait un bon film, celui-là est une bonne histoire en train de s'écrire jour après jour 🙂🤞
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Jean-Christophe Mojard il y a 1 mois

Félicitations !

D'un ancien correspondant de presse à un nouveau : pas d'IA. Ton style va mûrir peu à peu. C'est lui, que les gens vont retrouver dans tes papiers. C'est ta personnalité qui va transpirer dans tes articles et c'est cette même personnalité qui va t'ouvrir les portes et délier les langues.

Le téléphone est ton ami, mais un enregistreur numérique est préférable, surtout lors des discours et lors d'un conseil municipal. Qui plus est, tu n'auras pas la crainte d'une panne de batterie ou d'un appel.

Attention à la susceptibilité de tes "confrères". Correspondant de presse, un raccourci pour correspondant local de presse, n'est pas un "journaliste" avec une carte de presse numérotée, bien différente de celle d'un CLP.
J'ai connu un CPL se présentant comme journaliste qui s'est fait blacklisté par eux et par les officiels de son lieu de travail.

Par contre tes initiales sous l'article se serait pas mal, sinon ton nom est dans la partie info du journal normalement.
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Jean-Christophe Mojard il y a 1 mois

Et zut je viens de voir un coquille : ce serait pas mal et non se… Ça fait moins « pro » tout de suite 😅
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Oren Le Conteur il y a 1 mois

Merci beaucoup Jean-Christophe pour tes conseils. Je prends. Tout ceci est nouveau pour moi.
Bravo ! Nous, ici, on sait que c’est Teddy… et pour les 300 pages, cela montre encore l’énergie qu’il faut déployer pour aller vers les publics, vers les attentions, vers une forme d’évènementiel en ligne au moment de la sortie… La sortie progressive est un vrai sujet… Chronologie des médias, du tube à l’album en passant par les concerts, il faut tout ré-inventer ! Panodyssey a du boulot 😂

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