Chapitre VI : "Prémices"
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Chapitre VI : "Prémices"
Bois qui grince. Bâtiment poussiéreux, toiles d'araignées. Vieillard sur une chaise, attendant la mort. Noémie découvre ce qui fait le charme de ce manoir. Hélas, personne n'a jamais vraiment envie de s'éterniser ici. Elle accède enfin à la chambre d'Iris, la porte était grande ouverte. Elle aperçoit les traces de sang appartenant à Mathew. Probablement l'endroit où il a dû perdre son bras. Mais le sang est plus concentré ailleurs, comme s'il avait coulé plus longtemps. Elle repère le couteau, tâché de sang. Couper un bras avec ça, c'est pas forcément propre. Le couteau n'a pas assez de sang, elle l'a probablement nettoyé entre temps. Mais avec quoi ? Rien dans les environs.
- Elle aurait nettoyé le couteau dans une autre pièce ? suppose Noémie, sortant du semblant de chambre.
Elle retourne dans le couloir. La pièce à coté est peu meublée et n'a rien. Le grenier, peut-être ? Elle se dirige vers la trappe du grenier, situé en haut et au fond du couloir... Mais un grincement l'arrête, venant de derrière elle. Elle se retourne. Personne. Etrange. Noémie retourne dans la pièce à coté, mais il n'y a personne non plus. Probablement le vent et la vieillesse de la structure. Finalement, elle se ravise, personne n'irait nettoyer un couteau dans une autre pièce que celle où on l'utilise, cela serait une perte de temps stupide. Noémie traverse le couloir afin de rejoindre les escaliers, mais sur son chemin, de la poussière lui tombe dessus, venant du plafond. Elle jette un œil. Rien.
- Ce manoir tombe vraiment en ruines, lance-t-elle en prenant les escaliers.
Noémie me rejoint, m'informant discrètement que quelque chose cloche. Pour moi aussi, quelque chose ne va pas. Si Mathew a été torturé, je doute qu'il n'ait pas pu tenter de se défendre, Iris n'a absolument pas la forme physique pour retenir quelqu'un bien longtemps.
- Docteur, savez vous s'il y a une prison, sur cette île ? demandais-je.
- Hélas, non. Cela a toujours été un petit endroit bien tranquille, les problèmes n'allaient jamais plus loin que d'éventuelles disputes.
- Bon sang, c'est une blague ? Il n'y a rien pour enfermer un meurtrier ?
- Nous avons beaucoup de vieilles bâtisses, peut-être que l'artisan pourrait transformer l'une d'elles en prison temporaire.
- Combien de temps cela lui prendrait-il ?
- Deux jours, sûrement. Un et demi s'il y met du cœur.
- Bon sang, comment va-t-on faire en attendant ? demande Noémie.
- Je vais la surveiller aujourd'hui, répondais-je, Théodore la surveillera demain. Pendant ce temps, continue notre enquête et retourne étudier l'épave, elle possède peut-être d'autres indices. Prend une arme avec toi, on ne sait jamais.
Noémie se met au travail et retourne prévenir Théodore.
- Vous allez la surveiller ? demande le médecin, surpris. Vous êtes fou?
- Sauf erreur, on ne laisse pas les meurtriers libres de leurs mouvements. Mais peut-être soupçonnez vous quelqu'un d'autre ?
- Non. Faites comme vous voulez, je vous aurais prévenu.
Il retourne à ses occupations. Il fait bien. De mon coté, je préviens la famille Esterion que je resterais avec Iris afin de la surveiller, le temps que mon camarade prenne la relève. Je prend Iris et lui attache les mains avec une corde que j'ai récupérée dans le manoir. Je l'emmène dans sa chambre. Une fois là-haut, je dois refaire toute l'enquête.
- Bien, commençais-je. Avec tes bras maigrelets et ton poids de mouche, tu as mis au pas Mathew, tu l'as torturé puis jeté par la fenêtre. Ce scénario, c'est celui que ta famille et le médecin privilégient. Moi, je n'y crois pas vraiment, et mon amie non plus.
- Non, réplique-t-elle, ce n'est effectivement pas moi. C'est LUI. Mais quelle importance ? Si vous parvenez à me trancher la tête, il deviendra vulnérable et vous aurez peut-être une chance, alors qu'il en soit ainsi.
- Qui ça, lui ? Encore celui dont tu ne peux prononcer le nom ?
- Exact. Si je faisais ça, je romprais moi-même le lien et je souffrirais tout autant que lui.
- Bien, maintenant que l'on a parlé de ta folie, revenons en au réel. Qui a fait ça ? Je doute que cela soit Edward, c'était son fils, il me semble.
- Vous ne comprenez pas, lance-t-elle. Votre perception de la réalité n'est pas encore assez développée. Il est des choses qui éprouvent du plaisir à nous faire croire qu'elles n'existent pas, et leur joie est à son paroxysme lorsqu'ils nous montrent la terrible vérité.
Un oiseau arrive par la fenêtre cassée et s'écrase dans le sang sur le sol, j'ai un léger sursaut.
- Bon sang, il ne sait pas voler, celui là.
- Ce n'est pas un accident, explique-t-elle en me regardant droit dans les yeux.
Quelque chose grimpe sur ma jambe. Un insecte. Je le balaye afin de m'en débarrasser.
- Comment ça ? demandais-je, curieux.
- C'est lui qui veut que vous partiez. Il n'aime pas que des étrangers viennent dans le manoir, et encore moins pour rester près de moi.
- Ah oui ? Il va falloir qu'il s'habitue, qui qu'il soit.
- Vous ne comprenez décidément rien. Il a arraché le bras de Mathew comme on déchire du papier, pensez vous vraiment avoir une meilleure chance ?
- Vous qui d'habitude êtes peu bavarde, je vous trouve bien inquiète pour un étranger, surtout lorsque nous sommes dans la chambre où votre cousin vient de mourir et que tout le monde vous soupçonne.
- Vous ne me soupçonnez pas. Vous faites plus confiance à votre sens de la justice plutôt qu'à votre peur, de ce fait vous ne méritez pas de mourir d'une façon aussi atroce. Je n'ai pas capturé Mathew afin de le séquestrer, c'est lui-même qui est venu pour me tuer.
- Et "il" vous a défendu ?
- "Il" n'aime pas que l'on me touche, car me toucher signifierait le toucher lui. Notre lien est très puissant, c'est en partie pour cela que mon corps est aussi faible.
- Pourquoi donc ?
- Il ne peut pas manger à sa guise. Il a donc une constante faim qu'il ne peut aisément assouvir.
- Et comment fait-il pour manger ?
- Vous tenez vraiment à le savoir ? demande-t-elle, comme une prévention.
- Oui, après tout, pourquoi pas ? répondais-je d'un ton légèrement ironique.
- Et bien..
Un grincement dans le couloir l'arrête. Son regard parait vide l'espace d'une seconde, puis elle se reconcentre.
- Il est dans le couloir, explique-t-elle d'une manière qui me glace le sang.
Je prend en main le pistolet à silex que j'avais récupéré avant de venir, par précaution. Je l'arme et sort dans le couloir, prêt à tirer sur n'importe qui. Il n'y a rien ni personne. Pas même une sourie à qui donner la faute. Je retourne près d'Iris.
- Il n'y a rien, vous vous êtes trompée, lançais-je. Votre compagnon mystère n'a pas l'air d'exister, je reste sceptique.
- Il existe un moyen pour que vous puissiez le voir, mais..
Un autre grincement. Elle se tait. Je retourne voir dans le couloir. Cela me parait tout de même étrange. C'est le vent qui fait ça ?
- Desserrez mes liens, ordonne Iris, il repartira ensuite.
- Hors de question, répondais-je. Je ne vous soupçonne pas, mais il faut au moins savoir jouer des apparences. Qui d'autre y avait-il, dans la pièce ? Un inconnu ? Un voleur ? Un membre des naufragés de notre navire ? Qui aurait pu en vouloir à Mathew ?
- Je vous le répète, c'était lui. Si vous ne desserrez pas mes liens, il le fera après avoir marché sur votre cadavre. Si je suis loin de toute interaction humaine, c'est bien pour quelque chose, Adam.
J'hésite, puis finis par défaire ses liens. Je n'entend plus de grincement, le vent a dû se calmer. C'est étrange.
- Donc, reprenais-je, en somme, vous me dites que le meurtrier est quelqu'un que personne ne peut voir et dont vous ne pouvez prononcer le nom ? Comment voulez vous que l'on vous croit innocente avec ça ?
- Je ne demande pas à être prise pour une innocente, réplique-t-elle. Je ne le suis plus depuis ma naissance.
Elle commence à attraper les bandages de sa main droite, puis se ravise. Un secret de plus. Dieu qu'ils en ont.
- Vous ne pouvez pas comprendre, pas encore. Mais, hélas, cela viendra.
- Quand ? demandais-je.
- Je ne peux le prédire, cette fois, mais là où il rôde, il entend de la musique.
- Vous pensez que sa prochaine victime serait notre musicien ?
- Je ne sais pas vraiment. Cela fait plusieurs fois que j'entend sa musique. Il a rarement autant hésité à passer à l'action.
- Uh-hum. Donc en plus de ça, votre ami étudie ses victimes. Génial.
Bon sang, et comment sommes nous sensés la croire ? Si on l'écoutait, un démon serait en train de tuer tout le monde. Le temps passe, nous nous sommes installés dans la pièce vide à coté afin de ne pas rester dans une chambre pleine de sang. J'ai passé la nuit la plus désagréable de ma vie, comment cette famille parvient-elle à vivre ici? Le bruit, les insectes, tout cherche à nous empêcher de dormir. Le lendemain, c'est Théodore qui prend la relève, je lui souhaite bonne chance avant de rejoindre Noémie. Je l'informe à propos du musicien.
- Tu penses que le musicien va bientôt être assassiné ? demande Noémie, surprise.
- A vrai dire, c'est Iris qui pense ça, répondais-je. La dernière fois, elle ne s'était pas trompée, mais ça pouvait tout aussi bien être un hasard.
- Je commence à penser que le hasard n'a plus sa place sur cette île, Adam... D'abord, Marcus et Herman, ensuite ce pauvre vieillard, maintenant Mathew... Sans oublier le Capitaine...
- Ne t'en fais pas, tout va bien se passer.
- Tu es sûr ? Parce qu'à part être coincés ici pour un moment, nous ne sommes pas sûrs de grand chose.
- On trouvera une solution, ils disent qu'un bateau passe les réapprovisionner au moins une fois par mois, il suffira d'attendre. Vous avez trouvé quelque chose, de votre coté ?
- Nous pensons que la femme religieuse est définitivement innocente. Pour ce qui est de... Rosemary, c'est ça ? Elle est louche, mais nous n'avons rien trouvé. Le musicien, lui, ne semble pas vraiment être un meurtrier, il a même l'air plutôt amical.
- Dans ce cas, pourquoi devrait-il mourir ?
- Peut-être qu'il a vu quelque chose, suppose Noémie.
- Il faut lui parler. Je m'occupe de lui, va questionner le bourgeois. On ne sait jamais, peut-être qu'il a vu quelque chose, lui aussi.
Nous allons chacun de notre coté... Mais, alors que nous quittons notre lieu de vie temporaire... Une ombre armée d'une dague semble se mouvoir, elle ne s'attendait pas à ce que nous partions. Je traverse le village à la recherche du musicien. Sur le chemin, j'ai croisé le petit Forest et la religieuse, mais pas Rosemary. Etrange. Peut-être qu'elle est à l'intérieur d'une maison, après tout. Une musique m'indique que la personne que je recherche n'est plus très loin. Le musicien est enfin là, jouant avec un vieux luth prêté par un vieillard. Les gens viennent l'écouter. Mieux vaut ne pas le déranger maintenant. J'en profite pour observer les environs. Si Iris me dit que celui qui veut tuer le musicien est là lorsqu'il joue de la musique, alors peut-être que notre meurtrier est dans les parages.
Nous sommes au bout du village, derrière le musicien, il n'y a que de la végétation. J'y fais un tour afin de voir si quelqu'un se cache derrière des buissons, mais rien. Il n'y a personne. Comment Iris pourrait-elle savoir ? Si jamais une autre de ses prédictions s'avérait exacte, j'aurai bien du mal à remettre en cause ce qu'elle dit. Je fouille un peu plus loin dans la végétation, mais le constat est le même : Il n'y a absolument rien. Alors que je m'apprêtait à faire demi-tour... J'aperçois quelque chose. Quelque chose de bien étrange. Un cadavre de renard. Après tout, cela donne sur une forêt, certes, mais le cadavre n'est pas dans n'importe quel état. Il me rappelle celui du Capitaine, son cadavre est desséché et il y a un trou indiquant qu'on lui a arraché le cœur. Faire un lien entre la mort du Capitaine, de Marcus, Herman, le vieillard, Mathew et maintenant ce renard ? Bon sang, mais comment suis-je sensé faire ? Je retourne voir le musicien, on dirait qu'il a fini de jouer. Les gens l'applaudissent, mais je lui apporte de bien mauvaises nouvelles.
- Qu'y a-t-il ? demande le musicien.
- Je voulais juste vous poser quelques questions, répondais-je, comprenez, avec ce qu'il se passe en ce moment...
- Bien sûr. C'est tragique, ce qu'il se passe, sur cette île ! Il y a déjà trois morts depuis notre arrivée !
- Malheureusement, il y en a quatre, désormais. Quelqu'un d'autre est décédé ce matin, un membre de la famille qui vit dans le manoir au loin.
- Malédiction ! Et quand pourrons nous donc quitter cet endroit ? Auriez vous une idée ?
- Pas vraiment, non. Au fait, que faisiez vous sur ce navire? Qu'aviez vous à faire, en Angleterre?
- J'aime jouer de la musique, de n'importe quel instrument. J'y allais afin d'en jouer là-bas.
- Je vois. C'est tout ?
- Oui. Et vous ?
- Nous avions un colis à livrer.
- Quel malheur que nous ayons eu ce naufrage. J'ai entendu dire que vous aviez pris la barre après la mort du Capitaine, au moins cela a minimisé les dégâts, nous aurions pu nous échouer en pleine mer !
- J'ai fait ce que j'ai pu. Hélas, je n'avais pas l'expérience du Capitaine. Malheureusement, j'ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer, nous supposons que quelqu'un va essayer de vous tuer prochainement.
- Pardon ? demande-t-il, surpris.
- Cela reste une hypothèse. Restez prudent. Si vous voulez, nous pourrons vous envoyer en sécurité, mais il serait préférable d'éviter pour le moment.
- Où comptez vous m'envoyer ?
- Un artisan va mettre au point une prison temporaire afin d'y enfermer un autre membre de la famille Esterion. Une fille qui est soupçonnée du meurtre de son cousin.
- Mon dieu, c'est terrible ! Et où est elle donc, actuellement ? Ne me dites pas qu'elle est en liberté ?
- Nous la surveillons, expliquais-je afin de le rassurer. N'ayez crainte, ce n'est pas elle qui pourrait en vouloir à votre vie. En attendant, faites attention à vous. Restez dans des endroits bondés et ne vous éloignez pas trop.
- Merci beaucoup de m'avertir, je vous revaudrais ça !
Je repars. Ce serait dommage que le seul d'entre nous ayant une bonne influence sur cette île se fasse tuer. Je retourne voir Noémie, qui en avait déjà fini avec le bourgeois.
- Des nouvelles ? demandais-je.
- Non, ce n'est qu'un simple trouillard, rien de bien menaçant. Je ne le vois pas tuer qui que ce soit, il doit à peine savoir couper sa viande.
- Le musicien ne me parait pas suspect non plus. En revanche, j'ai trouvé un cadavre de renard dans le même état que celui du Capitaine, desséché et avec un trou à la place du cœur.
- Etrange, cela voudrait dire que le tueur a une méthode particulière pour tuer ses victimes?
- Mais si c'était le cas, pourquoi Marcus, Herman et le vieillard n'étaient pas dans le même état?
- Adam, si nous avons deux tueurs à retrouver, on ne va pas y arriver. Nous n'avons eu qu'un seul indice, jusque là, et c'était ce maudit bout de papier incomplet qui, apparemment, était une lettre au Pape.
- Le problème est là, qui aurait pu être envoyé par le P..
Je m'arrête, Noémie aussi. Une minute. Il y a quelqu'un qui aurait pu être envoyé par le Pape, ici.
- Marie-Anne ! lançais-je, comme une révélation.
- Mais oui, continue Noémie, c'est une religieuse ! C'est la plus apte à avoir un lien avec le Pape, parmi tout les naufragés !
- Il faut l'interroger !
Nous attendons le soir pour lui poser des questions. Une fois qu'elle nous rejoint, je prend le morceau de papier que nous avons trouvé et le lui montre.
- Marie-Anne, vous êtes une fervente religieuse, n'est-ce pas ? demandais-je.
- Oui, c'est exact, explique-t-elle.
- Dans ce cas, vous comprenez que mentir à ce sujet serait aussi grave que commettre un crime ?
- Bien sûr, je ne compte pas mentir, n'ayez crainte. Si je peux faire quoi que ce soit pour vous aider, je n'hésiterais pas une seule seconde.
- Bien. Avez vous été envoyée par le Pape ? demandais-je sans aucun détour, ce qui avait pour effet de surprendre Marie-Anne.
- Non, hélas je n'ai pas cette chance. Cela a-t-il un rapport avec ce papier ?
- Nous pensons que ce morceau de papier vient d'une lettre envoyée au Pape afin d'exorciser une adolescente.
- Miséricorde, je n'étais pas au courant.
- Savez vous si quelqu'un a été envoyé pour s'en occuper ? demande Noémie.
- Non, répond Marie-Anne, mais il me semble avoir entendu parler d'une sombre affaire en rapport avec des membres religieux hauts placés.
- Comment ça ? demandais-je, curieux.
- Et bien, continue-t-elle, j'ai appris quelques jours avant mon départ qu'un membre avait été expulsé de l'Ordre religieux pour faute grave. Un membre proche du Pape, paraitrait-il. D'ailleurs, il était assez connu, mais je ne parviens pas à me rappeler son nom...
Noémie entend un bruit, non loin. Elle se retourne. Quelque chose brille dans la pénombre, c'est le canon d'un pistolet.
- Couchez vous ! Hurle Noémie tout en plaquant Marie-Anne au sol, la sauvant d'une balle.
Le bruit du tir me surprend, mais je ne me laisse pas faire ! Je me retourne et aperçoit à mon tour qu'il y a un tireur non loin de nous ! Je fonce pour l'arrêter, mais il ne compte pas se laisser attraper, il fuit dans la végétation, je le perd rapidement de vue. Il a laissé son pistolet. Ou plutôt le nôtre, puisqu'il a pris l'un des nôtres. Nous avions laissé notre caisse d'armes sans surveillance, tout à l'heure, peut-être en a-t-il profité. Bon sang, vouloir tuer une religieuse, il y a forcément une raison.