Mon premier coup de cœur, c’était avec Carole à la colo de la Croix Rouge dans la Nièvre.
J’avais 12 ans, elle aussi. J’adorais ses cheveux dorés tous bouclés, son regard et surtout son sourire.
La première année de colo, on a passé tout juillet à se regarder et à se sourire.
La deuxième année, on a continué à se regarder et à se sourire mais on s’est arrangé pour manger à la même table et rire ensemble.
On faisait en sorte de débarrasser les tables après pour profiter du temps plus ensemble.
On ne savait pas encore que ca s’appelait l’amour mais on avait mis le doigt sur un super signal d’amour …
En fête, quand tu penses à quelqu’un tout le temps, que tu rayonnes quand tu la / le vois et que tu ne vois pas le temps passer avec elle / lui, c'est bon signe !
Une après-midi, on avait sieste. Je savais que les filles dont Carole préparaient les jeux olympiques de la colo sur le grand terrain.
J’ai profité que le mono rentre aux toilettes pour mettre un polochon sous les draps et j’ai filé me planquer dans un buisson de buis, rien que pour voir Carole. Elle était trop belle, lumineuse. Je ne voyais qu’elle !
C’est ce jour-là que j’ai appris qu’il n’y a pas de hasard dans la vie !!
Bref, elles s’entraînent à la course. Oh la chance, je vois passer Carole tout près de moi.
C’est là que la bonne étoile, le hasard, la chance, appelle çà comme tu veux, vient chahuter la vie et j’adore ça depuis ce jour-là.
Bref, les filles commencent à s’entrainer au javelot avec des branches taillées. J’ai les yeux fixés sur Carole.
Le hic, c’est qu’elles le lancent dans la direction de mon buisson de buis. Au début j'ai peur, puis ça me rassure, les premières parmi les 7 filles avant Carole le lancent bien loin de mon buisson.
Vous ne me croirez peut-être pas mais pourtant c’est vrai ... Carole s’élance et là, je le reçois en plein dans mon buisson sur la cuisse et je crie très fort de douleur.
On dit qu’"à chaque malheur quelque chose est bon", je confirme.
Depuis ce jour-là, je trouve dans chaque emmerde, problème, souci quelque chose de positif.
Bref, c’est génial, Carole vient me voir tous les jours à l’infirmerie.
On se tient la main tout le temps, on ne se lâche pas du regard, on s’embrasse dès qu’on peut.
On échange nos adresses et on s’envoie toute l’année des lettres pleines de petits mots doux et de cœurs en mettant un timbre pour la réponse de l’autre.