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L’homme tend vers le vide

L’homme tend vers le vide

Publié le 5 nov. 2020 Mis à jour le 5 nov. 2020 Culture
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L’homme tend vers le vide

De toutes les envies irrépressibles de l’homme testostérone, il n’est que le sexe qui tend à l’apaiser. Un appel au vide. Vide d’énergie, apaisé de l’intérieur. Vide d’idées, comme provisoirement rebooté.

Il n’y a qu’un silence après l’orgasme. La pression cardiaque qui baisse, ces tympans battants et assourdis, les membres lourds, engourdis, qu’il y ait eu performance physique préalable ou pas, l’homme avachi est heureux.

Ce bonheur est fugace, le temps nécessaire à cette petite mort de passer. Comment résiste-t on à l’appel du vide ? Cette pause ne peut-elle être permanente ?

Comme toute chimie, l’appel du sexe provoque accoutumance et dépendance. L’homme a cette avantage sur la femme qu’il n’est pas bien compliqué d’accéder à l’orgasme. Mais contrairement à la femme, cet orgasme est bien appel au vide et pas au plein. Alors aussi loin qu’il est possible selon son désir d’évasion, l’homme n’a qu’à se laisser vider de toutes choses par le simple moment d’un orgasme.

Ce désir de rien n’est pour autant pas si nihiliste. L’Amour n’est-ilm pas une expression d’un vide rempli entièrement pas la présence de l’autre ?

Il est de l’homme auprès de son ou sa conjointe, vide et plein de ce qu’il a donné à l’autre et donc ce vide n’est pas identique à celui engendré par la masturbation. Il n’y a pas cette idée d’un acte de vidange pour remplir l’autre, voir même créer l’Autre. Non, il y a là un acte de solitude extrême, un acte inutile, un vide pour rien.

La pause orgasmique est pourtant là, le bienfait physiologique aussi, la chimie active. Cette utilité égotique est une envie de vide perpétuel, qui nous ramène à cette inutilité de l’homme une fois sa semence disséminée. Bien des mâles dans cette nature sont liquidés rapidement après leur contribution nécessaire à la perpétuation de l’espèce. La sexualité du mâle est un bienfait psychologique qui nous amène à être esclave de l’autre, de la pornographie et de nos pulsions, surtout lorsque confronté à la diète sexuelle.

Esclave des femmes (ou des hommes), le mâle est victime de son histoire personnelle et renvoie souvent l’autre au rang de victime par son incapacité à dominer son sexe.

Esclave de la pornographie, parce que l’orgasme est trop facilement accessible et rend dépendant.

Esclave de nos pulsions car elles sont les moteurs des deux précédentes geôles dans lesquelles nous nous complaisons.

En face de ce constat, il y a ceux qui abdiquent et tentent d’abroger leur sexualité, pas toujours un succès, voir un faux-nez laissant les pulsions se dupliquer anarchiquement dans la psyché. Il y a ceux qui se vautrent dans la luxure et qui se vident jusqu’à n’être plus qu’une coquille qui attend d’imploser.

 

Laissez l’appel du vide se consumer

La mort itérative du sexe dominant

Est l’étincelle de vie d’où chacun nait

Et qui renvoie l’homme au néant

 

 

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