Chapitre 26 - Assaut
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Chapitre 26 - Assaut
Dans l’aube naissante, nous sommes dans le couloir de la clinique, attendons avec impatience les nouveaux résultats des examens médicaux concernant Shailly.
Seul Kaya manque à l'appel, parti dès son réveil en solitaire comme à son habitude.
Peu de temps après, la porte s'ouvre d’un craquement sec, laissant échapper un filet de lumière.
Nos pas s'allègent à mesure que nous nous rapprochons de l’infirmier.
_ Infirmier : “ Parfait vous êtes tous là. Les résultats sont assez encourageants dans l’ensemble. Pas d’infection ni de fracture apparente au niveau de sa cuisse. Celà dit, elle lui faudra plusieurs mois de rétablissement. De ce fait… “
Dans la foulée, la concernée, accompagnée d’une autre infirmière, apparaît dans notre champ de vision.
_ Maïko : “ Ah ! Mais t’es en béquille en fait ! “
_ Son : “ Le médecin vient de dire plusieurs mois de rétablissement, c’est évident qu’elle serait en béquille. Tu es bête où quoi ? “
Un bras se lève, additionné d’un doigt pointé le bout du couloir.
_ Maïko : “ Son, regarde par là. “
_ Son : “ Bah quoi ? “
Une gifle, brutale et inattendue, retentit, laissant derrière elle une trace rougeoyante.
_ Son : “ T’es sérieuse ?? Me prendre en traître comme ça ! “
_ Maïko : “ Tu n’avais qu'à la fermer. “ dit-elle, le visage neutre
_ Son : “ T’a la gâchette facile je trouve, ça fait deux fois tu me frappe en l’espace d’une journée. “
_ Maïko : “ Je me suis déjà excusée pour hier ! “
Voulant apaiser la tension, Shailly prend les devants.
_ Shailly : “ Arrêtez de vous chamailler ! “
Respectivement, des bras croisés se distinguent, le regard détourné.
_ Maïko & Son : “ Hum. “
Malgré la tragique annonce concernant la cheffe Moana, Maïko semble avoir repris du poil de la bête, bien que toujours blessée.
Les résultats tombés, le seul intérêt à mes yeux, je me retire discrètement du groupe. Ce mouvement ne passe pas inaperçu chez un orphelin, tout proche de ma position.
_ Hazel : “ Tu comptes sortir ? “
_ Ayden : “ Oui, j’ai besoin de bouger, seul. “
_ Hazel : “ Pas de problème. “
Sortie du bâtiment, je vagabonds, les yeux perdus dans le vide, laissant mes idées mûrir lentement, à l'image des nuages qui dérivent dans le ciel.
Arrivé non loin de l’entrée du village, des contrôles d’entrées/sorties sont effectués par des gardes, et, dans les arrivés, j’aperçois deux individus capuchés, muni d’une énorme cape. Dos à eux, impossible de voir leur visage. Ceci dit, des brassards verts, brassards d’appartenance de ce village, enroulent leur poignets.
Cette scène sans réel importance ne freine pas mon avancée monotone, m'engouffrant peu à peu dans la foule.
Lassé du public, je m'isole sur un banc.
_ Ayden : “ Depuis le temps, au village ils doivent être à notre recherche. Mais je doute qu’ils sachent qu’on a quitté la Zone Sud. Il faudrait éparpiller des indices pour laisser des traces, mais comment faire ? “
Je regarde autour de moi.
_ Ayden : “ Avec un peu de chance, des gardes partent en exploration dans d’autre Zone. Si c’est le cas, je dois être en contact avec eux, pour informer notre village qu’on est en sécurité. “
Résolu dans mon idée, je quitte mon banc, à la recherche d'éventuels gardes.
Soudain, après quelque marche, j’aperçois de nouveau l’un des individus capuchés en face de moi.
Deux soldats positionnés devant lui pénètrent dans une ruelle excentrée de l’allée principale. Dans la foulée, l’individu imite les gardes et pénètre à son tour la ruelle.
Je continue en ligne droite mon chemin jusqu'à arriver dans l’angle de la ruelle.
Par curiosité, je tourne ma tête sans interrompre ma démarche. Mais ce bref instant si furtif me laisse entrevoir une scène assez suspecte. L’individu lève son bras, non loin des gardes, dos à lui, comme s’il préparait une offensive.
Avant même que je puisse formuler une pensée, une main se pose sûr mon épaule.
_ ??? : “ Le moindre cri ou mouvement et je t’exécute. “
Surpris, j’écarquille mes yeux.
_ Ayden : “ Il sort d’où ?? Je n’ai pas senti une seule seconde sa présence ! “
Puis, je tourne ma tête vers mon malfaiteur.
_ Ayden : “ Vous bluffez. Vous n’oseriez jamais devant la foule. “
_ ??? : “ Sache qu’on est plusieurs. Même si je suis arrêté, l’opération se poursuivra.”
_ Ayden : “ Une opération ? “
L’instant qui suit, l’individu en face de moi allonge les deux gardes d’une facilité démesurée, puis bloque leur respiration respectivement, les rendant inconscient. Sans perdre de temps, il traîne les corps dans une ruelle adjacente qui débouche sur une impasse.
Cette action achevée, la prise de mon malfaiteur sur mon épaule se renforce.
_ ??? : “ Me fait pas répéter petit. “ dit-il, d’un ton glaçant
_ Ayden : “ Fait chier, il est vraiment sérieux. Mieux vaut l’écouter. D’accord. “
_ ??? : “ Suis moi. “
Nous quittons notre position et continuant dans l’allée principale comme initialement prévu.
L’échappatoire impossible, je me contente donc de marcher naturellement, les sens en alerte, évitant soigneusement tout geste susceptible de le froisser.
_ Ayden : “ Où m'emmenez vous ? “
_ ??? : “ Tu verras. Maintenant que tu es témoin, je ne peux pas te laisser partir librement. “
_ Ayden : “ Quelle poisse ! Je n’ai aucune idée si je comptais intervenir ou non. “
Pris en otage par évidence, je tente de récolter des informations.
_ Ayden : “ Qui êtes vous ? “
D’une position adéquate, je distingue les traits d'un visage étranger, avec une barbe beige bien taillée et une balafre qui marque sa joue, dans la trentaine, le regard rivé vers l’horizon avec détermination.
_ ??? : “ Blaike. Un Reclu ordinaire qui veut sauver ses hommes. “
_ Ayden : “ Un Reclu ? Mais pourtant… “
_ Blaike : “ Ce brassard ? J’ai abattu un garde en pleine mission pas très loin du village puis le lui ai volé. “
_ Ayden : “ Et les gardes du portail n’ont rien remarqué ? “
_ Blaike : “ Ce village regorge d'énormément de monde. Impossible pour deux simples gardes de se souvenir de tous les habitants. Tant que la personne possède un brassard vert, ça leur suffit. “
_ Ayden : “ Compréhensible. De plus, beaucoup d’étrangers vivent ici, personne ne se ressemble. “
_ Blaike : “ Ne crois pas que ce village est tout rose petit. “
Du haut de ses 1m80, je le regarde, ma curiosité piquée.
_ Ayden : “ Comment ça ? “
_ Blaike : “ Ces enfoirés font des expériences sur des humains. “
La nouvelle me prend de court.
_ Ayden : “ Quoi ?? “
_ Blaike : “ L’empereur et son équipe se fichent royalement de son peuple. Il aspire seulement à construire une armée pour conquérir toute la Zone Médiane, piétinant par la même occasion les faibles provisions que les Reclus peuvent se procurer dans la nature. “
_ Ayden : “ Comment êtes vous au courant de tout ça ? “
_ Blaike : “ Il y a 5 ans, un ancien frère d’arme s’est fait capturer pour aucun motif valable. Je me suis alors infiltré en douce pour sortir mon collègue. Mais je suis arrivé trop tard. Arrivé sûr place, seul le sang dominait l’énorme cave, un marécage de corps inertes. “
Ses dents se serrent, puis se relâchent peu à peu.
_ Blaike : “ Parmi ces corps, mon collègue y figurait. Un sentiment d’impuissance m’a alors envahie. “
_ Ayden : “ Je comprends ce sentiment. J’ai eu là même sensation avec Jenna. “
_ Blaike : “ Par chance, un garde mourant respirait encore. Je l‘ai donc forcé à cracher le morceau avant qu’il clamse. Des révélations qui me donne des envie de meurtre. “
_ Ayden : “ Qu’est-ce que c’est ? “
_ Blaike : “ Leur cave se dédie à l'expérimentation humaine contenant de la drogue. Ils sont surnommés les “prototypes”. “
_ Ayden : “ Pourquoi faire ? “
_ Blaike : “ Cette drogue décuple les aptitudes physiques ainsi que les Sources du détenteur. Problème, le taux de réussite est très faible. Une majorité succombe aux effets secondaires. “
_ Ayden : “ Que deviennent les survivants ? “
_ Blaike : “ Ils servent l’empereur. Le but est simple, créer des prototypes de guerre.“
Je serre légèrement mon poing à cette annonce.
_ Blaike : “ Parmi tous les prototypes drogués, un seul est sorti du lot. Vitesse, technique, résistance, et Source hors du commun. Il était tellement parfait que l’empereur voulait lui attribuer un rôle de mercenaire. “
S’enchaîne un regard fusillant.
_ Blaike : “ Tellement parfait qu’il a exécuté mon frère d’arme. “
_ Ayden : “ … “
_ Blaike : “ Chance ou malheur, ce prototype a fumé tous les survivants, garde y compris. “
_ Ayden : “ Pourquoi ce revirement de situation ? “
_ Blaike : “ Malgré sa résistance à la drogue, il était incontrôlable. La dose infusée était insoutenable. Certes, il a fumé mon collègue, mais ce n’est pas à lui que j’en veux, car il est également victime dans cette affaire. “
_ Ayden : “ Il a raison, le seul véritable coupable est l’empereur ! “
_ Blaike : “ J’ignore comment mais il s’est échappé. A l’heure d’aujourd’hui, il ère dans cette Forêt tropicale. Dernière chose, seul ce prototype avait le droit à un nom, et ce nom est la momie au bob. “
Cette nouvelle, aussi glaçante qu'improbable, me laisse sans voix. La momie, véritable énigme ensanglantée, ce même monstre qui a ôté la vie de notre cheffe, était un prototype né de leur communauté.
_ Blaike : “ Si l’occasion se présente, j’éliminerai personnellement ce meurtrier en série. “
_ Ayden : “ Inutile… Il est déjà mort. “
Des pupilles se ruent sûr moi avec hâte.
_ Blaike : “ Hein ? Comment peux-tu en être aussi sûr ? “
_ Ayden : “ Car lui et notre cheffe se sont entretués. “
_ Blaike : “ Votre cheffe ? “
_ Ayden : “ Je viens de la Zone Sud. Vous avez dû remarquer mais mon brassard est marron. “
Quelques secondes s’écoulent sans le moindre débit de parole.
_ Blaike : “ Je vois. J’ignore les raisons mais son action raye de la liste une énorme menace. Elle a ma gratitude. “
Muet à sa phrase, je me remémore les événements passés ainsi que les révélations sorties par le Reclu. Ainsi le dégoût m'emporte.
_ Ayden : “ Cheffe Moana n’aurait jamais dû mourir ! “
Par ailleurs, dans une autre ruelle non loin de notre position, je remarque une odeur désagréable, comme une odeur de pourrie.
Arrivé à destination, se trouve l’autre individu, collègue de Blaike, devant une porte d’un bâtiment.
_ Blaike : “ Tu as récupéré le trousseau de clé Rider ? “
_ Rider : “ Oui chef. “
_ Blaike : “ Bon boulot. Ouvre donc la porte mais vite, nous ne devons pas attirer l’attention. “
Chaque clé, à son tour, tente de percer le secret de la serrure, jusqu'à ce que la véritable en dévoile les entrailles.
La porte passée, un minuscule couloir s’offre à nous. A quelques pas seulement, une seconde porte se dresse devant nous.
Sans grand espoir, un geste de la main s'exécute voulant ouvrir la poignée. A notre étonnement, cette porte n’est pas verrouillée. Cette fois-ci, un long escalier circulaire, accompagné d’une paroi rocheuse se dessine sous nos yeux.
_ Blaike : “ En descendant nous atteindrons la cave. “
Curieux de découvrir la vérité, je retiens mon souffle, avant de m'élancer.
Après de longue marche avec pour seule luminosité des torches plaquées au mur, nous atteignons enfin la cave, qui s’apparente plutôt à un laboratoire clandestin.
Les murs de pierre humide et froide de la cave s'étendent à perte de vue, formant un labyrinthe obscur et sinueux. Une odeur âcre de renfermé et de désinfectant imprègne l'air, mêlée à une légère senteur de métal rouillé. Des ombres dansantes frémissent au plafond voûté, tandis que le silence se trouble par le goutte-à-goutte incessant de l'eau s'infiltrant à travers les fissures. Le faible éclairage de quelques torches branlantes ne fait qu'accentuer l'atmosphère oppressante et lugubre du lieu.
_ Ayden : “ J’aurais jamais cru un lieu aussi énorme… “
_ Blaike : “ Leur expérience réduite à néant, l’empereur veut récidiver. Cette fois-ci, je compte bien arriver à temps et sortir mon équipe. “
Un claquement sec résonne dans le silence. La porte de l'étage, par laquelle nous sommes arrivés, nous surprend.
_ Rider : “ C’est impossible. J’ai pourtant verrouillé la porte ! “ dit-il, en chuchotant
D'un mouvement lent et contrôlé, Blaike relaxe son membre, l’invitant également au silence le plus absolu.
_ Blaike : “ Tiens toi prêt à éliminer tout individu suspect. “
Les pas s’intensifient.
_ Blaike : “ Au bruit des pas ils sont deux, c’est gérable. “
Au bout du compte, une voix s'alimente avant l’apparition de sa silhouette.
_ ??? : “ Chef ? C’est moi vous êtes là ? “
_ Blaike : “ Oh c’est toi Radja. “
Face à moi, un troisième adulte dans la même tranche d’âge que son chef, de corpulence moyenne, apparaît.
_ Rider : “ C’est maintenant que tu apparaît ?? Ne nous fait plus peur comme ça. “
_ Radja : “ Au lieu de te plaindre, regarde plutôt ce que je vous ramène. “
Une seconde silhouette, floue au premier abord, se matérialise peu à peu sous mes yeux. A ma grande surprise, Kaya entre en scène, ses mains menottées par des lianes.
_ Ayden : “ Kaya ?? Mais qu’est-ce que… “
Impassible, leur leader regarde son subordonnée.
_ Blaike : “ Qui est-elle ? “
_ Radja : “ Cette peste nous suivait en douce depuis le début. Je me suis occupé de son cas, sans attirer l’attention bien sûr. “
Le leader s’approche de Kaya, fléchissant ses jambes pour être à hauteur de cette dernière.
_ Blaike : “ Alors c’est ta présence que j’ai ressenti avant de nous éclipser. “
_ Kaya : “ … “
_ Ayden : “ Ne lui faites pas de mal ! Elle n’a rien à voir dans cette histoire ! “
Puis se redresse.
_ Blaike : “ Radja, libère là. Nous avons une mission à mener. “
Pris au dépourvu par sa docilité, mes yeux s'ouvrent sur une réalité inattendue.
_ Ayden : “ Pourquoi ? “
_ Blaike : “ Je me contrefiche de vous petit, je devais simplement m’assurer que tu ne poucave pas. “
Il s’élance, le regard sérieux et rivé vers son objectif, sans m’adresser la moindre importance.
_ Blaike : “ Et du peu que j’ai observé, je sais que tu te tiendras tranquille. “
Initialement prisonnier, me voilà libre tout comme Kaya.
Leur groupe nous distance, me laissant isolé avec elle.
_ Ayden : “ Comment t’es tu retrouvé dans cette affaire ? “
_ Kaya : “ Au réveil, j’suis sortis dehors prendre l’air. Peu après je t’ai vu accompagné d’un adulte capuché. Ça m'a interpellée. “
_ Ayden : “ Ça pouvait très bien être un paysan. “
_ Kaya : “ Au moment où vous avez franchi cette porte, ça ne pouvait plus être un simple paysan. Il n'y a aucune raison de suivre aussi longtemps un inconnu. “
_ Ayden : “ Elle est perspicace. En prenant du recul, j’aurais eu la même réflexion. “
L’itinéraire toujours identique aux Reclus, je connecte mes pupilles avec les siens.
_ Ayden : “ Je n’ai pas été vigilent, c’est ma faute si tu es dans cette affaire. “
_ Kaya : “ Épargne moi ta compassion, on m’a attrapé, j’ai perdu, c’est tout. “
Un sourire discret se profile sur mon visage. Puis, la discussion finit, un raisonnement surgit.
_ Blaike : “ Voilà mon équipe. Tenez bon je vais vous sortir de là ! “
Une énorme cage d’environ 2 mètres de diamètre renferme tous les prisonniers. A côté, un énorme gouvernail se tient également. Enfin, pour la plupart, leur habits ainsi que leur peau sont tachés de sang, l’expérience apparemment bien entamée.
_ Blaike : “ Alors ? Ça y va oui ou nan ?? “
_ Rider : “ J'essaye toutes les clé du trousseau mais rien à faire chef, la porte ne veut pas s’ouvrir. “
_ Radja : “ Comment c’est possible !? “
_ Rider : “ Le détenteur de cette clé n’a pas de double. On sait fait avoir… et merde !! “
Cependant, un prisonnier, mal en point, émet un son.
_ Prisonnier 1 : “ Non chef… pour déverrouiller la cellule, vous devez… poussez le gouvernail. “
_ Prisonnier 2 : “ Le gouvernail tourné… il active un mécanisme qui déverrouille la porte. “
_ Radja : “ Seulement ? Pff, les incompétents. “
Le gouvernail ne bouge pas d’un pouce malgré toute la pression mise dessus.
_ Radja : “ C’est quoi ça ?? Il ne bouge pas d’un pouce ! “
_ Blaike : “ A cause de la faible luminosité on perçoit mal mais, si tu observe bien, de l’argile est collée contre le sol. “
_ Ayden : “ Vu la quantité et la solidité de l’argile, ça ne provient que d’une Source. “
_ Blaike : “ Tout est calculé pour qu’aucune personne, autre que le détenteur, puisse libérer les prisonniers. “
_ Rider : “ Dans ce cas, prenons une torche et brûlons l’argile. “
_ Prisonnier : “ Non ! Surtout pas… “
Chacun dirige son regard vers le concerné.
_ Blaike : “ Explique toi. “
_ Prisonnier : “ Notre bourreau ressent une quelconque sensation lorsqu’on touche à son argile… peu importe sa position. “
Des sourcils se haussent.
_ Blaike : “ Je vois. A la moindre flamme, il sera immédiatement au courant. “
_ Ayden : “ C’est astucieux. Le temps que l’argile brûle, ça laisse le temps aux gardes d’arriver. “
_ Blaike : “ Pas le choix. Nous allons forcer le gouvernail à main nu. “
_ Rider : “ Mais ducoup nous allons… “
_ Blaike : “ Avertir l’ennemi. Mais je ne compte pas répéter deux fois là même erreur. “
Toute l’équipe pousse du mieux que possible. Mais l’imposante argile, aussi robuste qu’une muraille, reste très solide.
Après cette tentative échouée, j’avance d’un pas, mais très vite, ce mouvement se fait savoir.
_ Kaya : “ Tu comptes faire quoi ? “
_ Ayden : “ Leur donnez un coup de main. “
_ Kaya : “ Ce n’est pas notre problème je te rappelle. “
Je poursuis mon avancée tout en tournant ma tête dans sa direction.
_ Ayden : “ On est d’accord. Mais on a rien d’autre à faire, je me trompe ? “
Bras croisé et le visage ferme, Kaya me regarde continuer ma route, mes pas distançant sa position.
_ Kaya : “ Ne comptez pas sûr moi. “
Arrivé sûr place, j’aide à mon tour toute l’équipe à pousser.
_ Blaike : “ Pourquoi nous aide tu petit ? Tu risques d'être pris pour cible toi aussi quand les gardiens arriveront. “
_ Ayden : “ Je me doute bien, c’est pourquoi les prisonniers sortis, sortez nous de là également. “
_ Blaike : “ Hum, tu as du culot petit, et ça me plaît. “
J’active ma Source assemblant du granite proche de mon pied d’appui, ainsi que sur mes mains, afin d’obtenir une meilleure traction supplémentaire.
Mais en vain, le gouvernail reste immobile. Cependant, une lueur d'espoir se dessine lorsque l'on entend des craquements provenant d'une partie de l'argile.
Notre acharnement collectif finit par payer. L’argile cède et le gouvernail tourne, ce qui débloque leur cellule.
D'un geste ferme, Blake écarte la lourde porte, libérant ses compagnons de leur prison. Un soupir de soulagement s'échappe de leurs lèvres, balayant les ténèbres.
_ Prisonnier 1 : “ Merci beaucoup chef ! “
_ Prisonnier 2 : “ Je savais que vous ne nous abandonneriez jamais ! “
_ Blaike : “ Évidemment. Bon maintenant sortons vite d’ici. “
_ ??? : “ Vous n’irez nulle part monsieur Blaike. “
Une voix, lointaine et menaçante, s'élève des ténèbres. Des pas sourds résonnent sur le sol, de plus en plus proches. Soudain, des ombres s'allongent, se précisant jusqu'à révéler leurs formes. Une armée entière de gardes accompagne l'empereur.
_ Empereur : “ Comme on se retrouve monsieur Blaike. C’était il y a quoi… 5 ans ? “
_ Ayden : “ Il y avait une deuxième entrée en face de nous ?? “
_ Blaike : “ Bouclez-là. J’ai récupéré mes hommes et je compte bien sortir de là. “
_ Empereur : “ Haha tentez si vous voulez, mais si vous reprenez votre route habituelle vous allez avoir un beau comité d'accueil. “
_ Radja : “ Merde, on est pris au piège ! “
_ Empereur : “ Humm ? “
Des pupilles se connectent dans ma direction.
_ Empereur : “ Qui aurait cru que vous seriez de mèches avec un criminel. Après les soins qu’on vous à apporté, c’est comme ça que vous me remercier ? “
_ Ayden : “ Au moins ce “criminel” à un minimum d’estime pour l’être humain. “
_ Empereur : “ Hahaha, sache que ton action, toi et ta copine, seront punies. Vous allez tous disparaître sans que tes petits compagnons soient au courant. “
Il pivote sur lui-même, le sourire mesquin.
_ Empereur : “ Qui sait, arrivé à maturité, ils feront de bon sujet d'expérience, tu ne trouve pas ? “
_ Ayden : “ Enfoiré ! “
_ Empereur : “ Pat, élimine les, jusqu’au dernier. “
_ Pat : “ Tout de suite Sir. “
Le garde d’élite avance d’un pas assuré, l’argile sortant de sa propre peau.
_ Radja : “ Voilà donc le détenteur ! “
Mon regard balaye l’espace, cherchant une sortie de secours.
_ Ayden : “ On a ni le niveau ni le nombre, on doit à tout prix fuir ! “
_ Rider : “ Quels sont les ordres chef ? “
_ Blaike : “ Passez en force mais ne faites pas d’action insensée. Je souhaite préserver chaque membre de mon équipe. “
_ Rider : “ Bien. Vous avez entendu ? Aux armes !! “
L’assaut lancé, chaque camp s’élance, brandissant leurs armes respectives.
La bataille inévitable, je continue de scruter autour de moi sans échappatoire visible. Puis, une voix claire et nette me tire de mon observation.
_ Kaya : “ Ayden par là ! “
Située à quelques mètres, je cours la rejoindre, puis mes sourcils se haussent.
_ Ayden : “ Des égouts ? “
_ Kaya : “ Pendant que vous poussiez le gouvernail, j’ai cherché une autre issue de secours. “
_ Ayden : “ On ignore où sa mène, mais vu les circonstances on va faire avec. “
Le couvercle cède sous l'effort de Kaya, révélant une échelle peu visible. Sans un mot, elle s'engouffre, m'entraînant dans son sillage.
_ Blaike : “ Bien joué petit. “
Un rire éclate.
_ Blaike : “ ? “
_ Pat : “ Quels bandes d’idiots. Ils n’ont pas la moindre idée de leur mouvement. “
_ Blaike : “ Crache le morceau. “
_ Pat : “ Tout ce que je peux dire c’est que l’égout est un lieu très dangereux. Grâce à ça, ils nous facilitent la tâche. “
_ Blaike : “ Occupe toi de ton cas pour commencer. “
_ Pat : “ Avec plaisir ! “
Nous descendons de l’échelle. Nos pieds posés sur la surface plate, nous assistons à un labyrinthe souterrain humide et glissant. L'air est vicié, empli d'odeurs nauséabondes et de gaz putrides. Les murs en brique, recouverts de moisissure verdâtre, sont percés de petites ouvertures par où s'infiltrent des rats affamés. Le seul bruit audible est celui de l'eau qui ruisselle, créant une mélodie lugubre.
_ Ayden : “ Cette odeur… C’est là même ressenti à la rencontre de Blaike. “
Quelques mètres parcourus, une dizaine de cadavres gisent au sol. L’odeur insupportable, nous nous couvrons le nez.
_ Ayden : “ Surement les prototypes échecs. Tout s’explique à présent. “
_ Kaya : “ Regarde par là. “ dit-elle, en pointant du doigt
Parmi les cadavres, certains sont partiellement mangés. Une partie de leur peau ainsi que leur membres sont déchirés, un spectacle très perturbant dont on se serait bien passé.
_ Ayden : “ C’est probablement l'œuvre d’un animal. Restons très vigilants. “
Avec prudence, nous enjambons les cadavres et avançons à petit pas, cherchant désespérément une sortie.
Proche d’une intersection, j’entends un bruit suspect hors de mon champ de vision.
D’un mouvement de main, je fais comprendre à Kaya de ne pas faire de bruit.
Je longe le mur pour me rapprocher un maximum et déceler ce bruit.
Une partie de mon visage étant visible, j’observe avec horreur un être humain dévorer la chair d’un cadavre. Toute sa mâchoire et sa bouche dégoulinent de sang.
Me replaçant correctement, Kaya observe mon visage perturbé.
_ Kaya : “ Tu as vu quelque chose ? “
Reprenant assez vite mon sang-froid, j’enchaîne.
_ Ayden : “ Un cannibale se dresse sur notre chemin. “
_ Kaya : “ Quoi ?? “
Puis je connecte mes pupilles vers elle.
_ Ayden : “ La bonne nouvelle est qu’il y a une échelle menant à la sortie au bout de l’égout. “
Avalant cette nouvelle sans réel choix, elle continue de me fixer, le regard sérieux.
_ Kaya : “ Il va falloir faire diversion. “
_ Ayden : “ Oui, et j’ai déjà un plan. “
_ Kaya : “ Accouche. “
_ Ayden : “ Tu vois ce rat mort à côté de toi ? Je vais le projeter devant nous. De son point de vue, il verra quelque chose s’envoler vers sa gauche. Ça attirera certainement son attention, nous donnant ainsi l'opportunité de traverser. “
Convaincue par mon idée, elle se prépare à courir.
_ Kaya : “ Quand tu veux. “
Je prends donc le rongeur en question, lance de toutes mes forces, espérant que la stratégie fonctionne.
Immédiatement, un bruit de pas s’intensifie. Le cannibale surgit de notre champ de vision, le dos tourné vers sa nouvelle proie.
L’opportunité dévoilée, je lance le signal d’une démarche lente et minutieuse, minimisant ainsi toute tentative d'échec. Ce passage, aussi bref soit-il, nous semble interminable en raison du broiement incessant de l’assaillant à proximité de nous sur sa victime.
Quelques kilomètres derrière lui, la voie semble enfin libre et sereine. Analysant la situation, un rapide coup d'œil en arrière s'exécute, action qui me révèle une scène glaçante : l'assaillant, immobile comme une statue, nous fixe d'un regard implacable.
Comprenant vite la situation critique, je fixe Kaya.
_ Ayden : “ COURS !! “
Le cannibale fonce avec une vitesse déconcertante, réduisant drastiquement nos distances.
Le sommet de l'échelle, promesse de délivrance, nous attire comme un aimant. Nos pas sûr l’échelle s'accélèrent, frénétiques, vers l'objectif. Chaque seconde qui passe semble être une éternité.
Arrivé au couvercle, je m’empresse de le débloquer, mais une légère butée m’empêche l’ouverture.
_ Kaya : “ DÉPÊCHE TOI !! “
A plusieurs mètres de nous, le cannibal s’élance et bondit tel un animal sauvage, un saut aussi spectaculaire que terrifiant, s'agrippant à la jambe de Kaya.
S’ensuit une lutte où elle assène une série de coups de pied pour se libérer de sa jambe.
Témoin de cette action, je délaisse quelques secondes le couvercle, activant ma Source pour pousser en retour le cannibale. La pression exercée combinée à la ténacité de Kaya jouent en notre faveur. L’assaillant tombe au sol.
Le couvercle enfin ouvert, je remonte et aide Kaya en retour, mettant ainsi fin à ce cauchemar.
_ Ayden : “ Comme je le pensais, nous sortons exactement à l’endroit où l’odeur s’est échappée avec Blaike. Dans cette ruelle nous sommes à l'abri des regards. “
Le couvercle scellé, je me redresse lentement et constate des petites tâches rouges à proximité.
_ Ayden : “ Mais tu saignes !? “
_ Kaya : “ Ouai… Ce fumier a griffé ma jambe juste avant de tomber. “
_ Ayden : “ Il faut vite te soigner. “
_ Kaya : “ Ca va c’est rien. “
_ Ayden : “ C’est faux, tu continues de saigner. “
Agacée, elle me foudroie du regard.
_ Kaya : “ Je te dis que ça va ! “
_ Ayden : “ Je ne parle pas de la douleur. Ce qui m’inquiète est une potentielle infection. Premièrement, ta plaie, même légère, est ouverte. Deuxièmement, la cause est un cannibale. Qui sait quelle bactérie tu peux choper. “
_ Kaya : “... “
_ Ayden : “ Maintenant que tu as saisis, dépêchons nous et allons retrouver les autres. Appuis toi sûr moi. “
_ Kaya : “ Je peux tenir toute seule. “
Résolu sûr sa décision, je n'insiste pas.
_ Ayden : “ Comme tu veux. “
Nous arrivons à la clinique sans difficulté, comme tous les gardes sont mobilisés près de la cave.
Le seuil de la porte franchi, Kona, Maïko et Shailly apparaissent dans notre champ de vision, posé sûr un banc dans le couloir. En sursaut, l’une des filles bondit.
_ Kona : “ Kaya mais !? Que s’est-il passé ?? “
_ Ayden : “ Pas le temps d’expliquer. Écoutez, la situation est grave, nous devons partir. “
La nouvelle inattendue surprend toute les filles.
_ Maïko & Shailly & Kona : “ Quoi ?? “
Dans la foulée, Son et Hazel sortent de leur chambre.
_ Son : “ On a entendu du bruit, il y a un problème ? “
_ Ayden : “ Oui, ce village est dangereux. Actuellement il y a une bataille au sein même de ces murs. Nous devons partir. “
_ Son : “ Hein ?? Mais pourtant je n’ai rien vu ni entendu dans ma chambre. “
_ Hazel : “ Moi non plus. Soit plus clair. “
Pressé par le temps, je renonce aux digressions et file droit au but.
_ Ayden : “ L’empereur mène des expériences sûr les êtres humains en les droguant pour en faire des soldats de guerre. Si nous restons, on sera les prochains sur la liste. “
Tous restent bouche bée, incapables de détourner leurs regards.
_ Son : “ C’est quoi ce bordel encore… “
_ Ayden : “ Maintenant que vous êtes au courant, prenez tout ce que vous pouvez et quittons cet endroit. “
_ Maïko : “ Attends ! “
Des regards complices s’installent sur elle.
_ Maïko : “ Je suis pas d’accord. On a galéré comme jamais pour arriver jusqu’ici. On a pris soin de nous, on a un toit et de quoi manger. De plus, Shailly doit absolument se rétablir. Et toi… tu nous demandes de tout plaquer comme ça ?? “
_ Shailly : “ Si on est les prochains sûr la liste comme tu dis mais qu’on quitte ce village, ça signifie qu’il y aura d’autres enfants qui prendront notre place. On ne peut pas les abandonner ! “
Agacé par leur entêtement, je fixe Maïko droit dans les yeux, ignorant les propos de Shailly.
_ Ayden : “ Sache que la momie au bob est une expérience de ce village. C’est en partie à cause de l’empereur que cheffe Moana est morte. Je doute que tu veuilles toujours rester. “
La révélation choque la concernée. Persuadée que la cheffe a éradiqué le mal en personne, elle apprend avec frustration qu’il est également victime dans l’histoire.
_ Maïko : “ Raison de plus…”
Le son émis à voix basse, je me rapproche.
_ Ayden : “ J’ai pas entendu. “
_ Maïko : “ Raison de plus pour rester et tuer cet enfoiré ! “
Surpris par cette absurdité, j’écarquille mes yeux.
_ Ayden : “ Hein ? Et tu crois une seule seconde en être capable ? “
Animée d’une colère grandissante, Maïko me chope le col par le bras.
_ Maïko : “ Je refuse que ma cheffe soit morte sans justice faite ! “
_ Son : “ Eh ! “
N'appréciant guère ce geste, Je la fusille du regard, mon indifférence à son égard se lisant sur mon visage.
_ Ayden : “ Jouez les héroïnes si ça vous chante, mais ne comptez pas sur moi pour vous secourir. “
Ces paroles, aux premier abord blessantes, surprennent Shailly et Maïko, qui par la suite, relâche sa prise sans l’intervention nécessaire de Son.
_ Son : “ C’est pas le moment de se battre ! Pour moi aussi c’est soudain, mais Ayden n’a aucune raison de mentir ! “
_ Hazel : “ Il a raison. Ces actions sont toujours réfléchis. Et au vue de la blessure de Kaya, cette histoire à l’air bien sérieuse. “
Une des deux jumelles se rapproche des filles.
_ Kona : “ Je suis d’avis également pour qu’on parte. Ce n’est pas raisonnable si nous restons plus longtemps ici. Prenons un maximum d'affaires pour aider au mieux Shailly et Kaya.
Puis se rapproche de Maïko, posant une main douce sur son épaule.
_ Kona : “ Je comprends que tu sois en colère mais maintenant, la priorité est de tous s’en sortir. Je serais triste si tu tente quoi que ce soit et que ça tourne mal, alors s’il te plaît calme toi et fais nous confiance. “
Un silence s’installe peu à peu, baissant simplement son regard, se mordillant les lèvres. Puis, un dernier regard se pose vers sa meilleure amie Shailly, qui, bien que triste, finit par accepter de suivre l’équipe. Par conséquent, maintenant seule dans sa décision, Maïko n'a d'autre option que de suivre le groupe.
_ Ayden : “ Dépêchons nous avant que les gardes arrivent. “