

Chapitre 32 - Exploit
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Chapitre 32 - Exploit
Les deux jeunes filles pénètrent enfin le pont de corde, l’une d’elle, résolue à traverser.
_ Kona : “ Tu me fais mal ! “
_ Edna : “ M’en fous. “
Dans la foulée, elle détourne les yeux de sa cible.
_ Edna : “ Et n’essaie même pas d’utiliser ta Source. “
Sous leurs pas, le pont tremble tandis que le vent amplifie l'atmosphère oppressante. Déterminé à intervenir, un orphelin s’agite frénétiquement.
_ Son : “ J’y vais ! “
_ Kaya : “ Surtout pas ! Tu risques de les faire chuter ! “ dit-elle, mettant un bras en opposition
Chacun, la mâchoire crispée, n’espère qu'une seule chose : aucune tentative douteuse.
Après plusieurs secondes qui semblent être interminables pour les enfants, les filles traversent enfin le pont.
Contre toute attente, Edna relâche l’orpheline, la poussant brusquement vers ses compagnons. Kaya réceptionne sa jumelle aussitôt.
_ Son : “ Ça va ?? “
_ Kona : “ Oui… ça va. “
Voyant son amie Shailly en sang, elle se précipite à sa rescousse, prenant son sac à dos et cherchant le kit de soin.
S’ensuit un regard cinglant envers la Recluse.
_ Son : “ Tu crois t’en tirer comme ça ?? “
_ Edna : “ Hein ? Qu’est-ce que tu racontes minus ? “
Le jeune garçon avance d’un mètre, le pas ferme démontrant une forte détermination.
_ Son : “ Pourquoi vous nous avez attaqué ? On n’a rien fait de mal ! À cause de vous… “
Le poing se serre.
_ Son : “ Jenna est… “
_ Edna : “ Car vous avez pénétré notre territoire. “
La stupéfaction cède soudainement la place à une rage sourde.
_ Son : “ ET ÇA JUSTIFIE CE MEURTRE ?? “
_ Edna : “ Eh. “
Malgré ce ton calme, l'énervement grandit. Elle fusille Son du regard.
_ Edna : “ Je ne suis pas dans la tête de ce bouffon de Memba, alors ne me mets pas dans le même panier, ok ? “
Malgré l’intimidation imposée par cette dernière, Son ne fléchit pas.
_ Son : “ Vous étiez dans la même bande, pour moi c’est pareil ! “
Avant qu'elle ne puisse répondre, un autre bruit de pas retentit.
_ Kona : “ Et à quel moment c’est ton territoire ?? De base, c’est celui de tutrice Ay ! “ dit-elle, finissant ses soins contre l’hémorragie de son amie
_ Edna : “ Rien à foutre à qui il appartenait. Du moment que le propriétaire n’est plus là, le campement devient libre. “
Chacun se tait, surpris par cette information. Edna scrute les orphelins et, par inadvertance, son regard se pose sur leurs brassards, ce qui déclenche un sourire moqueur. Mais rapidement, son sourire s’efface et un sentiment de dégoût la submerge.
_ Edna : “ Ecoutez-moi bande d’abrutis, comprenez bien qu’il n’y a aucune règle dehors. Des bandits pullulent dans cette Forêt, donc, si des individus s'infiltrent à ton domicile, il est légitime de se défendre non ? “
_ Son : “ Espèce de… “
_ Shailly : “ Foutaise. “
Tous les regards convergent vers Shailly, faisant d'elle le centre d'un silence tendu.
_ Shailly : “ Défendre ? Laisse moi rire, ne va pas nous faire croire qu’on était une menace pour vous. “
Edna, impassible face à ces paroles lourdes de sens, esquisse un sourire énigmatique et dissimule son visage sous sa capuche, son regard insistant sur la jeune fille.
_ Edna : “ Va savoir. “
Au même moment, nous surgissons subitement des tréfonds de la Forêt, voyons avec joie le reste du groupe en sécurité.
_ Maïko : “ Les amiiies !! “
Initialement concentrés sur Edna, les orphelins oublient rapidement cette dernière, guettant de l’autre côté du pont avec bonheur leurs camarades sains et saufs.
D’un geste unanime, leurs bras se dressent en l’air, mains tendues, bougeant de gauche à droite.
_ Kona : “ On est là ! Traversez ce pont ! “
Malgré l’urgence, nous traversons à petit pas ce pont, trop préoccupés pour prêter attention au danger qui nous entoure.
_ Son : “ Allez-y doucement ! Ce pont n’est pas stable ! “
_ Shailly : “ Derrière vous !! “
Assez surpris par son intonation de voix, nous comprenons immédiatement le danger qui plane à plusieurs mètres.
En effet, nos trois poursuivantes sont enfin présentes, coupant court à tout espoir de répit. Conscients de l’impasse, nos cœurs battent plus vite. L’instabilité du pont nous interdit toute agitation, sous peine d’une sanction fatale.
Sous le regard effrayé de nos camarades, les hyènes s’approchent du pont et contre toute attente stoppent leur marche.
Leurs regards initialement effrayés se transforment en une lueur d’espoir.
_ Son : “ Regardez les animaux viennent de s'arrêter ! “
Puis regarde ses camarades.
_ Son : “ Vous pensez qu’elles savent qu’elles pèsent trop lourd pour ce pont ? “
_ Kaya : “ Non… on dirait plutôt qu’elles sont gênées. “
Observant la même scène que les autres, un soulagement s’expose par la suite.
_ Maïko : “ Incroyable. “
Elle me regarde enjouée.
_ Maïko : “ T’avais raison ! “
Malgré l’éloge, je reste concentré dans notre traversée, tout proche du but.
Plusieurs pas plus tard, nous franchissons totalement ce pont, le plus dur étant passé. En prime, nous constatons avec joie les hyènes faire demi-tour et retourner probablement dans leurs tanières.
_ Hazel : “ Vous pouvez me lâcher maintenant, merci encore. “
Maïko et moi-même retirons notre bras autour de l’épaule de Hazel.
Par la suite, Son s’avance voulant nous faire chacun un check.
_ Son : “ Je savais que tu réussirais. “ dit-il, le visage fière
_ Maïko : “ Evidemment, je suis super Maïko. “
À notre tour.
_ Son : “ Bien joué les gars, je ne vous aurais pas pardonné si vous aviez échoué. “
Hazel et moi sourions.
Successivement, Maïko se laisse surprendre par Kona par un enlacement. Ses bras se referment autour d’elle dans une étreinte chaleureuse et inattendue.
_ Kona : “ Je suis contente que vous n’ayez rien. “
_ Maïko : “ Oui, moi aussi je suis contente pour vous. “
Puis, elle se dirige vers sa meilleure amie, s’accroupissant à sa hauteur.
_ Maïko : “ Ça va un peu mieux ta cuisse maintenant ? “
_ Shailly : “ L'hémorragie vient de cesser du coup ça va mieux merci. “
_ Maïko : “ Niquel. “
Un redressement s’ensuit et un regard se connecte avec l’autre jumelle. Une approche au visage neutre se profile.
_ Maïko : “ Contente que tu ne sois pas blessée. “
_ Kaya : “ Ne t’obliges pas à le dire si tu n’as pas envie. “
_ Maïko : “ Sérieusement, ça te tuerais de dire merci un jour ? “
_ Kaya : “ Je l’ai déjà dit, mais tu n’étais pas présente. “
Ses yeux s'étirent vers le haut, un mouvement rapide et sec montrant son exaspération.
_ Maïko : “ Ahh… Bref, je ne sais pas pourquoi je te parle. “
_ Kaya : “... “
Dans la foulée, Kona vient vers nous, voulant copier son geste envers Maïko.
Elle m'enlace par la suite. Malgré mon impassibilité toujours visible, je cache ma perturbation face à ce geste. Bien que j'en comprenne le contexte, j’ignore comment y réagir.
_ Kona : “ Merci d’être revenu et d’avoir sauvé Hazel. “
_ Ayden : “ Pas de problème. “
L’étreinte retirée, je pars en direction de Shailly constater sa blessure, laissant intelligemment mon ami Hazel se retrouver seul avec Kona.
Placés face à face, ils se regardent intensément. Progressivement, le visage de la jumelle devient neutre, le regard perçant, troublant légèrement Hazel.
Puis, sans prévenir, elle le gifle à la surprise générale. L’émotion chez Kona prend le dessus et ses yeux deviennent larmoyants, sans couler pour autant.
_ Kona : “ Ne refais plus jamais ça. “
Comprenant le sous-entendu de cette phrase, Hazel baisse les yeux, un sourire aux lèvres. Ensuite, il lève la tête, le sourire toujours présent.
_ Hazel : “ D’accord. “
L’impact d’un coup de pied sur le sol s’entend, brisant leur atmosphère.
_ Edna : “ C’est bon ? Vous avez fini votre scène ? “
Chacun la fixe, le regard rempli de méfiance.
_ Kona : “ Laisse nous tranquille. “ dit-elle, le sourcil froncé
Ignorant son propos, son regard se dirige sur un autre orphelin.
_ Edna : “ Toi. “
Elle se rapproche légèrement de moi.
_ Edna : “ Comment as-tu su qu’il y avait un pont ainsi que de la lave ici ? “
Je me redresse, laissant Shailly à part.
_ Ayden : “ Pour le pont, je n’en avais aucune idée. En revanche pour la lave, je ne suis pas étonné car en s’approchant de cette position, j’ai ressenti une forte chaleur. J’ignorais l’existence de cette lave, cependant, j’ai compris que cette chaleur intense pourrait être notre échappatoire. “
_ Kaya : “ Et comment ? “ dit-elle, se rapprochant et curieuse à son tour
_ Ayden : “ Car comme vous l’avez constaté, les animaux détestent le feu. “
Chacun me regarde bouche bée.
_ Ayden : “ Dans le livre que j’ai emprunté, il est mentionné que les animaux craignent le feu, alors j’ai tenté le coup. “
_ Kaya : “ J’y crois pas…” dit-elle, les yeux écarquillés
_ Hazel : “ Attends. “
Je croise son regard.
_ Hazel : “ Maintenant explique moi comment tu as su que Kona et moi étions dans la merde. “
_ Ayden : “ Car même avec ta capacité de boue, au vu de la combativité des hyènes, j’ai pensé que ça ne suffirait pas. “
_ Hazel : “ D’accord, mais les autres étaient probablement en danger aussi, alors pourquoi moi ? “
_ Ayden : “Pendant notre fuite, à l’instant où l’on s’est séparé, j’ai mémorisé le visage de chacun dans chaque groupe. “
Un étonnement se dessine sur son visage.
_ Hazel : “ Nan… Sérieux ? “
_ Ayden : “ Oui. Par exemple, le groupe de Son pouvait s’en sortir grâce à la Source de Maïko. “
_ Son : “ Même avec Shailly blessée ?? “ dit-il, levant frénétiquement les mains
Je guette mon ami non loin de nous, observant ses gesticulations.
_ Ayden : “ Oui. Comme vous étiez trois, je savais que tu ferais le nécessaire pour Shailly pendant que Maïko s'occuperait des hyènes. “
_ Kona : “ Tu as pensé à tout ça alors… que tu étais toi-même pourchassé ? … “
Mes exploits suscitent une certaine admiration à leurs yeux.
_ Shailly : “ C’est fou… “
_ Maïko : “ Attends attends… Tu as même pensé à ton sifflet encore en ma possession ?? “
_ Ayden : “ Ah, ça, non. Mais même sans ça, vous pouviez vous en sortir. J’avais juste confiance en toi. Ceci dit, tant mieux s’il t’a encore servi. “
L'assurance de mes propos dissipent leurs doutes, mettant fin à leurs interrogations.
_ Edna : “ Tout ce que je retiens, c’est que tu ne m’as pas menti concernant le talus. T’es pas si mauvais que ça. “
Puis pivote et regarde vers l’horizon.
_ Edna : “ Bref, je me casse, adieu. “
Le dos tourné, la capuche rabattue, elle s’éloigne.
Sous cette averse se dissipant peu à peu, un nouveau son émet.
_ Ayden : “ Attends. “
Elle s’arrête, la tête à peine tournée, seulement le coin de son œil visible.
_ Edna : “ Quoi encore ? “
Une nouvelle interrogation germe chez mes camarades, spectateurs de la situation.
_ Ayden : “ On n’a pas le même but mais on a la même destination, alors… “
Leur souffle retenu, chacun tente de déchiffrer mes pensées, impatients de connaître la suite.
Je m’avance de deux pas avant de reprendre.
_ Ayden : “ Ça te dirait de venir avec nous ? “

