Chapitre 29
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Chapitre 29
Tandis que nous dévalons les marches, Ogron rampe dans l’appartement de Dune pour venir nous ouvrir.
Les hurlements de Dune se transforment en gémissements entrecoupés de reniflements morveux. Dans le sillage d’Ogron, tous les deux à ras du sol suivis par mes petits à quatre pattes ainsi que par le voisin du palier, nous progressons vers le salon, en direction des geignements de plus en plus assourdis.
Au passage, j’observe de grosses billes blanches sous l’armoire de la grand-mère de Dune. Je n’y prête pas attention et continue, le regard sur le postérieur d’Ogron que j’aimerais bien dégager pour augmenter mon potentiel panoramique. Je devine à l’oreille que nous arrivons dans le salon. Je ne vois toujours rien. J’imagine Dune dans le coin gauche du salon. D’autres billes blanches bougent sous la table laquée. Je me concentre sur les indices sonores. Nos regards convergent vers l’échelle de ferme, objet décoratif prélevé un soir d’encombrants sur un trottoir rural.
Prudemment, je lève les yeux. Je vois Dune arqueboutée sur le plus haut barreau de l’échelle. Elle tressaille à peine en nous voyant ramper vers elle.
– Là, y en a partout ! C’est horrible ! chuchote-t-elle.
La panique menaçe à nouveau de l’envahir. J’essaie de décoder les indices qui pourraient expliquer les raisons de sa terreur.
– De quoi parles-tu ?
– Regarde, il y en a sous le bahut là-bas.
Je regarde dans la direction suggérée par mon indicible voisine. Me trouve les yeux plantés à nouveau dans des billes blanches. Elles se carapatent en me voyant approcher.
– Okay, j’ai compris. Ce sont des souris ! C’est ça qui te fait hurler depuis plus d’une heure ?
– Je n’en peux plus ! Il y avait un bruit bizarre depuis quelques jours dans la cuisine sous la chaudière. J’ai démonté le panneau et elles m’ont sauté dessus. Quelle saloperie ! Je ne reste pas chez moi ce soir !
– Elles sont mignonnes comme tout ! pondère Ogron. Je vais demander à ma femme si on peut en garder une ou deux, on les mettrait dans la cage aux hamsters, vu qu’ils ont crevé la semaine dernière !
– Okay, viens dormir à la maison. Demain, on appellera un technicien pour les déloger !
Les petits regardent Dune d’une drôle de manière.
– Elle est grave Dune ! C’est rien du tout des souris !
– On peut appeler ça une phobie, les garçons ! C’est une peur panique qu’on ne peut pas contrôler.
J’essaie de tempérer leur intolérance juvénile.
– Mais quand même, c’est moins grave que pour Ana. Vous vous rappelez ? les rats ils étaient carrément montés sur elle en Inde pendant son dodo, rajoute un Peter pris d’un besoin de recentrer l’affaire dans la dure réalité de la vie.
– Hé, venez voir par ici.
Nous retrouvons tous Sacha dans la cuisine.
– Regardez, y a un nid, fait-il penché au-dessus de la colonne de la cuisine. Y a des bébé
Il cherche à caresser les petits.
– Stop, on ne touche pas, les enfants ! Ces bêtes-là, ça traîne partout !
– Ils ont dû trifouiller le sous-sol en face avec les travaux ! J’espère qu’on n’aura pas d’invasion !
Il faudra quelques heures pour que Dune redescende à une température normale. Elle fait promettre à Ogron et au voisin du palier de gérer avec elle la situation d’urgence avec les souris, au risque de se faire agresser par la femme du voisin. L’hystérique jalouse vient de se faire renvoyer de sa grotte ardéchoise pour le plus grand malheur de tout le voisinage de notre immeuble.
Les vacances commencent bien.