Le déjeuner sur l'herbe
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Le déjeuner sur l'herbe
Un temps idéal s’annonçait, le soleil pointait ses doux rayons et les quelques nuages qui se dessinaient encore dans le ciel ne semblaient là que pour offrir un peu d’ombre sur nos visages ou du moins nous faire rêvasser. Nous avions décidés que ce jour, nous irions faire un petit pique-nique en amoureux, non loin d’une rivière que nous avions, un jour, repérés lors d’une de nos promenades. Nous aurions pu, pourtant, rester, allongés dans la tiédeur des draps, enlacés et apaisés après la consommation d’un désir matinal. Nos jambes nues se mêlaient, nos mains se caressaient encore, nous nous embrassions doucement et tendrement. Ma poitrine encore tendue contre son torse, je percevais les battements de nos cœurs qui ne faisaient qu’un.
Je lui souris, il me taquina de la pulpe de ses doigts comme pour me plier encore à un nouveau désir puis il sourit à son tour. Nous nous perdîmes de nouveau dans un baiser qui me fit frissonner.
- Ça te dirait d’aller pique-niquer, près de la rivière ?
- Oui, fis-je, quelque peu boudeuse. Je voulais rester encore, là, contre lui, j’avais peur de briser notre union.
- Dis-moi oui, ma chérie, je te promets, une belle surprise, je vais tout préparer.
- D’accord, fis-je, d’une voix enfantine, entre paresse du corps et curiosité.
- Je me lève alors, reste là un peu et va ensuite te préparer, je te verrais bien en femme romantique et affolante aujourd’hui.
- Pfff, répliqué-je, mi-boudeuse toujours, mi-amusée et quelque peu, excitée.
- Je file, ma chérie, tu m’appelles quand tu es prête et moi aussi de mon côté. A très vite…
Il posa sur mes lèvres, sur mes joues et mon front de doux baisers qui me laissèrent une trace d’amour et de nouveau désir. Je me recroquevillai sous le drap, cachant soudain, comme pudique, mes formes, mon corps nu. J’écoutai son pas s’éloigner. Puis, ma main droite glissa entre mes jambes et mes doigts se posèrent sur mon antre encore humide. Il y a encore quelques instants, son sexe m’avait pénétré, fort, sur de lui, gonflé d’un désir très mâle et dominant et j’avais succombé à cet empalement en me laissant soumettre. Il restait quelques gouttes de son sperme contre les lèvres de ma chatte, mes doigts les touchèrent et je ne pus m’empêcher de les porter à mes lèvres avec avidité. Cela déclencha une nouvelle envie que je ne pus réprimer. Je me caressai. J’ondulais comme un serpent sous le drap, le souffle court et la peur qu’il me découvre ainsi, accroc, sans lui. Mais l’espérance de sa venue, tendait la pointe de mes mamelons et amplifiait mon désir d’assouvissement.
Pendant ce temps de quiétude immorale, je l’entendais s’activer à la préparation de notre pique-nique. Je le savais méticuleux, surprenant aussi. Il n’oublierait rien et je sentis au fond de moi un bonheur qui me fit sourire.
- Tu es prête ma chérie ? me demanda-t-il l’air sérieux.
- Je suis à la salle de bains, je vais me doucher.
- Tu es bien longue, n’as-tu pas envie de ce pique-nique ? me questionna-t-il, le sourire aux lèvres. Il savait. Il me connaissait si bien…
- Bien sur que si mais je suis une femme, mon cher et une femme, tu sais bien !
- Oui, je n’ai pas oublié, répliqua-t-il, en éclatant de rire.
Dans un dernier soubresaut, au son de sa voix, je ressentis une honte qui me fit basculer dans un moment de folie douce. Mes doigts virevoltèrent sur les lèvres gonflées et tendues de ma chatte en chaleur. Je poussai un petit grognement de plaisir et me mis à trembler de tout mon cœur. J’eus envie à cet instant qu’il me surprenne…
Je m’étirai comme une sauvageonne, me libérai du drap. Mes joues étaient en feu. Mes seins ressemblaient à deux flèches prêtes au lancer. Je pris sur moi et me levai, l’entrejambe encore tremblant et le pas mal assuré. J’espérais alors que la douche me calmerait… Nue comme un vers, je me glissai dans la salle de bains. Mon passage devant le miroir me montra une femme digne d’un film érotique. Vite, je me mis à rougir. Je me précipitai illico sous la douche et fis couler l’eau sur ma peau. J’optai un instant pour me punir pour un jet d’eau glacé puis, me graciai dans les secondes en tournant le robinet pour plus de douceur. Mes tremblements s’estompèrent. Mes seins devinrent plus mous. Ma chevelure de tigresse des matins se dompta. Je soupirai. Je souris. En quelques minutes, je me recomposai une silhouette pour notre sortie printanière.
J’enfilai un pull léger, bleu lavande mais n’eus pas l’envie de serrer mes seins dans un corsage. Je choisis une culotte douce, dans un ton violet pale avec un peu de dentelle autour. Mon jean fétiche pour ralentir une attaque, sourire et mes sandales… je sortis, triomphante et satisfaite, de la pièce.
Cette vision de moi, le fit de nouveau sourire. Il avait l’air sage avec son panier en osier, bien garni. Mais un prince à croquer, en chemise légère et en jeans, comme moi. Nous partîmes, main dans la main. Le long du chemin fut parsemé d’arrêts pour sceller de petits baisers, nos regards se croisaient. Nous étions tout simplement heureux. Autour de nous, des petits oiseaux, cachés dans les buissons semblaient nous faire la sérénade amoureuse pour rendre hommage à notre venue.
A environ, un kilomètre, le bruissement de la rivière ajouta à ce chant d’éloges. On regarda alors autour de nous. L’endroit était magnifique, les herbes folles se mariaient dans un bal réjouissant à des fleurs sauvages. Nous voguions alors vers des plaisirs picturaux comme au temps de Manet. Cette partie était une petite clairière pour nous abriter un peu, mais nous savions que des regards intrusifs pouvaient sans que nous le sachions, nous découvrir et nous surveiller. Peut-être était-ce cela qui nous attirait… On arrêta nos pas, près d’un arbre centenaire. Je le regardai, sans un mot. Il déroula une couverture à carreaux rouge et blanche, posa le panier et me dit de fermer les yeux. Il me prit la main doucement, m’approcha de la toile et me fit m’asseoir.
- Je t’aime ma chérie.
- Moi aussi je t’aime.
Et il me demanda de rouvrir mes yeux. Je poussai un petit cri de joie et le regardai avec bonheur. Le panier en osier trônait sur la couverture, ouvert et, il avait disposé autour des petits plats blancs et couverts. Je vis des mets qui me mirent en appétit. Mais…
- Attends, ce n’est pas fini.
- ?
Il prit dans sa poche de jean, un foulard en soie blanc, se positionna derrière moi et me banda les yeux. Je me laissai faire… Il revient devant moi, dans un mouvement léger, son souffle contre mes joues et m’embrassa tendrement.
- Ouvre la bouche ma chérie.
- Oui, fis-je, comprenant qu’il voulait jouer.
Il posa sur ma langue un bout de fruit que je reconnus tout de suite. Je le croquai et sentis du jus me couler sur le menton. Il me lécha à cet instant de sa langue chaude et me caressa les épaules. Puis, le silence se fit, presque inquiétant. Je luttai pour ne pas enlever le foulard et découvrir ce qui se tramait. C’est alors que je sentis qu’il m’empoigna les bras et me les passa derrière mon dos. J’entendis un frôlement de tissu, son jean, encore… et compris. Il m’attacha les mains dans le dos avec un autre foulard d’une soie qui me fit frissonner. Puis, il me récompensa d’un autre morceau de fruit dont l’arôme attisa autant ma gourmandise que ce qui, je le sentais, devait arriver. Tout en me laissant à ma gourmandise terrestre, il se mit à me caresser plus ardemment, passant une main chaude sous mon pull et coinçant dans sa main gauche un de mes mamelons qui se mit à durcir sans autre forme de condamnation. Je soupirai et tendis mes lèvres dans l’espoir d’un baiser. Il ne m’embrassa pas, me laissant, là, dans ma frustration et ma quête de punition.
- Je t’en prie, embrasse-moi.
- …
Je fus punie par son silence, son souffle chaud sur mes joues et sa caresse plus pressée. Soudain, sans que je ne puisse m’y opposer, il m’ôta mon pull avec délicatesse en prenant soin de ne pas libérer mon regard. Mes seins, je le sentis, se retrouvèrent à l’air libre, légèrement éclairés par le soleil entre les branches de l’arbre.
- Ma chérie, je t’aime
- Je t’aime aussi, fis-je en suffocant.
Un autre morceau de fruit me récompensa de ma sagesse et de ma soumission puis, tout de même un baiser mais, vite volé. L’instant d’après, ses doigts s’agrippèrent à mon jean et dégrafèrent un par un les boutons mêlant des caresses pressantes sur mes seins offerts à la nature et offrandes en bouche. Je quémandais dans une douce folie, me laissant guider, sans vouloir être libérée. Le jean céda progressivement à ses mains expertes et il le glissa sur ma peau comme pour me torturer psychologiquement.
- Je vais t’allonger, tu seras mieux.
- Oui, je réussis à lui dire dans un souffle à peine audible.
Mon corps, entre ses mains devint un pantin qu’il prit soin de manipuler. Il était le maitre de son chef-d’œuvre… Les minutes s’écoulèrent. Je fus mise à nue, caresser par ses mains et la brise. L’oreille en alerte aux moindres bruits autour de moi. Il m’allongea avec délicatesse. Me sculpta encore et encore.
- Je t’aime plus que tout, ma chérie
- Viens, je t’aime.
Il se déshabilla et s’allongea enfin contre moi, le souffle court, se pressa contre mes cuisses qu’il ouvrit. Le temps était venu de la sentence finale et de la condamnation. Son sexe se plaça un instant contre le mien. Il était dur. J’étais prête à mourir. Il commença sa punition en enfonçant son arme la plus redoutable. Elle me transperça sans que je n’eusse envie de crier pitié, je l’avais mérité. Je m’offris et sentit que la mort ici, pouvait être douce…
L.G.
(image de couverture :
https://pixabay.com/fr/illustrations/ai-g%C3%A9n%C3%A9r%C3%A9-for%C3%AAt-pique-nique-8591213/)