Le silence :A ne briser qu'en cas d'urgence ?
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Le silence :A ne briser qu'en cas d'urgence ?
Petite, j’ai assez tôt compris qu’il y a des “choses qui ne se disent pas” !
Des questions que l’on doit taire pour la paix des familles, des couples et des défunts.
On m’a dit que je remuais la boue et les souvenirs, que ça ne servait à rien,
Que c’était un autre temps, d’autres mœurs, celles d’une époque.
Qu’il y a un temps pour tout et que ce n’était justement pas le bon moment.
Ça ne l’est jamais.
On le crée.
J’ai compris que le silence, c’est un peu comme ce petit boîtier que l’on croise dans les couloirs.
Dedans, il y a un bouton, rouge, à l’abri, derrière un verre transparent,
“À ne briser qu’en cas d’urgence”
Qui déclenche une sonnerie tonitruante et d’éventuelles représailles envers celle ou celui
qui outrepasse les injonctions et ose appuyer dessus.
Mais j’ai vu aussi, que le silence tue.
Qu’il ensevelit d’une boue fétide celles et ceux qui s’y murent en refuge,
des femmes battues, des enfants en détresse
et les voisins qui se sont tus...
Moi, je combats le silence, avec force et détermination.
Et quand ma voix ne suffit plus, j'arme ma plume pour l’affronter.
On m’a dit aussi qu’on ne connaît jamais vraiment les gens.
C’est vrai.
J’ai tendance à l’oublier parfois, et me blesse souvent,
heurtée à un silence glaçant dans un combiné, au laconisme d'un message
ou à un secret de polichinelle que l’on cherche à dissimuler.
Aimer c’est comprendre, s’efforcer de ne pas juger, respecter le silence parfois.
En espérant toujours, secrètement, parvenir à le briser...
Juliette