« Hey Blondin tu veux que je te dise... »
En Panodyssey, puedes leer hasta 10 publicaciones al mes sin iniciar sesión. Disfruta de 9 articles más para descubrir este mes.
Para obtener acceso ilimitado, inicia sesión o crea una cuenta haciendo clic a continuación, ¡es gratis!
Inicar sesión
« Hey Blondin tu veux que je te dise... »
Blondie, Sunday Girl (French version), (Chris Stein), Chrysalis, 1978.
On a tellement l’habitude d’entendre des français chanter de l’anglais en yaourt que l’inverse est rafraîchissant. Debbie Harry avait déjà entonnés quelques mots en français à la fin de Denis, sur l’album Plastic Letters (1977), mais cette fois c’est une chanson entière. Bien sûr, la version française de Sunday Girl ne figure pas sur l’album le plus emblématique de Blondi, Parallel Lines (1978), simplement sur la face B du 45 tours, mais c’est déjà pas mal.
On ne comprend pas un mot de ce qu’elle raconte, surtout dans les couplets, mais est-ce si important ? Ce qui compte, c’est l’intention, l’énergie, l’esprit post-punk du morceau. Mieux vaut une version yaourt assumée par l’interprète original plutôt qu’une version effectuée du bout des lèvres par un tâcheron sans talent et de peu d’envie. Et puis ce n’est qu’une face B après tout, que personne n’écoute jamais vraiment à part certains petits curieux.
Hey Blondin
Pour la petite histoire, le groupe Blondie s’est formé à New-York à la fin des années 70 autour du couple Debbie Harry/Chris Stein, et a ensuite fait les belles heures du CBGB, club rock historique, avec Television, Ramones, Patti Smith. Il paraît que c’est un client qui, voyant passer la chanteuse à travers la salle, les cheveux presque blancs à force d’être blonds, aurait crié : « Hey Blondie ». Le nom a été adopté. Comme Debbie Harry est la chanteuse et la seule femme du groupe, on pense souvent à tort que c’est elle Blondie, mais il s’agit d’un vrai groupe, avec une réelle unité, pas d’un leader et son backing band.
La belle et la bête
La chanteuse a raconté qu’un soir en rentrant chez elle après le boulot, un type s’était arrêté à sa hauteur en voiture et avait insisté pour la raccompagner. Elle est montée. Quelle idée… ? Assez vite, l’homme lui a paru étrange et inquiétant. Elle lui a demandé de la laisser descendre. Pas de réponse. Elle a voulu ouvrir la portière. Bloquée. Finalement, elle a réussi passer le bras par la fenêtre et ouvrir de l’extérieur. Elle s’est alors éjectée de la voiture en pleine course. Bien des années plus tard, elle a découvert que l’homme qui l’avait quasiment enlevée n’était autre que le tueur en série Ted Bundy, auteur de plus de trente meurtres de jeunes femmes.
Le récit de Debbie Harry a par la suite été contredit par des experts affirmant que le tueur en série n’était pas à New-York au moment présumé des faits. Difficile de savoir qui croire. La chanteuse peut mentir ou se tromper dans la date, les experts également. Toujours est-il que le monde aurait été sensiblement différent si Debbie Harry avait été tuée avant même d’avoir eu la chance de commencer à chanter. Dans une réalité parallèle (en face B, dans une version alternative), c’est ce qui s’est passé.