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Antisocial, tu perds ton sang froid

Antisocial, tu perds ton sang froid

Publicado el 25, jun., 2024 Actualizado 25, jun., 2024 Música
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Antisocial, tu perds ton sang froid

Trust, Antisocial

 

Trust, Antisocial (Bernie Bonvoisin/Norbert Krief), CBS, 1980.

A retrouver ici.

 

Attention à la bombe

 

Je commence par les paroles, qui se suffisent à elles-mêmes :

 

« Tu bosses toute ta vie pour payer ta pierre tombale

Tu masques ton visage en lisant ton journal

Tu marches tel un robot dans les couloirs du métro

Les gens ne te touchent pas, faut faire le premier pas

Tu voudrais dialoguer sans renvoyer la balle

Impossible d’avancer sans ton gilet pare-balle

Tu voudrais donner des yeux à la justice

Impossible de violer cette femme pleine de vices

 

Refrain

 

Antisocial, tu perds ton sang froid

Repense à toutes ces années de service

Antisocial, bientôt des années de sévices

Enfin le temps perdu qu’on ne rattrape plus »

 

C’est comme ça, entre désillusion et rêve de Grand Soir (« Dans ton désespoir il reste un peu d’espoir »), le temps mange la vie (Baudelaire), il ne rembourse pas les larmes versées, ne fait pas le SAV, ne rend même pas la monnaie, alors avance et gronde.

 

En studio

 

Antisocial, c’est une chanson qui part d’un méchant riff de guitare, écrite en une poignée de minutes, la rage chevillée au crayon, et enregistrée dans la foulée.

 

Mais quand le groupe a voulu mettre des chœurs à la fin, il était tard dans le studio, tout le monde était parti, on a donc sollicité Alain Lévy et Jean-Jacques Gozlan, les grands patrons qui traînaient encore dans les parages et ont accepté de se prêter au jeu. Ce sont eux qui entonnent « an-ti so-cial, an-ti so-cial » à la fin du morceau. C’est savoureux à souhait.

 

Florilège

 

Et puis Bernie Bonvoisin (auteur et chanteur du groupe), c’est aussi le réalisateur des Démons de Jésus (1997). Les mots sont toujours ciselés, voire cisaillés.

 

Il y a tellement de répliques fracassantes dans ce film que je me limite à celles de Jo, le père, joué par un Victor Lanoux formidable comme d’habitude, qui ne sort jamais de son fauteuil :

 

Néné, encule moi tout ça avec une poignée de graviers. Montrez-leur qui on est. Les chiens mangent les chiens.

 

Hors de question que je lèche le cul de la République (à propos du fait de devoir coller un timbre sur l’enveloppe).

 

Et bien sûr :

Il va falloir faire le gendarme

 

Et je te parle même pas de la scène de la piscine, clope au bec et larfeuille dans le slip, qui n’a pas grand-chose à voir avec Alain Delon.

 

 

 

 

 

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